Note de l'auteure: Hello! Me voici avec un nouveau chapitre, j'espère que vous apprécierez :)


Chapitre 2 :

?Le premier Merlinien ?

Balthazar prit délicatement la statuette en forme de dragon et la pla?a dans sa main, paume ouverte et l'avan?a devant Mélissandre qui la fixait avec fascination.

-? C'est très particulier. Et si tu lui plais, tu pourras le garder. ?

Mélissandre leva un sourcil. Pourquoi lui donnerait-on un objet si beau ? C'était une opportunité à ne pas manquer, mais alors qu'elle s'apprêtait à lever la main vers la statuette, elle se souvint que l'homme en face d'elle n'était qu'un inconnu. Et on lui avait toujours dit de ne pas parler aux inconnus et encore moins d'accepter ce qu'ils vous donnaient.

-? Heu… Je préfère pas… ? Elle chercha vite une excuse plausible. ? Ma prof d'histoire veut pas que je tra?ne trop longtemps, elle m'a vu entrer ! ?

Le regard sévère de Balthazar s'adoucit.

-?Tu ne sais pas mentir Mélissandre. Et c'est une qualité.? Dit-il avec un faible sourire.

? Chite ! ? Pensa la petite fille. Elle fixait toujours l'homme plus grand qu'elle, il avait toujours la main tendue vers elle avec cet objet étrange tandis qu'elle sentait un n?ud commencer à se former dans son ventre. Elle jeta un regard craintif vers la sortie et le petit mot de John oublié, elle se dirigea vers la porte. Balthazar la suivit du regard et eu un sourire satisfait lorsque qu'elle s'arrêta avec horreur au milieu du magasin. Sans que rien ne bouge, que personne n'ai fait quoi que ce soit, les deux battants de la porte d'entrée restés grands ouverts, s'étaient fermés et étaient à présent certainement bloqués. Mélissandre n'eut pas le choix et fit demi-tour en inspirant profondément. ?a va, ce n'était pas comme s'il lui demandait de monter dans sa voiture ! C'était juste un vieux bibelot dont il voulait se débarrasser, c'était tout…

-? D'accord. ? Murmura-t-elle. A présent elle détestait ce petit dragon en argent. Elle se sentait mal et voulait partir mais elle saisit tout de même l'objet et le pla?a dans sa main tout comme le vendeur l'avait fait. Elle l'observa sans grande conviction. Rien d'extraordinaire ne se passa.

Rien.

-? Et ? Je peux l'avoir maintenant ? ? Demanda-t-elle après quelques secondes de silence d'une voix plus tremblante qu'elle ne l'aurait voulu. Elle vit Balthazar soupirer… de soulagement ?

-? Non ce n'est rien, c'est- ? Il approcha sa main pour reprendre son bien mais dès que son doigt effleura le métal argenté, à son plus grand étonnement, le dragon bougea les faisant sursauter tous les deux.

Il secoua ses petites ailes de métal comme s'il avait été trop longtemps figé et tourna sur lui-même pour finalement choisir un endroit où se poser. Il choisit le majeur et avec des bruits de ferrailles il enroula fermement sa queue autour du doigt fin afin de former une bague.

Immédiatement, Balthazar sentit une magie ancienne traverser ses veines et un poids, celui des années passées à chercher, fut soulever de ses épaules. Il ferma les yeux, il lui semblait qu'il revivait, un nouvel espoir lui remplit le c?ur. Tous leurs ennemis seraient enfin détruis dans quelques années… Mais soudain après quelques secondes, il fron?a les sourcils et fixa la fillette.

Mélissandre, la bouche ouverte, les muscles tendus, n'osait pas bouger de peur que le dragon ne se réveille à nouveau. Venait-elle de voir un objet bouger ? Oui c'était encore une statue il y avait à peine quelques instants et maintenant elle avait une bague en argent à la place ! Certes, sa mains paressait encore plus minuscule tant la ? bague ? était grande mais elle s'ajustait parfaitement à son doigt.

-? Je… Qu'est-ce que… ?

-? C'est impossible… ? Murmura Balthazar en contournant son contoir pour venir se poster devant l'enfant. ? C'est… ? Il plia un genou sur le sol et posa ses deux mains sur les épaules de Mélissandre. Ils se regardaient droit dans les yeux.

-?C'est impossible ? Oui ?a je suis d'accord avec vous ! ? S'exclama la fillette. Mais bizarrement elle ne semblait pas effrayée. L'homme la fixait toujours intensément, les sourcils froncés, il semblait réfléchir intensément à un problème.

Parce qu'en effet, il y avait un problème. Du moins de son point de vue. L'anneau de Merlin avait trouvé son nouveau propriétaire, celui qui tuerait Morgane, une sorcière diabolique, celui qui deviendrait le sorcier le plus puissant que l'Histoire n'ait jamais connu et qui rivaliserait avec elle. C'était l'élu, point.

Mais non, ici il s'agissait de l'élue.

D'une sorcière.

D'une fille.

-? C'est… magique ? ? Demanda Mélissandre tout bas. Balthazar sortit de ses pensées et la regarda un peu étonné.

-? Oui… ? Souffla-t-il sur le même ton.

-? Alors j'avais raison, ?a existe. ? Elle examina à nouveau la bague, plus détendue et souriante.

Balthazar ne cessa pas de la regarder. C'était étrange, vraiment. ?a n'aurait pas d? être elle. Regarder-la…. Comme tous les enfants, elle croyait facilement en la magie, elle était encore dans son monde d'innocence et de contes… Pathétique. ?a aurait pu aider évidement, c'est pour ?a qu'il valait mieux trouver le premier Merlinien pendant son enfance ainsi il était plus facile de lui faire accepter que le monde n'était pas tel qu'il le connaissait. Mais là,… C'était juste… pathétique. Enfaite, il était dé?u. Il ne savait pas trop quoi en penser...

Mais à quoi bon réfléchir encore sur le pourquoi de tout ce qui lui arrivait ? Il n'avait plus rien à perdre de toute manière. Balthazar soupira. Il était plus vieux que la ville de New York en elle-même alors pour finir, il avait arrêté de penser au lendemain car il avait appris qu'il en aurait toujours un, et un autre, et ainsi de suite… L'immortalité l'avait usé.

Alors il décida que le premier merlinien était devant lui et que donc… il n'y avait pas à s'en faire. Pour l'instant. Les conséquences viendraient bien assez vite plus tard.

-?Je n'ai pas vraiment le choix… ? Marmonna-t-il.

-? Hein ? ?

-?Je disais que… Je t'ai cherché pendant très longtemps. Et comme par magie… te voilà. Cet anneau à ton doigt signifie quelque chose, Mélissandre. C'est un message… Un jour tu vas devenir un très important sor-… une très importante sorcière. ? Dit Balthazar, sincère malgré tout. Il ne niait pas qu'il se sentait mieux et plus confiant d'avoir peut-être trouver le successeur de Merlin. Il inspira profondément. ? Et ta première le?on va commencer tout de suite avec ton propre grimoire que je vais t'offrir. ?

Mélissandre leva vers lui deux yeux pétillants.

-? Alors, je vais apprendre… la magie ? ?

-? Oui et non. ? Balthazar la pointa alors du doigt. ? Ne bouge pas, et surtout ne touche à rien. ? Son regard était sévère et anxieux, a priori il n'avait pas confiance. Il se releva et remarqua le visage émerveillé que lui adressait la fillette. Peu importait ce qui se passerait plus tard, Balthazar grava ce regard rempli de confiance dans sa mémoire.

Il descendit en vitesse au sous-sol, petite pièce remplie de cartons. Il en écarta plusieurs avant de s'accroupir face à un mur en brique et fit un mouvement de ses deux mains. La magie opéra et un morceau du mur se déboita légèrement permettant à Balthazar de l'ouvrir. La cachette sombre ayant été celée magiquement, seul un sorcier pouvait la trouver et l'ouvrir.

Balthazar en était un. Et pas n'importe lequel.

Il saisit un gros livre vieux de plusieurs centaines d'années et le dépoussiéra un minimum en enlevant quelques toiles d'araignées.

-?Enfin… ?

OoO

Mélissandre regarda l'homme étrange partir vers le fond de la boutique. Lorsqu'il disparut de sa vue, elle reporta à nouveau son attention sur l'anneau. Son anneau. Parce qu'il l'avait choisi.

-? Je vais devenir une sorcière… ? Chantonna Mélissandre tout bas. A cet ?ge, plongé dans la fantaisie des mondes imaginaires, on ne se posait pas de questions.

Elle leva le bras pour admirer son bijou à la lumière quand elle entendit quelque chose frapper contre un des murs. Intriguée elle recommen?a. Elle bougea sa main portant l'anneau d'avant en arrière comme si elle frappait à une porte. Plusieurs livres s'étalèrent sur le sol la faisant grimacer : même en ne touchant à rien, elle arrivait encore à faire tomber des objets ! Elle continua tout de même une nouvelle fois, cette fois-ci beaucoup plus fort et le mur céda.

Une grosse poupée russe rouge tomba sur le sol. La fillette jeta un regard furtif vers le fond du magasin s'attendant à voir l'antiquaire apparaitre à tout moment en colère. Elle se saisit de l'objet et l'examina. Un homme, les sourcils froncés, était peint sur un des c?tés de la poupée.

-? C'est moche… ? S'indigna Mélissandre. Mais alors le corps du dragon enroulé à son doigt brilla d'un vert pomme et une ligne rouge se tra?a sur le milieu de la poupée. Elle sentit l'anneau chauffer, c'était étrange, une nouvelle sensation qu'elle savait ne pas pouvoir contr?ler. Elle l?cha la poupée russe sur le sol et cette dernière s'ouvrit. Un cafard brun orangé s'en échappa. Il fut suivit bien vite par ses camarades, certains bleus, verts ou rouges.

-? J'y crois pas... ?

La surprise sur le visage de l'enfant laissa bien vite place à l'horreur alors que toujours plus de cafards répugnants sortaient en masse pour former un amas qui semblait-il, former une silhouette à mesure qu'il grandissait. Bient?t un homme se tenait devant elle.

-?Je suis quand là ? ? Demanda-t-il le plus naturellement du monde en réajustant la manche de son veston. Rien ne montrait qu'il venait d'apparaitre en un millier de cafards deux secondes avant. Un silence inquiétant s'installa dans la vaste pièce.

-? Heu… New… New York ? ? Balbutia Mélissandre.

-? Pas mais quand! L'année! ? Il se tourna vers elle avec un regard de dédain. Ses yeux foncés et sa courte barbe noire ajoutait une touche de mépris. Il portait un chapeau melon noir, un long manteau gris avec de la fourrure sur le col sans être aussi long que celui de Balthazar, il semblait lui aussi sortit tout droit d'une autre époque de même, mais bien plus récente que Balthazar .

Mélissandre était incapable de lui répondre, toujours sous le choc.

-? Attention… Ne me fait pas perdre mon temps ! ? Il pointa une longue canne vers elle. Sur le dessus se tenait une pierre précieuse qui commen?a à briller dangereusement d'une lumière bleue.

La petite comprit et émit un petit bruit craintif en reculant d'un pas.

Soudain l'homme fut expulsé par une force invisible tout droit vers le toit, brisant les vitres avec fracas qui tapissait le haut plafond .

-? Tu as DESOBEIT ! J'avais dit : "Ne touche à rien." ! ? S'exclama une voix grave et surtout, vibrante de colère. Balthazar s'avan?a dans la lumière, le grimoire dans une main et l'autre levée vers l'homme toujours plaqué plus haut, le maintenant fermement, lui et sa canne hors de sa portée.

-? Ce n'était pas très fair-play de ta part, Balthazar. ? Dit celui-ci.

-? Silence ! ? Tonna le sorcier. ? C'est Horvath. Ca fait un millier d'années qu'il est comme ?a, je t'expliquerai plus tard. ? Ajouta-t-il moins impérieux à Mélissandre toujours sans mot devant ce qui se déroulait. ? J'ai besoin de la poupée gigogne, où est-elle ?! ?

La fillette lui montra en vitesse la dite poupée à ses pieds. Balthazar se détendit un peu, déposa le grimoire sur le contoir et se pencha vers la poupée.

Horvath atteint sa canne avant que Balthazar n'est pu se saisir de son ancienne prison pour l'y renfermer et l'expulsa à son tour d'un mouvement contre un mur plus loin. Mélissandre sursauta quand elle vit le sorcier qu'elle avait qualifié de ? gentil ? s'écraser douloureusement à quelques mètres d'elle en détruisant plusieurs objets sur son passage.

Tandis qu'Horvath s'étant défait de l'emprise de l'autre sorcier, atterrissait sur le sol entre elle et Balthazar, elle recula et se tourna brièvement pour défaire l'anneau à son doigt. Les choses commen?aient à déraper et ce n'était certainement pas bon signe, pour elle comme pour Balthazar.

L'anneau ne bougea pas d'un millimètre et resta fermement fixé à son majeur, paniquée la fillette se retourna à temps pour voir un meuble en bois massif se diriger vers Balthazar et l'écraser contre le mur à nouveau dans un bruit sourd.

Mais qui avait-elle libéré de cette poupée gigogne ?

...

A suivre...

...