GOLDORAK : LA GUERRE D'EUPHOR

LA GUERRE D'EUPHOR Episode 01

Un vaisseau spatial avec ses ailes formant un X avec à l'avant un long cou de tortue, répondant au nom du bombardier Xanta, patrouille dans la galaxie de Véga. La porte s'ouvre sur la passerelle, le capitaine du vaisseau y appara?t. L'homme fait quelques pas pour rejoindre le siège de commandement, avant de s'y asseoir, il remet en place le bandeau recouvrant son ?il gauche mort.

- Rapport, lance-t-il une fois installé dans son siège.

- Tout est calme dans le secteur, annonce l'officier en second.

Un léger sourire traverse le visage du commandant.

- Mais qu'est-ce que c'est que ?à ! , s'exclame soudain l'opérateur radar.

Au palais royal, sur la planète Euphor, le grand chambellan et sa fille traversent la salle du tr?ne pour se présenter devant les dirigeants de la planète. Le roi Actarus et la reine Vénusia sont en conversation avec le chef cuisinier. Assise sur son tr?ne, la reine honorifique Phénicia semble boudeuse.

Le chambellan et sa fille s'immobilisent à quelques pas du tr?ne pour exécuter une révérence.

La discussion avec le cuisinier se termine, Actarus se tourne vers sa s?ur.

- On dirait une vraie gamine, lance-t-il.

- Oui, ben au moins ?a prouve que je suis restée jeune, réplique-t-elle sans tourner la tête.

- En effet, mais boudé pour…

- Chambellan ! , coupe Vénusia sentant monté une dispute inutile. Que se passe-t-il ?

- Vos Majestés, l'ambassadeur Ménarite sollicite une audience.

- Une audience, s'étonne Actarus. ? La planète Ménary se trouve à l'exterminer de la nébuleuse de Véga, nous n'avons eu jusque-là que des rapports protocolaires avec elle, je me demande bien pourquoi son ambassadeur demande une audience subitement ?.

Le roi jette un regard à sa s?ur, celle-ci reprend une allure digne en se redressant sur son siège.

- Faites-le entrer, annonce Actarus.

Les grandes portes de la salle s'ouvrent pour laisser passer un humano?de à quatre bras à la peau vert pastel en tenue d'apparat dans un état d'embarras mélangé à de l'angoisse. Sa tenue ressemble à une ancienne tenue royale terrienne, une grande cape vert foncé sur laquelle est brodé l'emblème de sa planète. L'ambassadeur se dirige vers le tr?ne d'un pas le plus digne possible, mais rapide, quand il arrive devant les dirigeants de grosses gouttes perlent sur ses tempes.

- Vos Majestés, fait-il en s'inclinant.

- Nous vous écoutons, ambassadeur… (Actarus fouille dans sa mémoire) Tal…

- Talwyn, votre seigneurie. Voilà, ce n'est s?rement rien, mais nous préférons avertir le plus possible de planète de la nébuleuse.

- Que se passe-t-il ? , interroge le capitaine du Xanta.

- Le scope affiche plein de points lumineux par intermittence, répond l'opérateur.

- Origine ?

- Difficile à dire, cela pourrait être une erreur dans le système comme des vaisseaux se déplacent à très grande vitesse ou en déplacement instantané.

- Faites un diagnostic du système. Postions de ces points ?

- Les postions comme leurs nombres ne cessent de changer, coordonnées : secteur X001, 24-248.

- Bon sang, mais c'est tout proche d'Euphor !

L'alarme sonne, l'éclairage devient rouge.

- Je détecte un vaisseau juste derrière nous, hurle le préposer au radar.

- Et de quoi voulez-vous avertir ces planètes ? , questionne Actarus.

- Il y a quelques jours de cela, nos radars ont capté…

Un grondement résonne dans le ciel suivi de flashs aveuglants. Tous les regards se tournent vers les fenêtres, dans le ciel se dessine une énorme gerbe lumineuse, comme si une immense fusée de feu d'artifice venait d'exploser en plein jour.

Le silence règne dans la salle du tr?ne, les visages sont inquiets. Des bruits de pas de course se rapprochent, un soldat fait irruption dans la pièce pour remettre un papier au chambellan.

- Que se passe-t-il ? , demande Actarus les sourcils froncés.

- La base orbitale de Comborak* vient d'exploser, balbutie le chambellan

(Comborak est une immense soucoupe dans laquelle Goldorak peut y entrer avec sa soucoupe porteuse, elle a servi à vaincre Véga dans le retour de Goldorak).

Une armada de vaisseau appara?t en orbite de la planète Euphor. Au centre de la flotte, un vaisseau longiligne argenté avec comme emblème un masque doré avec un c?té souriant et l'autre triste.

Sur la passerelle de ce vaisseau, un homme, portant un chapeau, contemple l'explosion d'un astéro?de.

- Voilà une bonne chose de régler, cette arme ne viendra plus me gêner, j'ai vu les ravages qu'elle a provoqués sur la flotte du Stratéguerre.

L'homme se retourne, il porte le même masque doré que l'emblème du vaisseau. Il fait quelques pas pour s'installer sur un siège surélevé au centre de la passerelle, une panthère mécanique vient se coucher à ses pieds.

- Ma vengeance est en marche, lance-t-il. Que mon vaisseau se pose devant le palais, ordonne-t-il en riant.

L'alarme résonne toujours dans le bombardier Xanta, mais des fils pendent du plafond, de la fumée sort de certaines consoles.

- Situation ? , demande le capitaine alors qu'un filet de sang coule de son bandeau sur l'?il.

- Système de survie en marche, énergie principale à 30%, aucun armement en état, plus de propulsion.

- Où se trouve l'ennemi ?

- Je ne capte plus rien sur le scope, j'ignore si le fonctionnement est correct, déclare l'opérateur.

Alors que les gerbes lumineuses décroissent, un point appara?t dans le ciel d'Euphor et se met à grossir.

- Une attaque, soupir Actarus. Mais de la part de qui.

- Je crois que nous allons le savoir bient?t, fait Phénicia en désignant du doigt un point dans le ciel.

En effet, le point grossit rapidement pour laisser deviner les contours d'un vaisseau. ? l'extérieur du palais, la défense s'organise rapidement. Un champ énergétique recouvre le palais royal.

Des tirs de barrage partent du sol pour empêcher l'atterrissage du vaisseau, des navettes de combat en sortent ayant pour mission de détruire ses batteries.

Aussit?t, des chasseurs décollent pour les intercepter.

Pendant ce temps sur Terre, Hikaru Makiba regarde le ciel à travers la fenêtre de la cuisine du Ranch du boulot blanc. Elle est absorbée dans ses rêveries, elle ne remarque même pas la fumée sombre qui sort du four.

- Tu veux mettre le feu au ranch ou bien nous empêcher de respirer, lance Kohumé en entrant dans la pièce.

- Comment ? , fait Hikaru en se retournant.

Elle voit, la chevelure rousse, de Kohumé penchée sur le four d'où sort une épaisse fumée. La jeune femme vient d'ouvrir la porte du four, elle attrape un torchon pour saisir le plat qui cuisait à l'intérieur.

Hikaru ouvre les fenêtres de la pièce.

- Je crois qu'elle est foutue, déclare Kohumé en regardant la tarte calcinée dans le plat.

- J'en ai l'impression, même Banta ne la mangerait pas, rétorque-t-elle en riant.

La jeune femme rousse pose le plat sur la table avant de se retourner vers son amie.

- Tu étais encore en train de penser à ton prince de l'espace, critique-t-elle.

Hikaru ne peut s'empêcher de regarder vers le ciel.

- Je n'y peux rien, répond-elle d'un ton coupable.

- Cela va faire trois ans qu'il est parti, soupire Kohumé. En plus, il t'a bien dit qu'il ne t'aimait pas.

- Non ! , s'exclame Hikaru en se retournant. Il m'a dit qu'il ne pouvait pas, car sa vie se trouvait sur Euphor et non sur Terre ! Ce n'est pas la même chose !

- ?videment, mais le résultat est le même. Tu passes des heures tous les jours à te morfondre tout en sachant qu'il ne reviendra pas te chercher.

- Peut-être, mais Vénusia…

- Vénusia a attendu plus de trente ans ! Et si Véga n'avait pas attaqué de nouveau, elle attendrait encore s?rement ! De plus, ce n'est pas SON prince qui la conduite sur Euphor, mais TON prince.

- Tu as parfaitement raison, mais je n'y peux rien. Et puis même si tu es ma meilleure amie ainsi que la femme de mon frère, si tu es venu ici pour me faire la le?on, tu peux partir.

- Je n'étais pas venue pour ?a.

- Bien, alors pour quelle raison !?

Kohumé s'approche de Hikaru.

- Je voulais t'annoncer une nouvelle, répond la rousse avec excitation.

- Laquelle ?

- Tu vas devoir revêtir un nouvel habit.

- Un nouvel habit ? Qu'est-ce que tu racontes ?

- L'habit de tante.

- Un habit de tente !? Mais qu'est-ce que c'est que ce délire ! Un habit de tente ! ... De TANTE ! Tu es…

- Oui ! Je voulais que tu sois la première informée.

- Et qu'en dit Dai ?

- Tu es la première à qui je l'annonce, je ne lui ai encore rien dit.

- ?a va lui faire un choc !

- Tu crois ?

- Combattre des extra-terrestres ne lui fait pas peur, mais devenir père c'est autre chose, fait Hikaru en éclatant de rire.

Au même moment, non loin de là, au centre de recherche spatial, le professeur Alcor étudie des cartes stellaires en compagnie de Daisuké Makiba, subitement l'homme l?che un gros éternuement.

- Fais attention, on doit être en train de dire du mal de toi, plaisante Alcor en ajustant ses lunettes.

- Ou la climatisation, rétorque Daisuké.

Les chasseurs d'Euphor sont en infériorités par rapport aux navettes ennemies, malgré tout le combat est rude. Dans le palais, le roi Actarus lit les rapports provenant des secteurs repeuplés de la planète. Plus les minutes passent, plus la supériorité en nombres de l'ennemie appara?t. Les dég?ts sur Euphor deviennent importants. Actarus plonge son regard dans celui de sa femme et sa s?ur.

- Nous n'avons pas le choix, nous devons capituler.

Les deux femmes ne disent rien, elles s'attendaient à l'inévitable. Le roi se dirige vers le responsable militaire.

- Ordonner à tous les corps de cesser le combat, hisser la réédition.

- Mais… Mon Seigneur.

- Je préfère me rendre plut?t que de voir Euphor une nouvelle fois détruite. Nous avons mis tant de temps et d'énergie à reconstruire notre monde que je ne veux pas le voir inhabitable à nouveau.

- Bien, votre altesse, il en sera fait ainsi, répond le militaire en se retirant.

- Nous allons savoir qui est notre nouveau conquérant, fait le roi en regardant dans le ciel le vaisseau inconnu.

Dans le vaisseau argenté, le chef caresse sa panthère mécanique, un ronronnement d'aise sort de la machine. Un homme en combinaison blanche s'approche du siège central, son visage est recouvert d'un masque aussi blanc que sa tenue, seules deux ouvertures sont visibles à la hauteur des yeux.

- Votre grandeur, la planète vient de se rendre.

- Enfin ! Atterrissons, que je prenne possession de ce qui me revient.

- Nous venons de recevoir les coordonnées pour atterrir, déclare un humano?de, à peau violette et au cheveu rouge, enroulé dans une grande cape sombre.

- Général Zota, finalement nous n'avons pas eu à combattre longtemps pour gagner.

- J'en conviens, même si la planète se rend nous n'en avons pas encore le contr?le.

- Ceci n'est qu'une question de temps.

- Je le souhaite Ma?tre, mais je vais quand même sécuriser la zone si vous le permettez.

- Fait à ta guise. Je vais revêtir ma tenue d'apparat.

La porte du bureau d'Alcor s'ouvre, le professeur Cochir entre dans la pièce une tablette dans les mains.

- Que se passe-t-il ? , fait Daisuké

- Un message étrange, répond Cochir.

- Quoi donc ? , demande Alcor.

- Regarder par vous-même, annonce Cochir en retournant la tablette. Nous venons juste de recevoir cela.

Les deux hommes se penchent pour lire

- Cessons tout contact avec toutes les planètes, ne cherchez pas à nous joindre. N'envoyez aucune mission, reprendrons contact un jour si possible. Euphor.

- En effet, quel étrange message, fait Alcor en se frottant le menton. Je me demande ce qu'il peut bien se passer là-haut, soupire-t-il.

Le palais royal est complètement encerclé par des militaires en combinaison et masque blanc qui sont lourdement armés.

Des navettes sillonnent le ciel, le vaisseau argenté plane au-dessus du palais tel un rapace guettant sa proie.

La famille royale se tient dans la cour d'honneur, le chambellan et sa fille s'y trouvent aussi, sortis de force par les militaires en blanc.

Actarus guette le ciel avec inquiétude, il plisse les paupières, car il a cru voir du mouvement sur le vaisseau argenté. Une navette argentée quitte les entrailles du vaisseau, lentement, elle descend vers le palais, arrivée au-dessus de ce dernier elle se met un décrire un large cercle.

- Ils font le tour du propriétaire, lance Phénicia.

La navette change sa trajectoire pour finir par se poser dans la cour d'honneur, aussit?t, des soldats blancs forment une haie d'honneur entre la navette et l'endroit où se trouvent les dignitaires.

Sur le flanc de la navette se dessinent les contours d'une porte, cette dernière coulisse alors qu'un escalier se déploie. La première chose qui traverse la porte est une panthère mécanique à la grande surprise de la famille royale. L'animal mécanique jette un regard à droite puis à gauche avant de marcher jusqu'au dignitaire, elle les passe en revue un à un avant de venir s'asseoir devant le roi.

De la navette sort un homme avec un grand chapeau sombre qui contraste avec sa tenue complètement argentée, il redresse la tête bien haute, découvrant ainsi son masque doré, comme pour prendre une grande inspiration..

- Enfin, je suis chez moi, murmure-t-il avant de se mettre en marche.

Quand il arrive devant la famille royale, il se dirige immédiatement vers Alièna, la fille du chambellan dont il saisit la main afin de pratiquer quelque chose de ressemblant à un baisemain.

- Je suis heureux de vous revoir, ma chère Alièna, cela faisait longtemps. Je vous serais toujours reconnaissant pour l'aide que vous m'avez accordée même si notre plan a fini par échouer.

Tous les regards se dirigent vers la jeune femme qui est devenue livide, son regard est complètement paniqué.

- Je vous assure, je ne comprends rien à ce qu'il raconte ! Je… je… je n'ai rien fait… je n'ai jamais aidé personne pour vous nuire, Vos Majestés, bredouille la jeune femme prête a fondre en larme.

Phénicia s'apprête à gifler la jeune femme, mais Actarus retient son bras, sa s?ur lui jette un regard mauvais.

- Ne lui en voulez pas, reprend l'homme au masque doré. Elle n'est pas coupable, car elle n'a rien fait en tout cas dans cette ligne et puis de toute fa?on mon plan a échoué dans cet univers, je crois même que je suis mort dans cette trame.

- Ce n'est pas clair, remarque Vénusia.

- Voyez-vous, tout est un peu emmêlé dans mon esprit, c'est cela de voyager depuis si longtemps dans tous ces lieux divers, mais j'ai enfin atteint mon but.

- Et quel est-il ?, demande Actarus.

- Reprendre ce qui m'appartient évidemment, déclare l'homme masqué en plantant ses yeux dans ceux du roi.

- Qu'est-ce donc ?

- Mais ! Il en va de soi ! Euphor, évidemment !

- Vous êtes fou, lance Phénicia hors d'elle.

- Fou ! Non ! Ivre de joie, s?rement, depuis tant d'années que j'attends ce moment, je le savoure enfin. D'ailleurs qui êtes-vous pour oser me parler ainsi ?

- Je suis la reine honorifique, sa Gr?ce Phénicia d'Euphor !

- La reine honorifique d'Euphor, répète le masque doré avec surprise. Comme c'est intéressant, ce n'était pas dans mes prédictions.

- Maintenant que vous savez qui je suis, vous pourriez avoir la politesse de vous présenter !

- C'est vrai, je manque à tous mes devoirs. Je me présente Chronaris, annonce-t-il en bougeant la tête de gauche à droite pour bien montrer les deux faces de son masque.

Cela fait plusieurs heures que le bombardier Xanta est dans une situation critique, il dérive dans l'espace, il manque d'énergie et sa coque est déchirée.

- Si le radar fonctionne correctement, annonce l'opérateur. Il y a un vaisseau dans le secteur.

- Amis ou ennemis, demande l'officier en second.

- Impossible à déterminer monsieur.

- Dans la situation où nous sommes, nous n'avons plus le choix, lancez un appel de détresse, ordonne le capitaine. Si les communications fonctionnent encore.

- Chronaris, vous prononcez ceci comme si ce nom devait nous être évident, remarque Actarus.

- Suis-je bête, je le porte depuis si longtemps, mais nous nous connaissons.

- Comment cela ?

Chronaris place la bouche de son masque juste à la hauteur de l'oreille du roi.

- Nous nous sommes affrontés récemment sur Terre quand vous combattiez Végalian.

- ? Végalian ! Le Stratéguerre ! Que faisait-il sur Terre il y a trois ans, se demande Actarus ?.

- Mais tu as vaincu le Stratéguerre à mon grand regret, car il m'avait promis que j'aurais Euphor une fois qu'il aurait conquis la planète bleue.

Vénusia a entendu ce que Chronaris a murmuré.

- ? Il croit qu'Actarus a combattu sur Terre, mais c'était Procius qui a vaincu les forces de Véga il y a trois ans. ?

- Mais pourquoi Euphor, questionne Phénicia. Il y a beaucoup d'autres planètes dans l'univers !

- Je vous l'ai dit, Euphor est MA planète, elle me revient de droit.

- Et pourquoi plus à vous ?

- Elle m'est échue, tout cela ne serait pas arrivé si le Grand Stratéguerre ne l'avait pas détruite ! Je n'aurais pas été obligé de faire toutes ces choses indignes de moi !

- Chronaris n'est pas votre vrai nom, remarque Actarus.

- Je ne peux pas le nier.

- Alors qui êtes-vous ?

- Chaque chose en son temps, mais rentrons d'abord dans le palais. Correction dans MON palais.

- Capitaine, le vaisseau inconnu a changé de cap, annonce l'opérateur radar du bombardier Xanta. Il se dirige vers notre position.

- Espérons qu'il vienne bien à notre secours, soupire le capitaine.

- J'ignore si le signal de détresse a fonctionné, déclare l'officier en second.

Chronaris ouvre la marche dans le palais, derrière lui se trouve la famille royale sous bonne escorte.

- J'aime bien ce que vous avez fait dans ce palais, lance l'homme au masque. Cela n'a rien à voir avec le palais que j'ai connu autrefois. Je dois admettre que vous avez fait un énorme travail pour tout reconstruire. Enfin, fa?on de parler, car je ne pense pas que vous vous soyez sali les mains.
- Non, mais qu'est-ce que vous croyez !

- Phénicia calme toi, je t'en conjure, fait Actarus.

- Il visite, il fait des remarques sur le palais et sur nous et il faudrait que je me taise, hurle Phénicia hors d'elle.

La reine honorifique sort du groupe pour se diriger d'un pas ferme vers Chronaris, aussit?t des soldats blancs s'interposent. Mais Phénicia pointe un doigt accusateur sur l'homme masqué.

- Sachez que quand nous sommes revenus sur la planète, il n'y avait personne, la végétation était quasi inexistante. Au début, nous nous sommes fabriqué un abri de fortune dans une ruine puis nous avons construit une habitation, travaillé le sol et tout cela de nos mains !

- Je vois, fait simplement Chronaris.

- Ce n'est que quelques années plus tard que des Euphoriens vivant sur d'autres planètes sont revenus sur leur monde natal quand la nouvelle s'est répandue petit à petit dans la nébuleuse.

- Veuillez me pardonner, je n'avais pas l'intention de dévaloriser votre travail.

- Je ne suis pas certaine que vous auriez pu envahir notre planète aussi vite si Euphor avait regagné toute sa splendeur et une forte population.

- C'est fort possible, mais apprenez que je suis aussi originaire d'Euphor.

- Comment ! Et vous osez l'envahir !

- Comme je vous l'ai déjà dit, je reprends ce qui m'appartient de droit. Bon, voyons voir où se trouve la salle du tr?ne, reprend Chronaris en se retournant.

Les hommes du Xanta guettent avec angoisse par les écoutilles l'approche du vaisseau inconnu.

- C'est un des n?tres ! , lance soudain l'officier en second avec du soulagement dans la voix.

- Un vaisseau royal si je ne me trompe, ajoute le capitaine.

? l'extérieur, le navire commence des man?uvres d'accostage. L'opérateur radar l?che un long soupir en s'essuyant le front avec le revers de sa manche.

Un bruit sourd de métal résonne dans la coque, indiquant que les deux b?timents sont maintenant reliés. Tous les hommes se dirigent en courant vers le sas d'amarrage. Quand le sas s'ouvre, les hommes du bombardier se retrouvent nez à nez avec deux gardes royaux équipés d'armes lourdes. Le capitaine du Xanta écarte ses hommes pour se présenter devant les gardes, c'est alors qu'il remarque un troisième homme en retrait.

- Prince… Procius, articule-t-il avec surprise tout en réajustant sa tenue.

L'homme s'avance.

- C'est bien moi, mais que vous est-il arrivé ? Avez-vous des blessés ?

Procius est dans sa cabine quand on sonne à sa porte.

- Entrée !

La porte s'ouvre et le capitaine du Xanta pénètre dans la pièce.

- Capitaine… Veuillez me pardonner, s'excuse le prince. Au risque de para?tre impoli, je sais que vous êtes le capitaine du bombardier Xanta, mais je n'arrive pas à me rappeler votre nom.

Le militaire se redresse pour se mettre au garde-à-vous.

- Capitaine Yamato.

- Alors, capitaine Yamato, veuillez vous asseoir et me raconter votre mésaventure.

Le prince s'installe dans un canapé moelleux et invite le militaire à s'installer à ses c?tés. Le militaire s'y assoit visiblement pas habitué à tant de luxe puis commence sont récit sur l'attaque que son b?timent à subit.

- Je me demande si c'est une attaque cible ou juste le fuit du hasard, déclare le prince. Et que sont devenus les vaisseaux se dirigeant vers Euphor ainsi que leur intention.

- J'espère qu'il n'est rien arrivé à notre planète.

- Moi aussi.

Le prince marque un temps d'arrêt et dévisage le capitaine, du sang coule sous le bandeau recouvrant son ?il gauche.

- Vous devriez vous rendre à l'infirmerie, votre ?il gauche saigne.

Le capitaine passe une main sur sa joue et constate un peu de rouge sur ses doigts.

- Ce n'est rien, Véga m'a déjà pris cet ?il, mais je vais quand même suivre votre conseil.

Yamato sort de la cabine. Procius se met à réfléchir.

- ? Qui et pourquoi attaquer le Xanta. Que se passe-t-il sur Euphor, toutes les communications sont coupées. Cela a-t-il un rapport avec les rumeurs que j'ai entendues sur la planète Kaloon ? Une armada était-elle vraiment en train de se rassembler à la limite de la nébuleuse ? ?

Procius se lève du canapé pour aller regarder avec inquiétude le vide sidéral par le hublot de ses quartiers. Un signal sonore le fait sortir de ses pensées.

- Je vous écoute.

- Quelles sont vos instructions, prince ?

- En route pour Euphor.

- Bien majesté.

- Y'a-t-il une planète sur le chemin sur laquelle nous pourrions nous ravitailler ? Je crains que nous n'ayons pas assez de provisions avec ces hommes en plus.

- Je vais faire le nécessaire, votre altesse.

Chronaris pousse les grandes portes de la salle du tr?ne, immédiatement, il traverse la pièce à grande enjambée pour s'installer sur le siège royal. La famille royale, toujours sous bonne escorte, est conduite devant le tr?ne. L'homme masqué passe ses mains sur les accoudoirs du tr?ne du roi.

- Depuis le temps que j'attendais cet instant.

- Maintenant que vous avez le pouvoir et le tr?ne que comptez-vous faire ? , demande Actarus.

- Régner sur la planète évidemment.

Le général Zota entre dans la salle du tr?ne.

- Par la force ?

- Si cela est nécessaire.

- Et qu'allons-nous devenir ? , intervient Vénusia.

- Vous allez croupir dans les cellules du palais, et au cas où ce palais n'en contiendrait pas, j'en ferais construire. Je vous sortirais de temps en temps pour des cérémonies et pour montrer au peuple que vous êtes encore en vie. Il se peut aussi que je vous fasse exécuter, tout dépend si j'obtiens une dernière chose.

- Vous avez le tr?ne, la planète ! Que voulez-vous de plus ! , s'emporte Phénicia

Chronaris se lève pour venir se planter devant Actarus.

- Je veux le contr?le de Goldorak !

L'homme masqué regagne le tr?ne du roi.

- Je vous laisse la nuit pour y réfléchir ex-roi d'Euphor. Si demain vous ne me remettez pas Goldorak, je tuerais chaque jour un habitant de la planète, et je commencerais bien évidemment, soit par votre femme ou votre s?ur. Général Zota, pour le moment, conduisez-les dans les quartiers des invités.

Quelques heures se sont écoulées depuis que le vaisseau royal a laissé à la dérive l'épave du bombardier Xanta. Le prince dort dans ses quartiers quand un signal sonore le sort de son sommeil. Instantanément, il ouvre les yeux et se redresse.

- J'écoute.

- Votre Majesté, nous détectons la signature d'un vaisseau marchand Ziglien. Devons-nous le contacter pour nous réapprovisionner ?

- Y'a-t-il une planète proche où nous pourrions le faire ?

Un silence.

- Cela nous rallongerait de deux jours.

- Sans ce détour dans combien de temps pouvons-nous être sur Euphor ?

- Moins de trois jours à pleine vitesse.

- Contacter le vaisseau marchand. J'arrive.

Procius s'est habillé comme un simple homme d'équipage, il est dans la soute en compagnie des marchands Zigliens. Ces marchands sont des humano?des à forte corpulence, tout en rondeur. Il est quasiment impossible de les différencier, car ils ont tous le même visage rond avec des yeux globuleux et un nez épaté. Hors de leur atmosphère, ils m?chonnent tous une sorte de cure-dents qui leur fournit un complément pour pouvoir respirer. Deux marchands finissent de déposer une caisse dans la soute.

- Voilà tout ce que vous avez demandé, annonce l'un d'eux.

- Vous êtes bien loin de chez vous, fait l'autre.

- Que fait un vaisseau royal dans le secteur.

- On nous a envoyés faire un tour, le vaisseau sort de réparation, répond Procius. Manque de chance, nous sommes tombés en panne de nouveau, il a fallu trois jours à l'ingénieur pour réparer et comme nous étions censés partir pour une semaine, même en nous rationnant nos réserves ont vite diminué. Quand on a détecté votre navire, on s'est cotisé pour acheter à manger.

- Je vois, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée de rentrer chez vous.

- Pourquoi donc ? , demande le prince en tendant des barres de métaux servant de monnaie.

- C'est-à-dire, hésite le premier marchand.

- Mon cousin est capitaine d'un autre vaisseau marchand, continu le second Ziglien. Il est passé, il y'a quelques heures à proximité de votre planète. Il a envoyé un message à toute notre flotte comme quoi, il y aurait un blocus autour de votre planète par des vaisseaux inconnus.

- Merci pour l'info, répond Procius en vérifiant la monnaie qu'on lui rend. Je vais avertir mon capitaine.

La famille royale a été regroupée dans une suite de l'aile des invités. Actarus fait le tour des pièces pour voir si un dispositif d'espionnage n'a pas été dissimulé.

- Je n'ai rien vu, mais soyons prudents.

Actarus s'approche d'un mur, une petite console appara?t, il appuie sur une commande et aussit?t de la musique résonne dans la pièce. Ils se regroupent au centre de la pièce pour parler à voix basse.

- Que vas-tu faire ? , questionne Vénusia.

- Tu ne peux pas lui remettre Goldorak, ajoute Phénicia.

- Je le sais bien, mais je ne peux pas le laisser vous tuer, ou quelqu'un d'autre.

- Je suis prête à mourir pour le peuple, fait Phénicia avec fierté.

- Moi aussi, ajoute Vénusia.

- Je ne veux pas en arriver là. De toute fa?on, même si je lui remets Goldorak, il ne pourra rien en faire.

- Peut-être, mais il a dit qu'il voulait le contr?le de Goldorak. Peut-être veut-il se servir de toi pour que tu le pilotes.

- C'est impossible, ce Chronaris semble bien me conna?tre, il doit savoir que je refuserai d'utiliser Goldorak pour faire le mal.

- ? t'écouter, remarque Phénicia. D'une fa?on comme d'une autre, il y a une impasse.

- Exactement. Il ne pourra jamais utiliser Goldorak.

Le ravitaillement terminé, le vaisseau royal a repris sa course en direction d'Euphor à pleine vitesse. Le prince fait les cent pas dans sa cabine.

- ? Les informations des Zigliens ne sont pas rassurantes, je me demande quelle puissance peut s'en prendre à Euphor. Nous sommes pacifistes, il n'y a aucune tension avec les planètes de la nébuleuse. Ce n'est quand même pas encore Véga ! Il ne doit plus y avoir aucun survivant de la lignée du Grand Stratéguerre. ?

Le lendemain matin sur Euphor, comme si les cieux étaient tristes du sort de la planète, le soleil ne brille pas, un épais voile nuageux entoure la quasi-totalité de la planète.

Actarus est escorté par le général Zota, derrière lui, entouré de garde, se trouve Vénusia et Phénicia qui ont été entravées par des cha?nes énergétiques. Quand le groupe pénètre dans la salle du tr?ne, la panthère mécanique, couchée aux pieds de Chronaris, ouvre la gueule pour laisser sortir un long b?illement. Actarus est conduit devant son ancien tr?ne.

- Alors, mon cher ancien roi, comment c'est passé votre nuit ? , lance l'homme au masque.

Actarus reste muet.

- Dans ce cas, reprend Chronaris. Allons à l'essentiel. Qu'avez-vous décidé au sujet de Goldorak ? Allez-vous me le remettre ou dois-je faire exécuter l'une de vos proches ?

- Je n'ai pas d'autre choix que de vous le remettre, annonce calmement Actarus.

- Voilà qui est sage. Où se trouve-t-il ?

- Sous le plan d'eau d'un des parcs du palais.

- Parfait ! Vous allez m'y conduire.

- Il y a un passage dans la pièce se trouvant derrière les tr?nes.

- Bien, fait Chronaris en se levant. Passez donc devant. Zota, vous nous suivez avec ces dames, au cas où Actarus aurait un remord de conscience, ou tenterait toutes actions stupides.

Le prince Procius se trouve sur la passerelle du navire royale, le capitaine Yamato y entre pour balayer du regard la salle, ses yeux tombent sur le prince, il se dirige immédiatement vers celui-ci.

- Majesté, puis-je m'entretenir avec vous ?

- Bien entendu. Que puis-je pour vous et vos hommes ?

- C'est-à-dire… Si cela pouvait être en privé.

Procius est visiblement surpris, mais il fait un signe au capitaine pour que ce dernier le suive. Ils sortent de la passerelle pour marcher quelques pas dans le couloir avant de pénétrer dans une petite pièce servant de salle de crise.

- Je vous écoute, capitaine, fait le prince en prenant un siège.

Yamato se tient droit et semble hésiter à prendre la parole pendant un instant.

- Majesté, une rumeur court dans le vaisseau, il semblerait que notre planète est assiégée. Je désirerais savoir si c'est la vérité.

Procius soupire en se levant.

- Il semblerait effectivement que ce soit le cas. Ces informations proviennent des marchands Zigliens. Malheureusement, je n'ai aucune information viable. Nous n'avons toujours aucun contact avec notre planète. Toutes les fréquences sont muettes. Nous ne captons pratiquement aucune communication dans toute la nébuleuse, comme si toutes les planètes observaient un silence radio.

- Mais alors, qu'avez-vous capté, s'inquiète Yamato.

- Des messages sans importance entre vaisseaux.

- Alors, il se peut que tout ceci ne soit…

Procius lève une main pour l'interrompre.

- Nous avons entendu aussi qu'une flotte importante était dans le secteur d'Euphor.

- Je vois, il est plus que probable que notre monde a été envahi ! Mais par qui !?

- Si seulement j'en avais la moindre idée. C'est pour cela que nous venons de lancer un drone-espion. J'espère en savoir plus dans quelques heures.

Actarus ouvre la marche dans un couloir sombre, derrière lui, Chronaris avec sa panthère mécanique, puis Vénusia et Phénicia toujours menottées, ils sont escortés par des gardes sous les ordres de Zota.

- C'est encore loin, demande avec impatiente Chronaris.

- Nous y sommes presque, répond laconiquement le roi.

Après quelques secondes, ils débarquent dans une pièce complètement sombre, la faible lumière provenant du couloir se reflète sur une paroi métallique lointaine.

- Il fait sombre, lance Chronaris.

Aussit?t, la pièce s'illumine, révélant un immense hangar. L'homme au masque doré explore la pièce du regard quand enfin ses yeux se posent sur l'objet au centre. Chronaris ne peut détacher son regard de la chose.

- Enfin, le voici et il est à moi, explose de joie l'homme au masque. Goldorak !

Comme hypnotisé, il fait quelques pas dans sa direction, il dépasse Actarus puis s'immobilise avant de se retourner.

- Toi ! , ordonne-t-il en désignant un garde du doigt. Avance jusqu'à ce vaisseau et revient !

Le garde se redresse légèrement puis obtempère. Il fait une dizaine de pas avant qu'un rayon jaune vienne le foudroyer. Le rayon est parti du centre de la tête du vaisseau de combat.

Chronaris éclate de rire pendant que le général Zota reste de marbre.

- Voyez-vous mon cher ex-roi, lance l'homme au masque. Je voulais vérifier si seulement le pilote pouvait en approcher.

- Vous avez eu votre réponse, rétorque Actarus. Que comptez-vous faire ? Il est hors de question que je pilote pour vous.

- Ce sera inutile, répond hilare Chronaris.

Ce dernier retire son chapeau puis saisit son masque à deux mains avant de tourner le dos à l'assemblée. Il retire son masque libérant de longs cheveux poivre et sel. Il porte au bout de son bras gauche le masque en hauteur.

Le prince Procius est allongé sur sa couche dans sa cabine, les yeux fermés, mais il ne dort pas son esprit est trop agité pour cela. La même question tourne en boucle dans sa tête, qui et pourquoi ?

Un appel le sort de ses pensées.

- Votre Altesse. Nous commen?ons à recevoir des données du drone.

- Merci capitaine Knoch. J'arrive immédiatement.

Le prince bondit de sa couche et se dirige rapidement vers la passerelle. Quand il y arrive, la première chose que son regard attrape, ce sont les images indistinctes sur le moniteur central.

- Nous sommes juste à la limite de réception du signal, l'informe le capitaine du vaisseau royal.

- Merci, répond simplement le Prince, ses yeux sont rivés sur l'écran.

L'image est instable, floue, remplie de carrés par instant prouvant la faiblesse du signal, mais on distingue Euphor, des points lumineux de différente taille semble l'entourer par endroits.

- Apparemment ce sont bien des vaisseaux, mais il est impossible de les reconna?tre à cette distance.

Soudain l'image dispara?t, le moniteur est noir.

- Que s'est-il passé, demande le prince.

Déjà l'opérateur pianote sur sa console, le capitaine du vaisseau vient se placer derrière lui.

- Nous n'avons plus de signal, annonce-t-il.

- Problème technique ?

Le technicien vérifie sa console.

- De mon c?té, tout est en état de fonctionnement, le drone a rompu le contact subitement.

- Est-il possible qu'il ait été repéré ?

- Le signal était très faible, il y a plus de chance que ce soit une perte et que dans quelques instants nous soyons capables de recevoir des images, nous nous rapprochons, déclare le capitaine Knoch.

- Je le souhaite. Pouvez-vous repasser les dernières images, demande le prince.

Le technicien fait le nécessaire. Sur l'écran Euphor appara?t entouré de point lumineux, l'image s'assombrit, la planète appara?t un instant, puis le noir au moment de la perte du signal.

- Repassez là, mais à vitesse réduite.

La même chose se reproduit.

- Plus lentement encore.

Les images défilent lentement.

- Stop ! , s'écrie le prince en avan?ant vers l'écran.

- Vous avez vu quelque chose, demande le capitaine du vaisseau.

- Quelle est cette chose qui masque la planète.

Le technicien pianote sur sa console pour manipuler l'image, des contours se précisent.

- On dirait un astéro?de, fait Procius.

- Impossible, il n'y a aucun astéro?de dans la zone où nous avons envoyé le drone, déclare le capitaine Knoch.

- Passez la suite image par image, ordonne Procius.

Et les images défilent très lentement et confirme que le drone a pénétré un champ d'astéro?de.

- Je crains que notre drone est été percuté par l'un des ses astéro?des, déclare Procius.

- Mais d'où sortent ces débris, fait Knoch.

- Je n'ai pas besoin de quelqu'un pour piloter Goldorak.

- Vous n'allez pas l'utiliser, s'étonne Actarus.

Chronaris éclate de rire.

- Au contraire ! Je compte bien l'utiliser ! Mais je n'ai pas besoin de pilote, lance-t-il en se retournant.

La famille royale reste sans voix.

- Je vois la surprise sur vos visages, lance Chronaris. Surtout le tien, Actarus, mon cher frère.

Chronaris est le portrait craché du roi, si ce n'est la couleur des cheveux plus p?le, les yeux légèrement délavés et des rides plus prononcées.

Une fois la surprise passée Actarus prend la parole.

- Comment osez-vous dire que vous êtes mon frère, je n'ai jamais eu de frère.

- Je suis pourtant ton jumeau, mais il ne pouvait y avoir deux princes, j'ai donc été caché et élevé en secret dans les tréfonds du palais alors que toi tu profitais de la douceur.

- C'est absurde, s'emporte Phénicia. Pourquoi nos parents auraient-ils fait une chose pareille.

- Tout simplement pour le tr?ne ! Un seul Prince donc pas de problème de succession. Aucun conflit fratricide.

- C'est n'importe quoi ! Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi, je serais née !

- C'est exact, j'ignorais votre existence, chère s?ur, mais cela ne change en rien mes plans.

- Prendre le contr?le d'Euphor, intervient Actarus.

- Tel est mon but dans un premier temps mon frère, mais ensuite je serais le ma?tre de la nébuleuse !

- Si réellement, vous êtes le jumeau d'Actarus, nos parents auraient d? vous tuer à la naissance, car votre esprit est fou, lance Phénicia.

Chronaris s'approche de la reine honorifique pour la gifler.

- Ingrate ! J'aurais déjà pu vous faire tous exécuter ! Et voilà comment ma chère petite s?ur me remercie !

Un filet de sang coule de la commissure des lèvres de Phénicia.

- Toute cette histoire n'a aucun sens, remarque Vénusia.

- Si réellement vous êtes mon jumeau, quel est votre nom, intervient le roi.

- Prince Arcturus Fleed, ou devrais-je dire Roi Arcturus Fleed, pour vous servir, répond-il en exécutant une révérence exagérée.

- Arcturus… En effet un de nos ancêtres se prénommait ainsi, mais n'importe qui peut le trouver facilement dans des recueilles historique, remarque Actarus.

- Il vous faut une preuve, s'étonne Chronaris. Bien, alors, une chose irréfutable, le pendentif royal !

Arcturus passe une main à son coup pour saisir une cha?ne au bout de laquelle pend un pendentif.

- Vérifiez donc en sortant les v?tres !

Actarus et Phénicia sortent leurs pendentifs, les trois se mettent à briller, malgré que celui de Chronaris est couleur rubis alors les deux autres sont émeraude.

- C'est bien la preuve que je suis de sang royal, affirme Arcturus.

- Incroyable, fait Phénicia avec dégo?t.

- Voilà, vous avez votre preuve ! Zota, reconduisez la famille dans ses quartiers! Quant à moi, je vais prendre possession de Goldorak.

Zota fait un signe de main et les gardes entourent les membres royaux pour les escorter vers la sortie.

- Mais son pendentif est rouge, remarque Vénusia.

- Oui, rouge comme moi, s'exclame Arcturus en ayant entendu la reine

- Arcturus est une étoile rouge de la constellation du Bouvier, précise le roi.

- Crois-tu réellement qu'il soit de notre famille, demande inquiète Phénicia.

- Tout le laisse croire, mais dans une autre dimension ou un autre temps.

Ils sont pratiquement dans le couloir quand un bruit de rayon se fait entendre.

- Mais qu'est-ce que cela signifie, hurle Chronaris.

En entendant cela, Actarus esquisse un léger sourire en coin.

Le prince est dans sa cabine, il repasse en boucle les images du drone sur son ordinateur, tentant d'agrandir et d'améliorer l'image afin de reconna?tre les vaisseaux.

- C'est inutile, s'exclame-t-il en se repoussant sur sa chaise. L'image est trop mauvaise pour pouvoir en tirer quelque chose.

- Gardes ! Arrêtez-vous ! , ordonne Arcturus.

Des bruits de pas courants, Chronaris vient se planter devant Actarus, avec des traces de br?lures sur une de ses manches sont visibles.

- Un problème, mon frère, demande le roi.

- Pourquoi ! Pourquoi, je ne peux pas approcher de Goldorak, rugit Arcturus.

- La raison est évidente.

- Quoi ! Quelle est-elle !?

- Tout simplement, je ne suis pas le pilote de Goldorak.

- C'est… C'est impossible !

Chronaris fixe le roi sans bouger.

- Qui est le pilote, demande-t-il après un instant. Où est-il ?

- En tant que membre de la famille royale, tu devrais le savoir cher frère, répond le roi en insistant bien sur le mot.

- J'arriverais à le savoir ! Je vous ferais torturer, jusqu'à ce que je le sache !

- Voilà une chose que vous n'aviez pas prévue.

- Dans toutes les trames que j'ai explorées, Goldorak était piloté par Actarus. Je ne comprends pas !

- Il y a un grain de sable dans votre machine si bien huilée, ironise Phénicia.

- Croyez-moi ! Je découvrirais qui est le pilote !

- Et que feriez-vous si le pilote n'était plus en vie, questionne Actarus.

- Et pourquoi cela ?

- S'il a péri durant votre assaut contre la planète.

- Vous voulez dire que…
- C'est une possibilité, ajoute Phénicia.

- Dans ce cas, j'emploierais tous les moyens pour en prendre le contr?le, si je n'y arrive pas, je détruirais Goldorak !

La famille royale est revenue dans sa cage dorée, elle a été libérée de ses entraves.

- Tu penses que…, commence Phénicia en se frottant les poignets.

Actarus lui fait un signe en se pin?ant une oreille.

- Qu'il va arriver a piloté Goldorak ?

- Je l'ignore, nous ne savons pas ce qu'il est advenu du pilote.

- Avons-nous encore un espoir, ajoute Vénusia avec tristesse.

Non loin de là, le général Zota a écouté la conversation.

- Hum, il semblerait en effet que le pilote de cet engin soit porté manquant. Comment vais-je annoncer cela à Chronaris ?

L'équipage du Xanta est rassemblé dans le réfectoire du vaisseau royal, un brouhaha règne. Le capitaine Yamato entre dans la pièce et le silence se fait.

- Vous avez des nouvelles ? , demande une voie au fond de la pièce.

- Malheureusement, rien de plus. Il semblerait bien que notre monde ait été envahi pour une force inconnue, répond l'officier.

- Qu'allons-nous devenir ?

- Je l'ignore, pour l'instant le vaisseau continu sa route vers Euphor.

Sur la passerelle du vaisseau royal, le prince discute avec le capitaine Knoch.

- Dans combien de temps arriverons-nous dans le secteur d'Euphor, demande le prince.

- ? cette vitesse dans environ deux heures.

- Si la planète a réellement été envahie, il faut supposer qu'un système de surveillance a été mis en place.

- C'est fort probable.

- La signature du b?timent sera détectée bien avant notre approche.

- C'est à craindre.

- Avec notre vitesse actuelle, pouvons-nous arriver près d'Euphor en nous laissant dériver ?

- Vous voulez que l'on dérive ? Je pense que c'est possible, mais je ne vois… Aucune signature, si nous coupons les moteurs, c'est votre plan.

- Exactement. Mais je pense plus à réduire les moteurs au maximum, il faut juste se laisser de quoi effectuer des corrections de cap.

- Je vois. Cela réduit ainsi les chances d'être pris par un radar.

- Il reste juste à souhaiter qu'il n'y ait aucune patrouille dans le secteur qui risquerait de nous avoir en visuelle.

- Prince, vous avez un plan ?

- C'est possible, tout dépend de ce que nous allons découvrir.

Zota s'approche de Chronaris, celui-ci se trouve dans le hangar de Goldorak. Une dizaine de corps de soldat jonche le sol.

- Aucun moyen de l'approcher d'aucun c?té.

Le général Zota se racle la gorge avant de prendre la parole.

- Ma?tre. Après avoir écouté la famille royale, il est certain qu'elle ignore où se trouve le pilote de Goldorak.

Chronaris ne bouge pas, il reste un instant sans réaction puis lève sa main droite.

- Suivant.

Non loin de là se trouve une file de soldats, celui qui est en tête hésite un instant avant de se lancer dans le hangar, il est foudroyé au bout de quelques mètres.

- Allez-y par quatre cette fois.

- Que voulez-vous que je fasse, Ma?tre ?

Quatre soldats s'élancent, eux aussi sont foudroyés au bout de quelques mètres.

- Continue de les espionner, fouille les archives du palais. Le nom du pilote doit bien être inscrit quelque part.

- Comme vous le souhaitez, répond le général en reculant.

- Encore quatre hommes, mais cette fois-ci chacun tente d'approché par un angle diffèrent.

Le général s'est avancé de plusieurs mètres dans le couloir, mais il entend le rayon protecteur se déclencher à quatre reprises.

Le plan de Procius a été mis en action, le vaisseau royal dérive gr?ce à sa vitesse d'inertie dans l'espace. Après quelques heures de dérive, le navire pénètre dans de secteur d'Euphor. Le capitaine Knoch vient informer le prince, se trouvant dans ses quartiers, que le b?timent est à porter de radar, aussit?t, Procius se rend sur la passerelle.

- Lancez les radars en mode passif ! Que l'on sache enfin ce qui se passe autour de notre monde, lance-t-il avec une légère trace d'inquiétude dans la voix.

Le silence règne sur la passerelle, une image floue commence à surgir sur les écrans, toutes les personnes présentes ont les traits tendus. De gros points lumineux apparaissent, puis se déforment pour révéler une flotte de vaisseau inconnu formant un blocus autour de la planète.

Une autre information inquiète les personnes dans la pièce, ils peuvent voir à l'?il nu, par la baie vitrée, des astéro?des flottant non loin du vaisseau.

- Mais d'où viennent-ils ? , l?che le capitaine.

Procius se précipite vers une console, il pianote dessus un moment pour entrer des coordonnées, sur le moniteur appara?t un amas de débris.

- Impossible, il est détruit, l?che le prince d'une voix tremblotante.

- Qu'est-ce qui est détruit, demande le capitaine Knoch.

- L'astéro?de C2.

- Le C2 ?

Le capitaine regarde par la baie.

- Mais vous avez raison. Pourquoi avoir fait une telle chose ? Dans quel but ?

Le prince ne dit rien, il ne peut pas révéler que c'est dans cet astéro?de que se trouvait la cachette de Comborak.

- ? Comborak détruit, Goldorak sur Euphor. La situation est loin d'être simple. Comment vais-je faire pour sauver ma planète, se dit le prince. ?

- Vos instructions, demande Knoch.

Procius sort de ses pensées.

- Man?uvrez pour nous placer sur la face cachée de la lune.

- La Lune, s'étonne le capitaine.

Le général Zota se trouve dans une grande pièce remplie de livres, il se trouve dans les archives du palais. Il s'est installé à un bureau avec une pile de livres.

- Autant chercher l'origine de l'univers avec des jumelles ! , s'exclame l'homme avec colère. Chronaris croit peut-être que je vais découvrir l'identité du pilote par magie ? Il n'y a pas un grand classeur avec marqué en grand Goldorak et avec le nom du pilote mentionné.

Zota ouvre un nouveau livre et lit la première page.

- Plan agricole des rives de l'est de…

Le général referme le livre avant de l'envoyer à l'autre bout de la pièce d'un geste colérique de la main.

Pendant ce temps, Chronaris est toujours dans le hangar de Goldorak. Un nombre important de soldats g?t sur le sol sans vie. On devine le désarroi de Chronaris par son dos vo?té malgré son visage dissimulé par son masque. Il se retourne et constate qu'il est seul dans la pièce, hormis sa panthère mécanique, il n'y a plus aucun militaire a sacrifié.

- Je vais aller m'allonger un peu, je suis épuisé, lance-t-il en tournant les talons. Je reprendrais ?a plus tard.

Chronaris fait quelques pas avant que sa panthère ne se lève en s'étirant pour le rejoindre.

Le vaisseau royal termine sa dérive en direction de la face cachée de la Lune d' Euphor sans avoir été détecter par les vaisseaux d'occupation. Procius est sur la passerelle, il scrute la surface de l'astre.

- Je peux savoir ce que nous faisons ici et ce que vous cherchez, questionne le capitaine Knoch.

Le prince ne répond pas, il se précipite sur une console pour y entrer un code. Soudain, un faible rayon de lumière semble surgir de la surface sombre de l'astre en plein centre d'un cratère. Rapidement, la taille du rayon s'agrandit, des lumières clignotantes apparaissent à sa périphérie laissant deviner un tunnel.

- Qu'est-ce que c'est que…, bredouille l'officier.

- Une base secrète, répond Procius.

- Une base secrète sur la face cachée de la Lune ! Mais, comment avez-vous eu l'idée ?

- Nous l'avons emprunté à … C'est sans importance. Faites entrer notre vaisseau dans la base.

Le vaisseau royal s'engouffre dans le boyau creusé dans l'astre, à peine l'arrière du vaisseau est-il dans le tunnel que l'entrée se referme. Le navire se pose à c?té de deux navettes de transport et de chasseurs légers.

Le prince est le premier à quitter le navire, il jette un regard circulaire à l'installation.

- Normalement la base est fonctionnelle, mais des secteurs ne sont pas terminé, soupir-t-il.

L'équipage commence à le rejoindre, Procius se tourne vers eux.

- Voici notre abri pour le moment, nous allons nous installer ici provisoirement. Choissez vos quartiers dans le couloir de gauche, une fois que tout le monde sera installé, nous ferons l'inventaire des lieux.

Chronaris pousse une porte double finement décorée, celle de la chambre royale, celle occupée par Actarus et Vénusia devient dorénavant sa chambre. Il fait une inspection rapide de la pièce, suivie de sa panthère mécanique, avant de s'affaler en riant sur le lit.

- Enfin, je suis chez moi, lance-t-il entre deux rires.

Sa panthère tourne au pied du lit avant de s'allonger. Quelques instants plus tard, Chronaris sombre dans le sommeil, dans ses songes il est devenu le souverain admiré d'Euphor circulant dans un carrosse doré, il porte toujours son masque avec des vêtements d'un blanc lumineux surmonté d'une cape argentée, au passage du carrosse le bon peuple lui jette des fleurs.

Sur la Lune, le prince Procius se frotte les yeux, il lit des feuilles sur lesquelles le contenu de la base est inventorié. Il est assis à une table, en face de lui deux hommes attendent ses réactions.

- C'est ce que je craignais, l?che-t-il épuisé. La base n'est pas terminée et ses réserves en armement et nourriture sont à peine de 10% de ses capacités, idem pour les médicaments. Nous ne sommes pas très nombreux, la nourriture va pouvoir durer plusieurs mois.

- Votre Majesté, intervient le capitaine Yamato. Pourrions-nous conna?tre vos intentions ?

Face au prince se tiennent le capitaine Knoch du vaisseau royal ainsi que le capitaine du Xanta.

- Reprendre notre planète, lance calmement Procius.

- Mais comment ? Nous ne sommes qu'une poignée d'homme, s'exclame Knoch.

- Même si nous sommes dans une base militaire secrète, nous sommes loin d'avoir le matériel nécessaire pour mener une guerre, ajoute Yamato.

- Je le sais bien, cela ressemblera plus à une guérilla, confirme le prince.

- D'ailleurs, rien ne nous dit que nos adversaires ne vont pas découvrir notre camp de base, remarque Knoch.

- Cette base est à plusieurs centaines de mètres sous la surface, le peu d'installation se trouvant à la surface ainsi que ses entrées sont dissimulées par un holocamouflage. En cas de survol à basse altitude ou d'attaque, les installations en surface peuvent rentrer sous la surface.

- Surprenant, fait le capitaine Yamato. Je me demande comment l'idée de construire une telle base est venue et comment une telle chose a été possible !

- Disons simplement que de précédents conflits en sont l'inspiration, répond le prince.

- Tout cela est bien beau, coupe Knoch, mais nous ne sommes pas beaucoup et nous n'avons que quelques chasseurs légers alors qu'en face de nous il y a une armada. Que comptez-vous faire ?

- Allez dormir quelques heures pour le moment.

Les deux capitaines échangent un rapide regard.

- Puis dans un premier temps récupérer Goldorak, annonce le prince en se levant.

- Goldo…rak, mais qu'est-ce donc ? , demande Knoch.

Il n'a pas de réponse, car Procius est sortie de la pièce.

Le général Zota a passé la nuit dans la salle des archives, il aspire à un peu de repos, mais il doit se présenter devant son Ma?tre Chronaris. Il avance à pas lent dans les couloirs du palais.

Dans un autre couloir, Chronaris avance lui d'un pas léger et joyeux, les quelques heures de sommeil lui ont été bénéfiques, derrière lui sa panthère mécanique examine le corridor afin de détecter un potentiel danger. Il s'arrête devant une grande porte gardée par deux soldats en blanc.

- Alors, comment se portent nos invités, lance Chronaris.

Aucun des plantons ne répond.

-Parfait, fait-il avant de pousser la porte.

? l'intérieur de la pièce, la famille royale prend son petit déjeuner avec morosité.

- Permettez que je me joigne à vous, il y a longtemps que je n'ai pas pris de repas en famille, lance Chronaris en saisissant une chaise.

- Faite donc cher frère, crache Phénicia.

L'homme au masque attrape un fruit dans la corbeille placée au centre de la table.

- Avez-vous passé une bonne nuit ? Pour ma part, elle fut courte, mais excellente, déclare-t-il en jouant avec le fruit.

- Et qu'en est-il de Goldorak mon frère, lance Actarus.

Chronaris se redresse en plante son regard dans celui du roi.

- La question que j'attendais !

L'homme masqué jette le fruit à sa panthère mécanique qui l'avale en plein vol.

- Ce n'est qu'une question d'heure avant qu'il ne soit à moi, déclare Chronaris.

- Une question d'heure, vraiment ?

- Cela me fait penser !

Chronaris se lève pour se diriger vers la fenêtre pour regarder dans la cour du palais.

- Venez donc me rejoindre.

La famille royale quitte la table pour se rendre à la fenêtre.

- Regardez dehors, ordonne l'homme masqué.

? l'extérieur, se trouve un homme que le roi reconna?t, c'est l'ambassadeur Ménarite, Talwyn, celui-ci est entouré de quatre soldats en blanc.

- Qu'est-ce que cela signifie, demande Actarus avec anxiété.

- J'avais promis d'exécuter une personne par jour si vous ne me remettiez pas Goldorak. C'est ce que je m'apprête donc à faire.

- Mais on vous a remis Goldorak, crie Phénicia.

- En effet, mais je ne le possède pas vraiment, alors… Et puis j'avais dit que l'une de ces dames serait la première victime, mais ce ne sera pas le cas aujourd'hui.

Chronaris lève la main devant la fenêtre. La famille royale regarde dans la cour avec colère. L'un des soldats fait s'agenouiller l'ambassadeur en le frappant à l'intérieur du genou pendant qu'un autre le met en joue. Actarus, Vénusia et Phénicia n'entendent pas la détonation de l'arme, mais ils voient le corps de Talwyn basculer sur le sol.

- Vous n'aviez pas à faire cela, lance la reine avec un regard noir.

- C'est juste pour vous montrer que je suis un homme de parole, répond Chronaris. Sur ce, je vous laisse, j'ai mes fonctions à remplir.

Actarus serre les poings, sur son visage la colère se lit pendant que l'homme au masque quitte les quartiers qui servent de lieu de détention à la famille royale. La panthère mécanique suit son ma?tre, mais avant de sortir, elle tourne la tête pour lancer un rugissement.

Le général Zota fait mollement les cent pas dans la salle du tr?ne en attendant l'arrivée de Chronaris. Quand ce dernier arrive, le général se redresse aussit?t avant de la saluer par une révérence une fois qu'il s'est assis sur le tr?ne.

- Que penses-tu de l'exécution, interroge immédiatement l'homme masqué.

- Je vous attendais ici, je n'ai donc pas pu y assister, répond le général en se relevant. Je le regrette.

- ?a ne fait rien, répond Chronaris avec un geste de dédain de la main. Mais tu aurais d? voir les têtes de la royauté !

- Certainement, répond respectueusement Zota.

- Alors, revenons à ce qui m'intéresse ! Le nom du pilote de Goldorak. ! L'as-tu découvert, demande l'homme masqué en se penchant légèrement vers le général.

- Je n'ai pas pu lire toutes les archives du palais, s'excuse Zota. Je n'ai pas encore déniché la personne qui le pilote.

Chronaris frappe les accoudoirs du tr?ne avec rage.

- Tu as jusqu'à demain pour trouver qui pilote Goldorak !

- Je ferais mon possible.

- Sinon je n'aurais d'autre choix que de…

Une goutte de sueur perle sur la tempe du général.

- … détruire Goldorak par n'importe quel moyen, l?che Chronaris.

Dans le camp lunaire, le prince a réuni les deux capitaines dans l'une des pièces de la base qu'il a pris comme bureau.

- Messieurs, je vous ai fait venir afin de mettre au point un plan pour récupérer Goldorak, annonce d'entrée de jeu Procius. Nous devons faire vite, je veux agir ce soir.

- Ce soir, répète Yamato avec surprise.

- Prince, hasarde Knock. Mais qu'est-ce Goldorak.

- Je crains que ce soit la seule arme assez puissante pour sauver notre planète.

- Vous êtes certain de vouloir agir ce soir, questionne Yamato.

- Absolument !

- Vous avez une raison précise ?

- Il y a une éclipse lunaire.

- Je crains de ne pas saisir.

- La Lune sera rouge !

FIN

- 19 -