Blabla de l'auteur : Bonjour à tous. La fin de l'année arrive et avec elle ma petite histoire de no?l. Déjà 10 ans que chaque année, je vous écris une petite histoire juste pour vous remercier de me suivre année après année. J'espère que celle-ci vous plaira.

Disclaimer : Tout ce que vous reconnaissez de l'univers appartient à Disney. Je ne fais qu'emprunter l'univers quelques instants, le temps d'une histoire et je remettrais tout en place après l'épilogue, c'est promis. Et navrée pour les fautes. Cette année, l'histoire est publiée telle quelle. Elle sera repostée une fois corrigée.

Bonne lecture à tous !

POV Shane

Quand j'arrive dans l'antichambre du bureau de Père, j'inspire un grand coup. Que veut-il me dire ? Josh, son valet attitré, annonce ma présence et quelques secondes plus tard, je suis introduis dans le bureau royal. J'incline la tête face au roi et attends son autorisation pour m'asseoir comme on me l'a appris. Je cache mon étonnement en le voyant se lever pour m'inviter à le suivre dans son salon privé. Ici plus de protocole ni de caméra, je suis plus libre d'agir pourtant je reste debout me demandant la raison de cette convocation. Je me tiens à carreaux depuis des mois, je n'ai pas fait une seule erreur de protocole, nous n'attendons personne, à ma connaissance, qu'il faille bichonner. Pourquoi ne suis-je pas avec mes deux cousins à galoper derrière les écuries ? Je regarde mon père, face à la fenêtre en attendant d'en savoir plus. J'ai appris très t?t qu'il prend souvent cette posture pour me faire avouer mes erreurs et à présent, je sais garder les lèvres closes.

? - Assieds-toi mon fils, dit-il enfin en se tournant vers moi et en me désignant un des fauteuils en cuir. Sais-tu pourquoi tu es ici ?

? - Non père.

? - Tu es ici, mon fils, parce qu'il est temps pour toi de penser au futur. Depuis ta naissance, tu sais que tu règneras un jour sur notre royaume et c'est pour ?a que je suis si dur avec toi. Plus qu'avec ta s?ur ou tes cousins. C'est aussi pour cette raison que depuis tes quinze ans, je te somme d'assister à toutes les réunions protocolaires, les rendez-vous ministériels et tous les événements mondains du royaume. Cela fait dix ans que je te forme à prendre ma place et je crois qu'il est temps pour toi de devenir roi.

? - Je vous demande pardon père ? Comptez-vous abdiquer ?

? - En effet mon fils. J'abdiquerais dès que tu seras marié comme le veut l'usage. Ta mère prépare actuellement un bal pour que tu rencontres toutes les princesses, duchesses et comtesses disponibles. Nous célébrerons ton mariage à la fin de l'année. Le trente décembre très exactement. Ton couronnement lui aura un mois plus tard. Dans un an, jour pour jour.

? - Mais père, ne croyez-vous pas que je suis jeune pour monter sur le tr?ne ? Je ne connais pas tout encore.

? - Tu as vingt-cinq ans Shane, tu es prêt. De plus, je suis sur le tr?ne depuis trente ans et je commence à être trop vieux pour comprendre les jeunes et leurs attentes. Or ils sont notre avenir. Le royaume ne peut que prospérer sous ton règne. Ne t'en fais pas, sourit-il en voyant mon angoisse, je resterais au ch?teau et je t'aiderais au début de ton règne afin que tu ne commettes pas d'impair.

? - Père, je sais que je ne peux contester vos décisions mais j'aimerais choisir moi-même mon épouse. Je ne veux pas d'une princesse, comtesse ou duchesse, qui conna?t les protocoles par c?ur mais qui ne sait rien du monde réel. J'aimerais… Je voudrais avoir le temps de conna?tre la femme avec qui je ferais ma vie et qu'elle voit autre chose en moi que la Couronne et le tr?ne.

? - Comment veux-tu rencontrer cette perle rare, me demande-t-il amusé.

Comme chaque fois que je veux le convaincre du bien fondée de mon idée, je prends le temps de réfléchir à mes mots. Comme il me l'a appris dès mon plus jeune ?ge. Je sais qu'il ne me pressera pas, qu'il me laissera le temps d'ordonner les mots et mes idées dans ma tête et j'inspire longuement en songeant à l'idée que j'ai depuis quelques temps. Bien s?r au début, c'était pour une toute autre raison que je voulais demander ce service à mon père mais à présent, je vois l'opportunité de lui faire dire 'oui' plus facilement.

? - Avec votre accord, j'aimerais voyager quelques mois. Afin d'avoir l'opportunité de rencontrer la femme idéale ou au moins pouvoir me rendre compte de la difficulté de vivre dans le monde actuel.

? - Quel pays voulais-tu visiter ?

? - J'avais pensé les faire tous mais en moins d'un an cela me semble impossible… Peut-être pourrais-je me contenter de ceux qui ont une de nos ambassades ? Ainsi ma sécurité est déjà assurée et organisée. Mère et vous sauriez où me trouver et je sais que je ne pourrais pas soudoyer tout le monde pour qu'ils vous cachent les erreurs que je pourrais faire.

? - Voilà un argumentaire qui me pla?t. C'est d'accord mon fil, déclare-t-il. Je te laisse jusqu'à fin novembre pour trouver cette perle rare, ma belle-fille idéale et si tu ne l'as pas trouvé d'ici là alors tu reviendras ici et tu assisteras à tous les bals que nous organiserons pour te trouver une épouse convenable. Est-ce entendu ?

? - Oui père, souris-je. Je partirais demain matin pour le Royaume-Uni.

Il hoche la tête et se lève signe que notre entrevue est terminée. On revient dans son bureau et j'incline la tête avant de quitter la pièce pour rejoindre mes cousins aux écuries. Soren, mon secrétaire particulier, me retrouve à la sortie de l'antichambre et je lui demande de préparer nos bagages. Je pars dès demain pour dix mois et j'ai une foule de choses à faire. Mais avant ?a, je dois prévenir ma s?ur et mes cousins. Le temps que je les rejoigne, je cherche mes mots et prépare mon discours pour les convaincre que c'est la meilleure des solutions. Quand j'arrive, c'est pour voir Nate courir après Maya qui rit à gorge déployée quand il l'attrape. Jason se moque d'elle, même s'il te tait dès qu'il m'aper?oit.

? - Alors cousin, quel est le motif de ton retard ?

? - Convocation dans le bureau royal. Je ne pouvais pas m'y soustraire, avoué-je. Vous avez déjà terminé de monter ?

? - On n'a pas commencé, déclare Nate en nous rejoignant. On attendait le futur roi.

? - Ne dis pas ?a… Montons, je voudrais vous parler sans témoin. Georges, préparez nos chevaux je vous prie.

? - Bien votre altesse royale.

Il s'incline et s'éloigne aussit?t alors que je prends ma s?ur dans mes bras. J'ai toujours été très proche d'elle et je crains qu'elle prenne très mal ma décision de partir quelques mois mais je reviendrais. C'est certain. Père ne me laissera pas vivre éternellement à l'ambassade quelque soit le pays où je me trouve. J'en suis certain. Je note le regard perplexe qu'échangent nos cousins et je les rassure. Il n'y a rien de grave. Enfin en soit non, mais pour moi… Je perds ma liberté d'action dès la fin de l'année et je ne sais pas encore si je suis prêt à ce sacrifice. Je sais qu'il le faudra forcément. J'ai grandi avec l'idée qu'un jour je deviendrais roi mais j'ai toujours pris ?a pour quelque chose à faire avant de mourir. Un jour, je serai roi, j'aurai des enfants, je me marierai… Aujourd'hui tout devient concret sauf cette histoire d'héritier naturellement. Même si je ne me fais pas d'illusion. Sit?t marié, ma mère commencera à m'en parler. Elle a eu beaucoup de mal à donner des héritiers au royaume et je sais qu'elle fera son possible pour me contraindre à avoir un enfant le plus rapidement possible. Georges revient et nous annonce que nos montures sont prêtes. J'aide ma s?ur puis enfourne mon pur-sang avant de donner le top départ. Nous filons tous les trois à vive allure jusqu'au bout du terrain. Nous faisons plusieurs fois la course nous moquant du dernier ou félicitant le premier même si, à plusieurs reprises, nous laissons Maya gagner et je ne me sens pas perdant quand elle me bat. Je me sens simplement vivant et normal.

? - Alors, finit par demander Nate quand nos chevaux son trop fatigués pour courir, pourquoi le roi t'a-t-il convoqué dans son bureau Simba ?

Je sais que je dois leur répondre mais je prends le temps d'attacher mon cheval à l'ombre et de m'assurer qu'aucun ne peut partir puis je leurs fais face. Jason me regarde avec sérieux. Aurait-il déjà compris ? Je lis la candeur et l'espoir dans le regard de ma s?ur et je sais qu'elle va avoir beaucoup de peine. Quant à Nate, il est perplexe et attend ma réponse aussi curieux qu'interloqué par mon long silence. Je soupire et finis par leur relater la conversation que je viens d'avoir avec mon père. Ils écarquillent les yeux en entendant que le roi veut abdiquer et je leur demande de garder cette décision secrète. Elle ne sera révélée qu'en temps voulu. Pour le moment, c'est un secret. Quand j'arrive à ma décision de chercher ma future épouse dans un autre pays, je vois le regard de ma s?ur s'embuer alors que mes cousins sourcillent en même temps. A croire qu'ils sont jumeaux. Sauf que Jason a deux ans et quinze centimètres de plus que son frère. Ainsi que les yeux verts alors que Nate les a marron. Mais sinon ils sont identiques. Les cheveux ch?tain bouclés, la peau matte, les muscles dessinés comme moi, sans être trop. Ils portent tous deux un manteau doublé. Noir pour Jason, Camel pour son frère, avec une écharpe tricoté par ma s?ur. Je souris en songeant que je suis habillé comme eux sauf que mon manteau est blanc et mes cheveux sont noirs. Je leur raconte tout et rassure ma s?ur. Je ne vivrais que dans les ambassades et elle pourra me contacter dès qu'elle le voudra. Je lui répondrais sauf si je dors ou que je suis en rendez-vous. Elle hoche la tête, les yeux pleins d'eau et j'écarte les bras pour qu'elle vienne s'y loger. Je la re?ois comme un boulet de canon et la serre tendrement contre moi tout en inspirant l'odeur de ses cheveux noirs bouclés. Ma petite s?ur sent la m?re et je sais que cette odeur m'accompagnera partout.

? - Tu es s?r de ta décision Roi-Prime, me demande Jason en utilisant le surnom qu'il m'a donné enfant.

? - Oui. Je ne veux pas épouser une comtesse ou une princesse parfaite qui conna?t tous les protocoles qui sait se tenir mais qui n'a rien à raconter. Je veux quelqu'un qui s'occupe davantage de la vie des gens que de ses cuticules.

? - Toutes ne sont pas comme ?a, signale Nate amoureux depuis toujours de notre amie d'enfance.

? - Caitlyn est l'exception qui confirme la règle. Et c'est uniquement parce qu'elle a grandi avec nous qu'elle est normale, souris-je. Sinon elle serait aussi insipide que les autres.

Il me fusille du regard une seconde puis sourit en reconnaissant que j'ai raison. Je me demande, l'espace d'une seconde ce que je vais rater ici puis j'appelle ma s?ur qui lève son visage trempé vers moi. Je souris et chasse ses larmes avant de lui donner une mission durant mon absence. Elle devra me tenir au courant de tous les potins du ch?teau. Je veux savoir qui flirte avec qui, qui nos cousins voient en secrets et si quelqu'un les surprend à embrasser une fille. Elle sourit et me promet de remplir cette mission du mieux qu'elle pourra. Jason r?le qu'à présent, ils vont devoir se cacher d'elle au lieu de la voir comme leur complice mais je vois à son regard qu'il sait pourquoi je lui demande ?a. Ainsi elle aura une raison de m'appeler n'importe quand.

On passe le reste de l'après-midi sur le terrain à discuter en marchant puis à recommencer à faire du cheval. On trotte, on galope, on marche, jusqu'à dix-sept heures. On rentre à l'écurie et je prends le temps de féliciter Orion pour ses courses. Il est toujours l'un des plus rapides. Sur le trajet du retour, je croise Soren qui m'annonce que mes bagages seront prêts ce soir. Je hoche la tête et nous rentrons dans le ch?teau où on a grandi pour chacun rejoindre ses appartements afin de se préparer pour le d?ner. A l'heure qu'il est, père a du prévenir mère et je m'étonne de ne pas la voir dans mes appartements pour me dissuader de partir. Peut-être lui a-t-il dit que ma décision était prise et que j'avais l'aval du roi. Lequel prime sur tous les autres. Je me débarbouille le visage et m'observe longuement dans le miroir. Comment faire pour me balader incognito dans les rues ? Vais-je vraiment en avoir besoin ? Après tout notre royaume n'est pas vraiment connu. Je doute que les badauds me reconnaissent dans les rues. Aux Etats-Unis c'est certain mais j'ai d'autres pays à visiter avant. Le Royaume-Uni, la Norvège, l'Australie et le Canada entre autre. Je sais que je vais d'abord visiter les endroits où il y a une tête couronnée aux commandes. Je secoue la tête et quitte le miroir pour me changer. C'est mon dernier d?ner ici avant longtemps, autant ne contrarier personne ce soir. J'oublie donc le jeans et opte à la place pour un pantalon de costume noir avec un pull bleu clair. J'enfile ma paire de chaussures et coiffe mes cheveux pour ne pas para?tre sortir de la salle de sport ce que me reproche constamment mère. Je déteste voir mes cheveux ainsi mais tant pis. Quand Soren m'annonce que le d?ner va commencer, je le rejoins et lis son approbation dans le choix de ma tenue. Il ne m'a pas laissé grand-chose de toute fa?on.

Durant le d?ner, personne ne parle de ma décision mais je vois le regard triste de ma mère et comprends qu'elle n'aime pas l'idée que je m'absente dix mois du royaume. Maya sourit tristement à chaque fois que je croise son regard tandis que père interroge mes cousins sur leurs projets d'avenirs. Jason se tortille sur sa chaise. Contrairement à moi, il a été fiancé à une comtesse adorable. Gentille, bien éduquée, connaissant le protocole sur le bout des doigts, bref ennuyante à souhait. Seulement Rose très… Très timide, dirons-nous. Jamais un mot plus haut que l'autre, toujours à obéir sagement sans poser de questions, sans para?tre intéressée cela dit. Pour cause Jason comme elle ne s'aiment pas. Elle est la fille illégitime de la ma?tresse de son père. Selon les rumeurs, elle était enceinte, d'un militaire de passage, quand son mari l'a rencontré. Heureusement pour lui, il a interdiction de se marier tant que je ne le suis pas, ce qui leur permet à l'un comme à l'autre de repousser la date de leur mariage d'un an… L'an prochain cependant… Peut-être pourrais-je tous deux les libérer de ce mariage sans amour et sans avenir, Jason m'ayant déjà assuré qu'il ne la touchera jamais. Il lui proposera qu'ils aient chacun amant et ma?tresse à part afin d'avoir tout de même une peu de bonheur dans leur mariage même si ce n'est pas ensemble. Je croise le regard gêné de Nate. Il n'a dit à personne qu'il voulait épouser la comtesse Caitlyn et pour cause, celle-ci ignore ses sentiments. Il n'ose pas les lui confier puisqu'elle aurait déjà quelqu'un dans son c?ur. L'un comme l'autre restent donc muet ne sachant pas comment dire au roi qu'ils n'y pensent pas vraiment. De toute fa?on Ray répond à leur place.

? - Eh bien à présent que le mariage de notre futur roi a une date, je vais pouvoir commencer à organiser celui de mon fils ainé avec la douce Rose.

Je vois ma mère pincer les lèvres. Elle ne lui a jamais pardonné d'avoir trompé sa s?ur et je la comprends. Si j'apprends un jour que le mari de Maya va voir ailleurs, je le ferais exécuter sans attendre. Surtout que Ray ne s'en cache pas. Il est plus heureux avec Marguerite, un nom très étrange par ici, qu'avec Rosalie ma douce et regrettée tante. Mon oncle promet à mon père qu'il va s'occuper du mariage de Nate l'année prochaine et je vois mon cousin se redresser inquiet. Il faut que je demande à mon père si en tant que roi j'aurais le droit de défaire ces unions aussi insensé qu'arriérée. Etrangement après cette remarque plus personne ne parle et je vois ma mère demander l'autorisation à son mari de quitter la table. Visiblement l'attitude de Ray l'insupporte davantage de jour en jour.

Une heure plus tard, je suis dans ma chambre où je regarde les domestiques faire mes bagages. J'ai beau assurer que je ne pars pas indéfiniment, ils prennent énormément de choses. En plus de mes vêtements, ils prennent des livres, des photos, ma guitare, tant mieux j'adore en jouer, et des souvenirs. Pour ma part, je pensais prendre simplement quelques rechanges, un cahier pour noter ce que j'allais découvrir, ma guitare et deux ou trois paires de chaussures. Mon téléphone et ma tablette afin de rester en contact avec ma famille. En aucun cas, je comptais prendre mon costume de cérémonie, ma couronne de prince, ou même un costume tout court. Des jeans, des pulls et des chemises uniquement. Quelques polos éventuellement. Je les laisse faire et file dans la piscine du ch?teau. Je n'ai pas envie de nager seulement d'être tranquille et le bruit de l'eau qui remue à peine me calme. Je n'y reste pas seul très longtemps puisque mes cousins et Maya arrivent et on commente le d?ner en se moquant des réactions des uns et des autres puis je leur promets de faire mon possible pour faire annuler leurs unions avec les femmes que choisit leur père. J'ajoute pour ma s?ur qu'elle aura le choix de son époux… Et que je le ferais tuer si son mari va voir ailleurs. Elle me remercie d'un c?lin alors que Nate me rappelle que la peine de mort est abolie dans notre royaume.

? - Les accidents de chasse, ?a arrive. Après tout, on est obligé d'en faire une par an ?a sera le moment parfait. Et si ?a fait trop long à attendre, il reste l'agression en dehors du ch?teau. Au détour d'une ruelle, décidé-je avec sérieux.

Il hoche la tête et promet à ma s?ur de m'aider à recruter le chasseur de prime. Expression qui la fait rire joyeusement. On reste à discuter ici jusqu'à vingt-deux heures puis Soren me rappelle que je décolle t?t demain et je les prends dans mes bras pour leur assurer qu'ils vont me manquer. Même si je ne pars que dix mois, ?a m'est plus étrange que quand je suis parti faire son engagement militaire de deux ans.

De retour dans ma chambre, je me couche espérant m'endormir rapidement. Demain je serai presque libre de faire ce que je veux. Je décide de ne rester qu'une semaine maximum dans chaque ville. Je ne voulais pas perdre trop de temps, je n'avais en tout que dix mois soit à peu près quarante semaines. ?a fait trop juste mais j'allais devoir m'en contenter.

Quand Soren me réveille, j'ai du mal à ouvrir les yeux et seule la perspective d'une semi liberté retrouvée me convainc de sortir du lit. Je me lave et enfile un jeans et un pull. J'ajoute une paire de basket à la mode et passe une main dans mes cheveux pour me coiffer. Si je veux passer incognito, il va falloir que je m'achète des vêtements de moins bonne qualité. Et que j'use les semelles de mes baskets sur les pavés des villes. Je rejoins la table du petit-déjeuner pour dire au revoir à tout le monde. J'avale sans broncher ce qu'a préparé l'équipe en cuisine puis embrasse tendrement ma mère en lui promettant de faire attention à moi. Je fais de même à ma s?ur même si je lui rappelle surtout sa mission puis me tourne vers mon père. Il n'a jamais été très c?lin pourtant il me serre contre lui quelques instants et me fait promettre de ne pas dilapider l'argent du royaume en futilité.

? - Rassurez-vous père, j'ai demandé à Soren de tenir les cordons de la bourse. Il fera attention.

Il sourit et me sers la main avant de me suggérer de partir si je veux arriver assez t?t au Royaume-Uni. Je souris et promets à tout le monde de leur donner bient?t de mes nouvelles puis je quitte la salle à manger et le ch?teau quelques minutes plus tard. Je suis prêt pour cette aventure et impatient de la commencer !

POV Mitchie

Je sursaute quand mon réveil sonne et sors rapidement de mon lit pour rejoindre la salle de bain. Parfois j'aimerais vraiment avoir du temps pour moi. Je me lave rapidement, de toute fa?on on n'a pas beaucoup d'eau chaude le matin, enfile un jeans et un pull avant de filer dans la cuisine pour avaler un truc rapidement. Je trouve deux toasts mous d'hier et les mange sans grimacer. Je n'ai pas assez d'argent pour me permettre de jeter de la nourriture qui n'est plus vraiment fra?che. Je monte à l'étage et frappe à la porte de la chambre de mon frère.

? - Debout Paul, crié-je au travers du bois. Tu vas être en retard en cours !

? - Ouais j'arrive, grogne-t-il de l'autre c?té.

Bon ?a m'ira pour le moment. Je termine de me préparer en surveillant l'heure. Je lui laisse jusqu'à ce que je sois maquillée pour sortir de sa chambre après j'entre pour le secouer. Heureusement, la porte s'ouvre alors que je termine de mettre mon fond de teint et il me regarde en grognant.

? - Tu ressembles à une pute quand tu te maquilles !

? - Ton compliment me touche, soupiré-je blessée.

Il va dans la cuisine alors que je fixe mon reflet. Je n'ai mis qu'un peu de mascara, un trait d'eye-liner et du fond de teint pour camoufler le fait que je n'étais pas couchée avant minuit. Heureusement je passe mon dipl?me à la fin de l'année scolaire, après j'aurais plus de temps pour travailler. Je devrais m'en sortir, non ? Je mets une touche de parfum puis je retourne à la cuisine. Le temps que mon frère termine de se préparer, je fais la vaisselle et nettoie derrière ce cochon. Il a renversé du café sur la table et le plan de travail. Il ne se rend pas compte que chaque goutte de jetée, c'est une goutte de moins pour lui à la fin du mois ? Je soupire regrettant de ne pas pouvoir assurer mieux que ?a. Seulement j'ai promis à maman de passer mes examens et je refuse de briser ma promesse à cause de ce petit ingrat. Quand il est enfin prêt, la maison est propre, les blancs de poulets sont cuits, il n'aura qu'à le faire réchauffer ainsi que les haricots verts. Je fais un rapide tour comme chaque jour puis on sort. Je verrouille la maison tout en me demandant ce qu'on pourrait voler ici. J'ai d? revendre la plupart de l'électronique de papa et la cha?ne de maman. Notre écran plat a été revendu et j'ai acheté une télé plus petite et assez vieille. On capte pas beaucoup de cha?nes mais Paul ne s'en sert que pour jouer à la console alors… Il ne nous reste que l'essentiel. Une machine à laver, un micro-onde et des plaques chauffante et un réfrigérateur qui n'a pas été plein depuis des lustres. De toute fa?on, je ne l'ai acheté que parce qu'il avait un grand congélateur. Plein de repas que j'ai cuisiné puis congelé pour Paul quand je rentre trop tard pour préparer le repas. J'ai même du revendre la voiture de maman. On attend donc à l'arrêt du ramassage scolaire, le car et tandis qu'il retrouve ses potes, j'ouvre mon livre d'espagnol pour relire la le?on. J'ai conscience de passer pour une bêcheuse et je fais semblant de ne pas voir les mauvaises imitations des autres élèves ni d'entendre les remarques blessantes des amis de mon frère. Qui ne prend pas ma défense, il rit comme un bossu quand ils me comparent à une pute sous prétexte que je suis maquillée. Le car arrive et je monte pour m'asseoir derrière le chauffeur mon sac de cours à c?té de moi. Rare sont les jours où j'ai un voisin de siège. Aujourd'hui cependant, trois arrêts plus loin, quelqu'un me demande de pousser son sac. J'obéis sans lever le nez de mon livre n'en sortant que lorsque la sonnerie retentit. J'entre en cours de math et m'installe en écoutant d'une oreille le babillage de mes camarades… Mitchie, te souviens-tu quand tu étais comme eux ? A soupirer d'envie devant Josh ? A programmer une sortie ciné ou une soirée entre copines ? Ouais, ?a date de deux ans… Avant l'accident. Je ferme les yeux pour empêcher mes larmes de couler et heureusement le professeur commence son cours. Je l'écoute attentivement, prenant des notes sur ce que j'ai besoin d'approfondir et sourcille, quand à la fin du cours, il me demande de rester quelques minutes. Il est gentil. Il est arrivé l'année où ma vie est partie dans tous les sens et il m'a beaucoup aidé à maintenir ma famille ensemble et à stabiliser ma vie.

? - Comment allez-vous Mitchie ?

? - Bien monsieur Johnson, souris-je. Il y a un problème avec mes notes ?

? - Non elles sont excellentes mais votre dernier devoir n'est pas aussi bon que d'habitude. Habituellement, je ne ferais rien mais étant donné votre situation, je vous propose de repasser ce devoir si vous le souhaitez.

? - Si j'en avais le temps, soupiré-je… J'accepte la note monsieur. Je n'ai pas d'autre choix ou alors il faut rajouter une heure à ma journée.

? - Ecoutez, on va les corriger demain, je vous enverrais au tableau pour les exercices que vous avez raté et en fonction de ce que vous y écrirez, je changerais votre note. Révisez bien d'accord ?

? - J'essaierais, promis-je. Au revoir monsieur Johnson.

Je quitte sa salle et rejoins au pas de charge mon cours d'anglais. Heureusement la prof me laisse entrer et je rejoins ma place sous les regards entendus de certains… Ai-je mentionné qu'en plus des insultes quotidiennes de mon frère et de ses potes, beaucoup de filles du lycée pensent que je couche avec le prof de math ? Uniquement parce que souvent, il me demande de rester après son cours. Mais c'est uniquement pour m'aider à travailler ou me donner des astuces de mémorisation ou autre. De toute fa?on, il préfère les hommes, je le sais puisque j'ai vu le fond d'écran de son téléphone portable une fois. Un homme nu riait en se cachant derrière un coussin. J'ai fait semblant de ne pas l'avoir vu mais je ne dois pas être une bonne actrice puisqu'il m'a expliqué que c'était son petit ami. Mais j'assume les remarques et les rumeurs sans sourciller. Je sais que c'est faux et puisque le directeur ne m'a jamais convoqué dans son bureau, il doit savoir la vérité.

La journée de cours passe rapidement et dès la fin de mes cours, j'attrape le bus le plus proche du lycée pour rejoindre le Art Cafe and Bar. Je salue Joe le patron qui me désigne son poignet pour me signaler que j'ai trente secondes de retard. Je passe aux vestiaires et troque mon jeans et mon pull contre la jupe noire et la chemise blanche. Heureusement Joe n'impose pas de couleur précise pour la chemise étant donné que son bar est plein de couleur mais je n'échappe pas à la petite jupe qui arrive juste au-dessus de mes genoux. Je la mixe avec des collants opaques et une paire de petits talons puis je prends mon service en salle alors qu'il reste au bar. J'ai de la chance d'avoir trouvé ce boulot. Encore une fois, je le dois à monsieur Johnson qui est un client régulier. Il a vanté mes qualités à Joe qui m'a engagé trois jours plus tard. Ce boulot m'a sauvé la vie et à présent qu'il ne va pas bien, je fais de mon mieux pour aider mon patron. Je fais donc le service en salle alors qu'il gère le bar ce qui lui permets de ne pas trop marcher et avec sa canne, c'est tant mieux. Je retiens un grognement que le groupe habituel entre dans la salle. Ils s'installent à la table qu'ils ont jugé la meilleure pour m'observer travaillé et m'interpellent. Je les rejoins en souriant pour prendre leur commande même si j'ai envie de leur vomir sur la tête. Ce sont des jeunes cadres qui se pensent branchés parce qu'ils vont boire un verre après le boulot. Tous en costumes trois pièces, mallette en cuir aux pieds et coiffure parfaites, ils s'imaginent que si je me fais belle c'est uniquement pour eux. Alors qu'ils ne laissent que des pourboires de misères. En fait si je devais compter sur eux pour payer mes factures, j'aurais perdu la maison de mes parents depuis belle lurette. Dix cents par tête et ils sont à peine cinq. Trois dollars par semaine… Heureusement d'autres clients sont plus généreux et Joe paye bien. Je rejoins mon patron et signale que comme d'habitude, ils veulent tous une pression et un bol de cacahuètes. Il sourit et prend le pot qui est à part en me faisant un clin d'?il. Je me mords la lèvre pour ne pas rire. Techniquement il n'a pas le droit de les proposer étant donné qu'elles sont sorties depuis une semaine mais il doit être comme moi. En avoir assez de les entendre m'inviter à sortir ou tenter de poser leurs main sur moi. C'est dans ces moments-là que je remercie maman de m'avoir fait prendre des cours de danse. J'arrive à me dérober à la plupart de leurs mains baladeuses. J'apporte leur commande et m'éloigne pour nettoyer une table quand je les entendu siffler en commentant mes fesses. Pauvres types ! Je termine ma t?che indifférente et accueille les nouveaux clients d'un sourire commercial. C'est un couple qui cherche visiblement un coin tranquille. Je leur propose la table la plus éloignée des cadres et leur tends la carte avant de m'éloigner pour qu'ils puissent choisir sans pression. Ils me rappellent une minute plus tard et commande deux cocas les yeux dans les yeux. J'apporte la commande à Joe en me demandant pourquoi leurs visages me sont familiers. C'est quand la fille me regarde que je me rappelle la voir en cours d'espagnol. Ils sont du lycée. Je leur souhaite de passer un bon moment et m'éloigne

Deux heures plus tard, on est pleins et je cours partout ramassant la vaisselle sale et distribuant les cartes sans pouvoir souffler. Les cadres sont encore là. Ils ne partiront qu'à vingt heures et je continue de louvoyer entre les tables en évitant leurs mains mais parfois je les entends rire au moment où l'une d'entre elle parvient à se poser sur moi. Sur ma taille, mes cuisses, mes fesses. Je les remets à leur place à chaque fois mais rien à faire. Après quatre ou cinq verres, ils sont trop so?ls pour comprendre et je suis obligée d'éviter la table au maximum. Mes camarades me font signe et je les rejoins en souriant. C'est lui qui me règle leur consommation puis ils se lèvent. La fille me file un dollar de pourboire et je les remercie avant de les inviter à revenir bient?t. J'apporte la monnaie à Joe avant de retourner nettoyer la table à présent vide.

A la fin de la journée, je suis exténuée. Je n'ai même pas pu prendre ma pause pour faire mes devoirs. Heureusement le bar ferme à vingt heures, puisqu'on n'a plus de cuisinier et je suis libre de rentrer chez moi en métro. Ce soir je suis trop fatiguée pour me changer et je le regrette quand je prends le métro. Un type commence à se frotter contre moi devant le regard indifférent d'un type… Ah non il n'est pas indifférent puisqu'il commence à caresser son jeans. Les hommes sont des porcs ! Sans réfléchir j'enfonce mon pied entre les jambes de celui qui est derrière avant de fixer celui qui se croyait au ciné.

? - Les films pornos on les regarde chez soi ! Quant à vous, allez prendre une douche froide, ajouté-je pour le type derrière qui se tient le pantalon en m'insultant.

? - Bravo, sourit une femme.

? - Euh merci. J'ai été ravie de me faire presque agressée sexuellement devant l'indifférence générale, souris-je avec sarcasme.

Elle rougit soudainement alors que plusieurs types tournent la tête gênés. En même temps j'ai raison, non ? Ma station arrive et je sors pour rejoindre ma rue. Naturellement Paul n'est pas rentré, il ne rentre jamais avant moi. J'en profite pour me réchauffer une assiette que j'avale en faisant mes devoirs. Quand mon frère arrive naturellement rien n'est prêt pour lui et il commence à crier que ce n'est pas normal et je le fixe choquée avant de me reprendre.

? - Oh hé maman t'a fait des mains et un cerveau alors si tu veux manger tu utilises tes mains pour ouvrir le placard et prendre une assiette. Avec ton autre main, tu referme le placard et tu te sers de tes jambes et tes pieds pour rejoindre le plan de travail ou t'attend ton d?ner. Tu utilises tes mains pour mettre ton repas dans ton assiette et mettre le tout au micro-onde pendant deux minutes maximum ! Je ne suis ni ta bonne ni maman c'est clair ?

? - Elle au moins elle faisait de bons petits plats elle m'attendait pour manger ?

? - Ah ouais ? Ben dans ce cas, rentre plus t?t et tu pourras manger avec quelqu'un et si la qualité des repas ne te pla?t pas, tu n'a qu'à te coller aux fourneaux au lieu d'attendre que je fasse tout.

Il m'énerve quand il joue les assistés comme ?a ! Bordel, il a quinze ans, il devrait savoir se faire des p?tes. Il me foudroie du regard mais je ne baisse pas les yeux et il finit par céder pour réchauffer son repas. Satisfaite, je referme livres et cahiers et monte dans ma chambre pour terminer de bosser dans le calme. Je le préviens qu'il est de corvée de vaisselle avant de fermer la porte. Pardon maman, je sais que tu m'as demandé de veiller sur eux mais Paul me prend vraiment la tête !

Quand je me lève le lendemain, c'est pour noter que la vaisselle n'a pas été faite et je décide de laisser tra?ner. Comme aujourd'hui je ne travaille pas, je décide de filer voir Meena à l'h?pital au lieu de nettoyer. Je regarde l'heure et songe brièvement à aller le réveiller mais il a un réveil et je commence à en avoir assez de devoir tout faire à sa place. Je me prépare donc et quand il est l'heure, je sors de la maison en verrouillant puis rejoins l'arrêt du car. Je note que ses potes cherchent autour de moi ce que j'ai fait de Paul mais je sors mon livre avec indifférence. Finalement Maxendre s'approche de moi et m'interpelle.

? - Il est où Paul ?

? - Pourquoi t'es amoureux ?

? - Eurk non mais il est pas là !

? - Il attend le baiser du prince charmant, tu veux y aller, proposé-je en lui tendant la clé de la maison.

Il me fixe comme si un troisième bras me poussait sur le visage puis rejoint ses potes alors que j'entends certaines filles rires de cette conversation je secoue mentalement la tête et quand le bus scolaire arrive, je monte en songeant à mon frère qui va arriver en retard au lycée.

Je le croise à dix heures ou plut?t il me fonce dessus en me demandant pourquoi je ne l'ai pas réveillé au matin.

? - Tu te souviens ? Je ne suis pas ta bonne ! Pense à faire la vaisselle ce soir ! Maintenant fais de l'air, je dois encore aller voir monsieur Johnson.

? - C'est ?a, va t'envoyer en l'air avec ton mec, crie-t-il me faisant me stopper choquée.

Sans réfléchir, je me tourne lui colle une gifle aussi humiliante que bruyante. Ses potes qui se marraient comme des bossus se taisent aussit?t alors que Paul me fixe furieux.

? - Quoi ? Tu vas me frapper ? Tu tiens vraiment à ce qu'on joue à ?a tous les deux, demandé-je provocatrice. Tu vas serrer tes poings pour tenter de prouver à tes potes que t'es un homme parce que t'as trois poils sur la queue ? Vas-y frappe, je t'attends !

Il me fixe et desserre les poings avant de me tourner le dos. Je le fixe en secouant la tête et foudroie ses potes du regard. L'un deux a encore les poings serrés. Il s'approche de moi et je le laisse venir pas impressionnée pour un sou. Il ne s'arrête que lorsque nos nez sont à deux doigts de se toucher. Seulement avant que l'un de nous puisse faire quoi que ce soit, mon prof de math nous rejoint et nous demande ce qu'il se passe.

? - Tiens le prince charmant est arrivé ! A point nommé.

? - Parce que tu crois que ?a m'empêcherait de te foutre une raclée ? Lève la main sur moi et tu vas comprendre le sens du mot humiliant !

Monsieur Johnson nous observe l'un et l'autre puis me fait signe de le suivre. Une fois dans sa classe, il me demande plus d'explication et je m'appuis contre une table pour lui parler des problèmes que je commence à avoir avec Paul puis écoute ses conseils pour gérer mon frère. Je prends quelques notes et quand la sonnerie retentit, je prends congé et rejoins le gymnase où je me change en entendant le babillage de mes camarades. Ils ont de la chance, ils prévoient des sorties au ciné, une fête pour ce week-end, une soirée entre copine, ou un plan pour gérer un mec. J'aimerais retrouver leur insouciance. Ne m'inquiéter que de plaire à un gar?on que je trouverais mignon et chercher quelle nuance de rouge à lèvres m'irait le mieux.

Les cours terminés, je prends le métro, plus rapide, et rejoignis l'h?pital. Je passe au kiosque acheter un magazine à ma s?ur puis monte les étages, traverse les services pour finalement trouver ma s?ur assise sur son lit. Elle coiffe une petite fille lui faisant des nattes et je reste dans l'embrassure de la porte quelques instants. Je les écoute discuter de la dernière bavure de Justin Bieber puis me racle la gorge m'attirant leurs regards. Celui de ma s?ur s'allume et elle sourit.

? - Sarah, je te présente Mitchie ma grande s?ur et ma maman depuis presque deux ans. Maman Mitchie, sourit-elle, voici Sarah. Elle vient d'arriver dans le service.

? - Bonjour Sarah, je suis ravie de te rencontrer.

Elle sourit en me saluant alors que je rejoins ma s?ur pour embrasser sa joue. Elle se laisse faire et termine tranquillement ses tresses en m'interrogeant sur ma journée d'hier. Je souris de la voir jouer les grandes et accepte de répondre à ses questions avant de l'interroger à mon tour. Elle me rassure sur son état de santé puis je lui tends le magazine la faisant applaudir joyeusement. Sa joie me fait sourire et je lui propose de sortir dans les jardins. Elle accepte et je demande à Sarah de venir avec nous. Il ne nous faut que quelques minutes pour rejoindre le coin jardin de l'h?pital et bient?t, je les regarde discuter ensemble tout en interrogeant Sarah. Je trouve étrange que sa famille ne soit pas avec elle mais elle fait une grimace avant de m'expliquer que sa maman est au travail. Elle viendra demain, elle lui a promis. Rassurée, à l'idée qu'elle ne soit pas seule toute la journée, je me mêle un peu de leur conversation qui porte sur ce nouveau groupe de musique anglais. Les One Direction. Chacune à son préféré qu'elle défend bec et ongles et quand ma s?ur me demande quel est mon préféré, je fixe la photo du groupe en m'interrogeant. Je voudrais en choisir un de libre, je n'ai pas envie de piquer le chouchou une enfant malade mais comment avouer que j'ignore complètement qui est qui. Je finis par en désigner un. Sarah rit et m'avoue que j'ai choisi Louis. Bon ?a va, elle préfère Harry et ma s?ur a un crush sur le blondinet. Enfin à mon avis, j'ai plus de chance de croiser une licorne se baladant sur un arc-en-ciel qu'elles en ont de croiser ces types là dans la rue mais bon.

Je reste avec ma s?ur jusqu'à dix-huit heures puis je l'embrasse avant de chercher un médecin pour parler avec lui. J'ai besoin d'être certaine que l'état de ma s?ur est stable. J'ai encore besoin de temps pour réunir l'argent qui pourrait la sauver… Du moins à condition qu'on trouve un donneur mais j'ai encore du mal à me dire qu'il faille qu'un enfant meurt pour que ma s?ur puisse vivre et sortir de cet h?pital en marchant. Naturellement je ne croise personne et je finis par rejoindre le bureau des infirmières. J'attends quelques instants puis l'une d'entre elle me voit. On discute quelques minutes et elle appelle le docteur Sanders au bureau. Un type un peu trop mignon, il va faire craquer ma s?ur, nous rejoint et se présente à moi.

? - Je préférais parler à vos parents mademoiselle ?

? - Bien s?r… Quand vous irez au paradis. Ils sont morts dans un accident de voiture il y a deux ans. Je suis légalement la tutrice de ma s?ur.

? - Mais vous avez à peine vingt ans.

? - Dix-huit. Je suis une mineure émancipée. Docteur, comment va ma petite s?ur ?

? - Eh bien ces derniers examens montrent qu'elle est stable mais vous savez avec cette maladie…

? - Je sais, soufflé-je, son état peut s'aggraver d'un jour à l'autre.

Fatiguée, je me laisse tomber contre le mur. Je vais devoir travailler deux fois plus dur pour réussir à la sauver. Et je ne peux même pas compter sur l'aide de Paul. Il est déjà incapable de faire une vaisselle alors trouver un travail l'an prochain relèvera de l'exploit. Une main se pose sur mon épaule et je regarde le médecin.

? - Ecoutez mademoiselle Torres, je sais que tout ?a vous semble dur à gérer et que vous avez l'impression de devoir tout gérer seule, mais rassurez-vous, on prend soin de votre petite s?ur et on fera ce qu'il faut pour que son état ne se dégrade pas.

? - Oui, vous n'avez pas le choix, je n'ai pas encore les moyens de payer l'opération, soupiré-je… Bien merci de m'avoir accordé un peu de votre temps. Je vais aller lui dire au revoir. J'ai encore des devoirs à faire pour demain et malheureusement je ne suis pas médecin. Je vais passer la soirée sur le génome humain.

Il sourit et me propose de m'aider sur ce cours, si ?a peut me faire souffler. Une partie de moi voudrait accepter mais je préfère comprendre seule aussi je décline. Il sourit et m'assure que son offre est permanente puis s'éloigne alors que je retourne voir Meena. Sarah a du retourner dans sa chambre puisqu'elle est seule et dévore déjà le magazine que je viens de lui apporter. J'embrasse sa joue et la prends dans mes bras quelques instants puis je quitte la pièce en lui promettant de revenir rapidement. Quand je ne sais pas encore mais je trouverais bien un autre moment pour venir la voir.

Je rentre chez moi et je commence mes devoirs avant de noter que la vaisselle n'est toujours pas faite. Très bien s'il veut jouer aux cons, on peut être deux. Je prends toute la vaisselle propre sauf une assiette et une fourchette pour moi et je cache tout dans la chambre de notre s?ur. Il n'y va jamais après tout. Une fois fait, je prépare de la purée ainsi que des poissons panés. C'est vrai que maman faisait toujours de super plats mais elle avait le temps de chercher dans ses livres de recettes. Moi pas. Je m'installe et mange tout en travaillant si bien que lorsque Paul se décide à rentrer, j'ai presque terminé mes devoirs. Il commence à rouspéter qu'il va encore manger seul et fouille dans les placards en quête de vaisselle propre sans la trouver naturellement.

? - T'en as fait quoi de la vaisselle ?

? - J'ai tout revendu. Si tu veux de la vaisselle propre, tu laves celle d'hier que tu devais faire ou tu manges dans une assiette sale. Choisie-là bien, j'ai versé un peu de liquide vaisselle au-dessus de l'évier.

Je sors de la cuisine sur ces mots et rejoins ma chambre. J'ai un maigre sourire en l'entendant pester comme si tout était de ma faute mais bient?t l'eau coule. Je suppose qu'il ne va laver que pour lui mais comme à présent, c'est ainsi que je vais procéder ?a ne me dérange pas. Une fois mes devoirs terminés, je me couche et m'endors presque aussit?t harassée par cette journée trop longue. Vivement samedi que je puisse dormir un peu plus longtemps.

Et voilà. Alors qu'avez-vous pensé de ce premier chapitre ? Des deux vies tellement différentes entre Mitchie et Shane ? A votre avis, comment va se dérouler leur rencontre ? Leur histoire ? Rendez-vous demain pour plus d'informations.

Miss Tagada (L)