Kookoo!
(essaie de revenir comme une fleur après presque un an de hiatus, ohmondieu).
Avant toute chose, un immense merci Llyode pour sa review qui déchire (C'est assez difficile de se motiver à réécrire des chapitres que j'ai malheureusement perdu et ta review m'a motivée, alros merci :) ).
J'espère que ce chapitre va vous plaire (et si vous vous sentez aventureux et d'humeur à laisser une review, n'hésitez pas;) ).
Ca fait beaucoup de parenthèses, et je ne compte pas m'éterniser (ce n'est pas tout ?a mais il y a un peu un meurtre à élucider!)
des bisous!
DISCLAIMER: le monde d'Hannibal ne m'appartient pas, (les OC oui par contre :)), je ne fais que m'amuser en attendant la saison 4 (on y croit...)
L'ambiance était moite, lourde, ce qui aurait pu paraitre étrange -ce mois d'ao?t s'était révélé particulièrement glacial et pluvieux- mais qui était au contraire assez logique. La faute à un petit bureau transformé au gré de la matinée et des avancées en réunion de près de dix personne. Tous les regards étaient tournés vers le board, couvert de photographies, dont les plus graphiques avaient déjà fait vomir près de trois assistantes. Il fallait dire à leur décharge que si l'exposition de la victime s'apparentait à un tricots répugnant, le résultat de la chute incontrollée du corps était tout bonnement immonde.
Un effet désiré, à en croire Will.
Jack jeta un regard de biais au consultant. Il avait d? subir sans trop pouvoir broncher une remontrance de la responsable RH ce matin même, pour avoir fait à nouveau appel au profiler. Ce n'était pas tant les onze dernières balles qui étaient mises en cause, c'était plut?t celles qui seraient probablement à venir.
Ce n'était pas totalement faux, et Jack en était bien conscient. Mais c'était également la raison de la présence du docteur Lecter. C'était un pari, très risqué, trop peut-être. L'agent Crawford le savait, et il était prêt à en porter la responsabilité quand- si, si le pire se produisait.
Il ne pouvait pas ignorer les vies en jeux.
Et, à nouveau, le docteur Lecter ferait en sorte que le si ne se transforme pas en certitude.
"Bon, les empreintes, on en est où?" Jack t?cha de ré-insuffler un brin d'énergie dans son assemblée. "Pentworth?"
A leur décharge, ils avaient très peu dormi la nuit passée, et il était plus de dix heures. Le café n'était plus qu'un lointain souvenir, la machine peinait à faire tourner la suivante, et la faim n'était pas encore assez présente pour les maintenir éveillé.
"C'est en cours. Nous avons encore une dizaines d'empreintes à identifier, mais certaines se ressemblent de manière assez similaires, et il est assez difficile de faire le tris."
"La liste des empreintes pour l'instant?"
"Le juge Vermer, quelques journalistes, dont bien évidemment-"
"Mademoiselle Lounds." Will grommela, sans prendre la peine de cacher son animosité.
"Evidemment. Quelques influenceurs, Bénédict Mott, et la grande partie de ses assistants, les Dantes, sans surprise... et le procureur Wilmont."
Un silence étouffant parcourut l'assemblée.
"... le, procureur Wilmont?" Jack articula avec prudence.
L'agent Susan se plongea dans ses notes, l'air grognon.
"Lui-même." Pentworth ne savait visiblement plus ou se mettre.
"Et le docteur Lecter aussi, non? Il était présent il me semble." Perkins souligna.
"Non, justement. Enfin, oui, il était présent, mais ses chaussures sont impeccables." Pentworth eut un petit rire "Le docteur Lecter est visiblement incapable de salir délibérément ses Gorgio Armani, même au nom de l'art."
"Et les interrogatoires, où en est on?"
"Beverly est en train d'interroger une partie des invités ayant acceptés de se déplacer. C'est le menu fretin, il sera probablement nécessaire de se déplacer pour certaines... personnalités." Zeller souligna prudemment "Pour l'instant, rien de concluant."
"Et le personnel d'installation?"
"Auditionnés à 7 heures. Ils n'ont rien vu d'inhabituel. Ce n'était pas, à les entendre, la pire chose que Mott ait fait."
"Bien évidemment, Mott est un artiste néopunk." Price dit avec un petit sourire étrange "Il est notamment célèbre pour... challenger le confort de son publique."
"C'est à dire?"
"Cela veut dire ce que cela veut dire. On ne ressort jamais d'une exposition de Mott sans être au moins choqué."
"Depuis quand prenez-vous des pincettes Price? C'est un inconfort passager ou alors vous êtes vous trouvé une nouvelle vocation dans le grandiloquant depuis hier?"
"La première oeuvre de Mott était une salle blanche immaculée, aveuglante, avec un énorme piège à souris au centre, des ossements de cochons, et, au centre de la pièce, Monica Ferres écrivant encore et encore en rouge 'l'art est mort, à qui le tour?'. L'exposition a duré une semaine, au bout de laquelle, pas un seul centimètre de la pièce n'était pas couvert de ce qui s'est révélé être en vérité du sang de cochon. Je vous laisse imaginer l'odeur." Price finit sa tirade avec un air satisfait en voyant les mines dégoutées de ses collègues "Et voilà pourquoi je ne tenais pas à me mettre à table. Tout le monde a probablement eu sa dose de ragoutant pour les deux prochains jours."
"En parlant de la dépouille, justement." Jack ne semblait pas faire grand cas du malaise général "Price, qu'est-ce que vous pouvez nous dire?"
"Certaines blessures sont pre-mortem." Price redevint sérieux "La victime possédait un fort taux d'amphétamine et d'alcool, il est fort à parier que le meurtrier les lui ai fait ingérer pour cause une immobilité musculaire."
"Elle était consciente pendant...?" Zeller grima?a.
"Au début. Elle est morte avant. Une quantité importante de sang a été retrouvé dans les poumons et le tube digestif. Elle s'est probablement mordue la langue- et comme elle ne pouvait pas correctement tousser..."
"Elle s'est noyée dans son propre sang?"
"... oui. Cela a d? durer une dizaine de minutes. Le reste, je dirais entre une demi-heure et une heure, modulo le matériel et la force du meurtrier. Il faut également que je précise que toutes les blessures sont toutes relativement identiques. Trop pour que cela été fait de manière manuelle."
"Que recherche-t-on?"
"Une machine automatique, une barre de fer de deux à trois centimètres. L'idéal serait une machine à coudre géante." Price retira ses lunettes "Le résultat est d'une précision assez étonnante."
Un silence de plomb tomba sur l'assemblée, alors que peu à peu, tout le monde en vint aux mêmes conclusions. Susan ne tint plus et alla ouvrir la minuscule fenêtre maculée de buée. Un frisson général suivit presque immédiatement.
"Si c'est l'Eventreur, il est en avance." Zeller croisa les bras. "Mais cela veut dire qu'on aura pas à attendre trois ans avant de pouvoir le coincer."
"Will?"
"... je ne pense pas que ce soit l'Eventreur."
"Mutilations pre-mortem, une mise en scène thé?trale..." Zeller lista
"Mais pas d'organe prélevé, n'est-ce pas?"
"Cela pourrait être le cas. Avec la chute du corps, c'est assez compliqué de savoir ce qui manque vraiment de ce qui a été, et bien, comment dire-"
"Nous avons compris l'esprit je pense."
"Non." Will insista "Ce n'est pas le même état d'esprit. L'Eventreur sait qu'il est le meilleur, alors que celui-là, et bien, le sait également, mais en a assez que tout le monde pense le contraire."
"Peut-être que l'Eventreur pète un cable." Zeller haussa les épaules, et un murmure mi effrayé mi admiratif parcourut la petite assemblée.
"Celui-là ne se juge pas apprécié à sa juste valeur."
"A nouveau, j'insiste, mais il faut bien que quelqu'un le fasse, cela pourrait correspondre à l'Eventreur. Ce n'est pas incompati-"
"Si. Parce que l'Eventreur ne s'abaisserait jamais à se préoccuper de l'opinion de personnes qu'il juge inférieur. Ce qui n'est visiblement pas le cas ici." Will martela son accoudoir "Ce, n'est, pas, l'Eventreur."
Une masse de cheveux passa l'embrasure de la porte avant que Brian n'ait le temps d'ajouter quoique ce soit.
"Ah, Beverly." Jack lui fit signe d'entrer "Du nouveau sur les invités?"
"Hormis que leurs avocats semblent prendre un malin plaisir à faire les petits futés, et qu'ils se seraient clairement fait piquer leur go?ter et casser leurs lunettes dans une cour de récré."
Brian ricana, ce ne fut clairement pas le cas de Will.
"Restez professionnel, ce n'est pas un cirque, c'est une enquête d'homicide."
"A les entendre, on est visiblement de retour en maternelle. Mais de concluant pour l'instant. Je ne mentionne pas le docteur Lecter, bien entendu-"
"Mentionnez-le tout de même." Jack secoua la tête.
"... monsieur, le docteur Lecter?" Brian retint un petit rire.
"A ce que je sache, il était présent."
"De toute manière son alibi est également solide, le docteur Lecter a passé la semaine à Seattle, avec bon nombre de témoins. Il n'est rentré qu'hier matin aux environs de sept heures, et la suite de sa journée a été surbookée au possible."
"A ce point là?" Brian jeta un petit sourire à Beverly. "Même selon ton standing?"
"Ce n'est pas parce que je ne passe pas mon dimanche en pyjama à manger des sushis que je suis une hyper active."
"Mmmh, donc tu ne te lève absolument pas à 5 heures du matin, même en weekend?"
"J'attends toujours que tu le prouves Zeller. Et je ne plaisante pas. Il n'y a pas même dix minutes de son agenda de libre, c'est à se demander comment il fait pour ne pas être épuisé en permanence."
"Et tout a été vérifié?"
"En effet."
"Parfait." Jack jeta un petit regard de biais à Graham, et Will devina alors pourquoi l'agent Crawford tenait tant à ce que le docteur Lecter soit rayé de la liste des suspects le plus rapidement possible. Cela avait sans le moindre doute un lien avec sa séance de la soirée, qui aurait probablement été compromise dans le cas contraire.
Ce qui aurait compromis sa propre présence sur cette enquête. Jack avait beau avoir esquivé le sujet -avec une certaine expertise, Will devait le lui reconnaitre- mais le profiler se doutait que la conversation entre Sandrine Fields et l'agent Crawford avait été presque certainement centré sur lui, ou tout du moins ce qu'il ferait, pourrait faire.
Peu importe.
Ils se trompaient, la question était de savoir jusqu'à quel point.
"Autre chose, tout le monde présent a été entendu?"
"Non, justement monsieur." Beverly jeta à lui et Will un regard aiguisé "Il reste encore une personne."
Jack hocha la tête et se leva.
"Cette réunion n'est pas terminée. Peu importe ce que vous avez de prévu cette semaine, annulez-le." Il fit signe à Will de le suivre.
Ils laissèrent une ambiance morose dans leur sillage.
"Comment ?a se profile." Jack demanda sèchement, et à voix basse.
"Elle n'a rien dit de très pertinent." Beverly ouvrit un dossier.
"Il faut la cuisiner de manière plus énergique."
"Cela fait une heure qu'elle est dans cette salle d'interrogatoire, et elle... enfin, vous verrez par vous même."
"Une heure? Je vous avais dit de me prévenir immédiatement si on avait un problème."
"C'est là tout le problème justement." Beverly ouvrit la porte, et ils entrèrent dans une petite pièce sombre. Un miroir sans teint s'étallait sur un mur entier, donnant vu à une petite salle lumineuse où se trouvait un mobilier sobre en métal, et où était assis une jeune femme. "Elle ne dit rien de probant parce qu'elle ne sait rien ou parce qu'elle ne veut rien dire?"
"Votre opinion?"
"Je n'arrive pas à savoir pour être franche. C'est bien elle, Erin Wallis?" Beverly relut une note dans son dossier.
"En effet." Will maugréa.
"Qu'est-ce qu'elle a dit pour l'instant?" Jack prit une gorgée de café, chose qu'il faisait inévitablement avant de passer à l'attaque. Will se souvenait d'un expresso particulièrement serré et de l'entretien pénible qui avait suivi.
"Rien de probant. Un alibi, et une version cohérente avec ses collègues." Beverly croisa les bras. "Elle prétend ne pas connaitre la victime. Ce qui a été confirmé par ses paires. A les entendre, la seule chose qu'ils savaient de la victime était qu'elle était travailleuse et que son petit ami allait la tuer."
"Qui je suppose a disparu?" Jack jeta à Beverly un regard désabusé.
"Je lance un mandat d'arrêt? Avec les divers témoignages, ce ne sera pas difficile de convaincre un juge de nous l'accorder."
"Non, pas encore, mandat de recherche, 'personne d'intérêt dans l'enquête'. Tachons de garder notre calme. Et allez me chercher Alana, je veux son opinion." Jack finit sa tasse d'une traite -ce qui lui valut un haussement de sourcils de Beverly- et se dirigea vers la salle. Will lui emboita le pas.
Ils entrèrent calmement, et elle leva la tête, ses yeux gris fixèrent le consultant presque immédiatement.
"Consultant Graham." Elle le salua doucement avant de porter toute son attention sur Jack. "Monsieur."
"Agent Jack Crawford. Mademoiselle Erin Wallis, n'est-ce pas?"
Will lui jeta un regard à la sauvette. Elle s'était changée, une tenue simple, chemise blanche, jupe noire un peu trop longue, chignon tiré. Le tout lui donnait l'air d'une institutrice de la trentaine et ne la mettait pas vraiment en valeur.
"En effet."
"Mademoiselle Wallis, je suppose que vous avez une petite idée de votre présence ici?"
"De ma présence, oui, la votre en revanche... est un peu plus nébuleuse." Elle croisa les bras sur la table "Que puis-je faire pour vous aider?"
"Mademoiselle Wallis, si cela vous convient, nous aimerions vous poser quelques questions."
Erin retint un petit soupire d'exaspération.
"Qu'est-ce que vous voulez savoir?"
"Pourquoi ne pas refaire le déroulé des deux derniers jours?"
"Vendredi, j'ai fait une grasse matinée jusqu'à 8h du matin environ
"... du matin?"
"Mes journées débutent usuellement à 5 heures du matin, agent Crawford. Huit heure est pour moi une délicieuse grasse matinée, et je déteste la procrastination." Erin dit fermement "Ensuite je suis allée à la bibliothèque, j'y ai passé l'après-midi et vers 17h j'ai rejoins des amis pour un anniversaire surprise."
"Je suppose qu'ils pourront attester de votre présence?"
"En effet, c'est assez difficile de s'éclipser pendant son propre anniversaire surprise." La jeune femme ne chercha pas vraiment à dissimuler son irritation.
"Et y étiez-vous présente entre 3 et 5 heures du matin?"
Erin lui jeta un petit regard aiguisé.
"Oui, mais, au vu de l'alcoolémie générale à ce moment là... je ne pense pas que quelqu'un pourra vous le confirmer. Comme je l'ai déjà dit à votre collègue. Mais-" Le regard d'Erin s'éclaira subitement "Je n'avais pas ma voiture sur place et j'étais présente au Shwarma-brunch de 5 heures. J'ai déjà donné l'adresse à votre collègue, je vous laisse faire le calcul."
"Puis?"
"Puis je suis allée prendre une douche, et je suis allée à la galerie pour aider aux préparatifs de l'exposition du soir."
"Sans dormir?"
"Je ne dors jamais plus de trois heures par nuit." Erin jeta un regard de biais à Will "Le secret est de faire beaucoup de sport."
"Cela semble un peu paradoxal."
"Pas du tout, le sport augmente l'énergie disponible."
"Avez-vous remarqué quoique ce soit, lors de cette journée?"
"Maria n'est pas venue de la journée, ce qui nous a tous surpris. Elle est... était du genre ponctuelle. Pour elle, être à l'heure c'était déjà être en retard." Erin se mordit l'intérieur de la joue de manière inconsciente "Et elle n'aurait manqué pour rien au monde cette soirée."
"Pourquoi cela?"
Erin le toisa de manière si brève que Jack aurait presque pu croire qu'il s'agissait de son imagination.
"A cause de Bénédict Mott."
"C'était une de ses admiratrices?"
"Vous savez ce que ce grand homme a fait l'année dernière? Il avait mis la main sur une représentation hyper réaliste d'un corps humain, avait découpé les phalanges pour les cacher de manière aléatoire, pour enfin faire intervenir une fausse équipe policière lorsque le corps carbonisé a enfin été découvert." Erin ne cacha pas son mépris lorsqu'elle s'exclama avec un air grandiloquent "Scène de Crime! La performance de l'année! Les critiques ont hurlé au génie..."
"Alors ce n'est pas la première fois qu'un corps est exposé dans cette galerie."
"A la différence que l'année précédente c'était une réplique." Erin plissa des lèvres "Qui s'est arraché plus de trente millions de dollars et qui doit pourrir dans une villas d'un imbécile qui se prend au sérieux."
"Je pensais que c'était une imitation."
"Oh, imitation ou pas, c'était de la viande, vu l'odeur... à moins qu'il ait réussi à imbiber le, ce truc, d'une odeur de cadavre mais je préfèrerais ne pas trop savoir comment il a fait ?a. Enfin bref." Erin secoua la tête "Après cela, et le fait qu'on ait manqué de tous démissionner, le musée nous paie une prime, pour qu'on garde notre calme. Croyez-le ou non mais une soirée avec Bénédicte Mott est plus rentable qu'un mois de travail."
"Pendant cette soirée, avez-vous remarqué quelque chose d'inhabituel?"
"Non."
"Mademoiselle Wallis, d'après vous, qui pourrait avoir une bonne raison de commettre ce crime?" Jack joua carte sur table.
Elle ne cligna pas des yeux pendant presque une minute.
"En voilà une dr?le de question." Elle finit par dire lentement, son regard se reporta sur ses mains.
"Pas tant que ?a, c'est le fondement même de cette enquête." Will protesta.
"Centrer toute une enquête pour découvrir ce qu'une simple serveuse pense, voilà qui est fort étrange."
"J'applaudirais l'esquive s'il s'agissait d'une duel d'escrime." Jack se redressa "Mais ce n'est pas le cas. Nous sommes ici, mademoiselle, parce que quelqu'un est mort, quelqu'un que vous connaissiez bien."
"Je ne connaissais pas Maria, pas vraiment. C'était une collègue, très discrète."
"Mais vous avez forcément une petite idée."
"Je ne crois pas que mes soup?ons aient beaucoup de valeurs. Je ne suis pas inspecteur."
"Précisément, on ne vous demande pas d'avoir raison, mademoiselle Wallis, simplement de nous dire ce que vous pensez. A moins bien entendu que ce soit là le problème, vous avez peur de vous tromper."
"Ce n'est absolument pas le sujet."
"Je pense que si."
"Vous vous trompez alors. Je pense simplement à mon travail."
"Pour une entreprise de traiteurs fricotant avec des pseudo artistes dont le passe temps est de découper des cadavres?"
"Des imitations, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit."
"Cela este visiblement à démontrer, étant donnés la situation d'hier, personne n'est en mesure de discerner un faux d'un vrai corps."
"Ce qui est une bonne nouvelle-"
"Ah moins qu'il y ait un petit ou une petite menteuse dans le lot."
"Donc maintenant je suis coupable? Fascinant."
"La liste des suspects est dix fois plus longue que mon carnet d'adresse, et je suis responsable d'une unité du FBI. Il n'y a rien d'extraordinaire."
"Vraiment, si longue que ?a? Pourquoi, n'avez-vous pas entendu tout le monde vous rab?cher les oreilles sur Jaime?"
"Vous comprise, mademoiselle, au passage."
"J'aimerais garder mon travail."
"En protégeant le meurtrier?"
"Ce n'est pas la question. Regardez un peu la liste des invités, qui est votre liste de suspects je suppose. Qu'est-ce qui va m'arriver, si je désigne quelqu'un et que je me trompe? Viendrez-vous au secours d'une petite serveuse quand un CEO vous cassera les oreilles parce que-"
"Patrick Dante." Jack tenta un coup de bluff, et les yeux écarquillés, passablement terrifiés, confirmèrent ses soup?ons.
"Mais, quoi, pas du tout!" Elle s'écria "Vous avez bien regardé cette liste? Le nombre de CEO est-"
"Mais bien peu sont allés jusqu'à tremper leur chaussure dans la flaque de sang."
"Et alors, en quoi... vous pensez que cela a un lien. Mais pourquoi le meurtrier serait allé tremper la patte dedans, c'est totalement stupide! La démarche logique serait de-"
"Nous touchons précisément au problème de cette affaire."
Erin demeura silencieuse un instant, son regard plus que jamais fixé sur ses ongles.
"... Vous n'avez pas encore toutes les empreintes, n'est-ce pas?" Elle finit par dire.
"Nous ne pouvons ni-"
"Je demande cela, au cas où vous ne seriez pas au courant. Que tous les serveurs ont marché dedans."
"Pourquoi?"
"Parce qu'on nous l'a demandé. C'était les instructions."
"Personne ne nous a fait mention d'instructions, et nous n'avons rien trouvé de tel."
"Je vous dis ce qui s'est passé."
"Pourquoi alors, êtes vous la seule à nous en parler?"
"Peut-être parce que vous venez de me donner un élément du dossier." Erin répliqua sèchement "Et vous savez quoi? Je parie que vous l'avez fait exprès."
"Et bien, vous étiez en train de nous expliquer pourquoi vous considériez Patrick Dante comme un suspect d'intérêt, et je me suis emporté."
"Je n'ai en aucun cas accusé Monsieur Dante!" Erin protesta avec une virulence étrange "Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit."
"Alors qu'avez vous dit?"
"Rien du tout! Je disais simplement que vous me demandiez une opinion que je ne peux pas vous donner parce que en mon ?me et conscience-"
"Votre ?me et conscience doivent bien vous dire que si vous possédez une information pertinente et que vous la conservez, vous protégez un assassin."
"Supposé-"
"Non. Maintenant que la porte est ouverte, notre attention sera tout particulièrement concentrée sur Patrick Dante-"
"Et Bénédict Mott, pour être totalement franc, ce que vous avez dit était assez perturbant." Will Graham renchérit, et le teint d'Erin devint tout bonnement cireux.
"Toujours est-il que si vous vous trompez, nous finirons par le découvrir, mais beaucoup plus tardivement que si vous nous faisiez cas de vos soup?ons. Et si vous avez raison..."
"Et de toute manière." Beverly entra dans la salle d'interrogatoire avant de se pencher sur la jeune femme "Cela fait presque deux heures que vous êtes dans cette pièce. Peu importe ce que vous avez dit ou non, la prochaine personne que nous allons investiguer, tout le monde pensera que c'est à cause de vous."
Erin jeta à Jack un regard sombre, avant de se mettre lentement à applaudir.
"Quelle éthique."
"L'éthique je la laisse aux avocats." Jack lui jeta un regard per?ant "Quelle était votre relation avec la victime?"
"Je ne la connaissais pas."
"A d'autres. Vous étiez bouleversée hier soir, qu'est-ce qui a changé?"
"J'étais bouleversée, parce qu'un cadavre était accroché à plus de vingt mètres. Quelqu'un que j'ai cottoyé pendant presque trois ans-"
"Mais sans la conna?tre bien entendu."
"Maria était une personne très secrète, je m'entendais bien avec elle, mais je ne la connaissais pas, pas vraiment. Tout le monde vous dira la même chose."
"Que vous ne la connaissiez pas?"
"Que personne ne la connaissait vraiment! Elle avait plus de secrets que nous tous réunis, elle ne vivait que pour les rumeurs, les mensonges... elle prenait son pied à se rapprocher des gens, pour qu'ils se laissent aux confidences, pour ensuite leur balancer à la figure lorsque ?a l'arrangeait!"
"Alors, vous ne vous entendiez pas avec elle."
"Je n'ai pas dit ?a. Je ne suis pas stupide au point de déballer ma vie à quelqu'un que je ne connais pas vraiment." Erin se redressa "Non pas que j'ai des squelettes dans mes placards-"
"Mais d'autres l'ont fait. Est-ce que Miss Sanchez les faisaient chanter?"
Erin se mordit la joue intérieure, regrettant visiblement de s'être emportée de la sorte.
"Je n'ai rien dit de la sorte."
"Bien sur. Et donc, quelles sont ces personnes que Maria Sanchez ne faisait absolument pas chanter?"
"Est-ce que je suis arrêtée?"
"Non-"
"Très bien, alors j'en ai fini." Erin se leva brusquement "La prochaine fois que vous venez me parler, vous aurez besoin d'un mandat. Ou alors ce sera trop tard et que je me balancerai déjà à 20 mètres du sol de je ne sais quel show artistique pourri. Remarque, je suppose que cela ne vous fera ni chaud ni froid. Avec un peu de chance, cette fois-là, le meurtrier se sera fait un petit plaisir et aura marché sur les mains."
La jeune femme fit volte face, et avant que personne n'eut le temps de protester, prit la poudre d'escampette. Un silence inconfortable s'installa.
"Et où avait-elle lieu, cette fête d'anniversaire?" Jack finit par demander.
"Logements universitaires d'Hopkins. Plus de deux heures à pied du lieu du meurtre." Beverly croisa les bras, le regard fixé sur la porte "C'est en cours de vérification, mais cela s'annonce cohérent."
"On ne laisse rien passer." Jack dit gravement "Il y a trop de noms importants mêlés à cette affaire pour que la presse ne s'en mêle pas."
"C'est un miracle que cela ne soit pas déjà le cas pour être honnête." Beverly souligna "Qui aurait cru que Freddie Lounds fasse preuve d'autant de retenue?"
"Comment ?a, Freddie Lounds n'a encore rien publié?" Will plissa des yeux.
"Elle compte probablement faire un éditorial complet sur l'affaire."
"Ou alors, cette chère Freddie a retenue la le?on."
"Quelle le?on?"
Beverly et Jack échangèrent un bref regard, ce qui n'échappa pas au profiler, mais aucun de releva.
"Mettons nous au travail." Jack finit par dire calmement "Nous avons du pain sur la planche."
Ca t'a plu?
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