Hello people !

Comme vous le savez toustes, aujourd'hui est un jour très spécial … comment ?a vous êtes pas au courant ? Vos mairies l'ont pas annoncé ? Quoi, confinement ? Non, non, un vrai truc, je veux dire, un vrai événement. Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Misty. Ben oui.

Du coup … un petit cadeau ?

C'est cool que tu sois née, et aussi que après ?a tu sois restée en vie, parce que bah sinon tu serais vachement moins sympa, et bon, tu pourrais tenir le r?le d'un canard en plastique par moments mais si y a pas en plus les moments où tu parles c'est nul. Pas que j'aie quoi que ce soit contre les gens qui parlent pas. Si tu peux plus parler et que tu signes c'est bon aussi. Ou écris. Ou. Ouais.

Nan mais c'est cool. Et puis c'est motivant. J'aimerais bien être dans un sh?nen comme ?a je pourrais te faire une grosse déclaration d'amour/amitié (le fandom déciderait) en te pointant du doigt et en disant que t'es ma rivale et tout et tout mais le truc c'est que y a pas de compétition et pas de .ux du coup et en plus j'aime pas perdre donc tant mieux.

Anyway.

Bonne lecture ?

Et bonne, bonne journée.

Le chat du chat

? Monsieur Agreste. C'est la dernière fois que vous entrez en retard dans ma salle de classe.

— Oui Madame. ?

Il regagne sa place la tête baissée, discret comme il sait l'être. ?viter le conflit, il sait faire, obéir et faire profil bas. ?a gigote dans son sac et il y passe la main doucement, essayant d'apaiser la créature qui s'y trouve. Plus que quarante minutes à tenir. Quarante minutes et il rentrera chez lui, et chez lui il y aura du camembert, du lait, du kiri, n'importe quoi pour faire cesser les grognements qu'Adrien semble le seul à entendre. Quarante minutes. Il croise les doigts.

? Mec, t'es trempé. T'as pris une douche sous une gouttière ou quoi ?

— J'ai –

— Si vous pouviez ne pas aggraver votre retard par des bavardages, ce serait très appréciable. ?

Adrien tourne les yeux vers le cahier qu'il vient d'ouvrir, heureux de ne pas avoir à se justifier. Il prend en notes ce qui est écrit au tableau, saute dans le train en marche. Il aime bien les sciences. Il s'y repère vite, l'ordre est logique, presque familier. Il sait que c'est un domaine qui devient plus complexe après le collège mais pour l'instant, chaque question a une réponse exacte et chaque solution résout un problème précis.

Il dessine plusieurs cubes, place des points aux extrémités du premier quand son sac miaule. Il ouvre de grands yeux, se rigidifie d'un coup. Tousse dans son coude et sourit au regard que lui lance Mme Mendeleiev.

? Pardon, j'ai, hm, un chat dans la gorge. ?

Il entend un soupir derrière lui et se retourne vaguement pour trouver Marinette semblant se réveiller d'une sieste impromptue, rougissant vivement.

? J-j-e, je disais pas vire, voulais pas dire, je croyais entendre Chat Noir – un vrai chat ! C'est comme si tu avais un vrai chat dans la gorge ! ?

Adrien sourit doucement, cherchant la blague sans la trouver, du moins reconnaissant de voir que l'attention de la professeure s'est éloignée de lui.

? Miaou. ?

Cette fois, ?a ne vient pas de son sac. Ni de lui. A l'arrière de la classe, Kim vient de sortir sa voix la plus aigu?. Mme Mendeleiev cligne des yeux. Elle a besoin d'un café. Faire cours le vendredi soir à une classe qui sort d'EPS ? Merci, elle s'en serait passé. Elle aurait peut-être d? accepter de d?ner avec Mr Ramonceau. Au moins jusqu'à ce qu'il ait fini de faire les emplois du temps. Elle retient un soupir. Mince, elle est docteure en chimie. De toutes ses trente-sept années d'existence, elle n'a jamais, jamais eu à faire la belle pour arriver à ses fins, et n'a aucune intention de commencer maintenant. Emploi du temps impitoyable ou non, elle enseignera l'amour de la structure atomique à ces enfants. Elle prend une grande inspiration.

? Je disais –

— Tu fais super bien le chat. ?

Alix a un grand sourire. Elle n'a sans doute même pas fait exprès de couper sa professeure. C'est peut-être le plus difficile avec elle. Elle ne fait jamais tout à fait exprès. Elle arrive toujours à marcher sur la fine ligne de la jurisprudence. Et elle cite La cité de la peur alors Mme Mendeleiev a moins envie de la punir. Elle regarde l'horloge. Quinze minutes à tenir. Recopier les schémas, écrire la légende et donner les devoirs du week-end. Facile.

? Mlle Kubdel, je ne vous dérange pas ?

— Pardon, je croyais que vous aviez fini.

— Miaou.

— Mr Chien !

— Eh ! C'est pas moi cette fois !

— C'est vrai. Il le faisait bien mais pas si bien.

— Madame je crois que ?a vient du sac d'Adrien. ?

Neuf ans. Neuf ans d'enseignement, et on ne lui avait jamais fait le coup du sac qui miaule.

? Mr Agreste, voudriez-vous ouvrir votre sac ? ?

S'il n'était pas maladivement retardataire, il serait un élève exemplaire. Sérieux, travailleur, appliqué, et poli en plus de ?a. Mais en retard. Et supposément propriétaire d'un sac qui miaule. Elle le voit regarder à droite et à gauche et elle conna?t très bien la signification de son expression. Il se sent piégé. Il passe une main derrière sa tête, l'air embarrassé. Et Mme Mendeleiev pense : tant pis pour la structure atomique.

? Je, euh … C'était mon ventre.

— Si vous avez un chat dans le ventre, en plus de celui dans votre gorge, vous feriez mieux de consulter un médecin, avant de cracher des boules de poils.

— V-vous avez raison. Ce ne serait pas pratique … Un poil sur la langue ou dans la main, ?a met du temps à partir.

— Chat ! ?

Marinette n'est pas du tout plus réveillée qu'avant. Elle s'était même rendormie. Elle a rêvé, non ? Elle était sur un toit et Chat Noir lui parlait de … qu'est-ce que c'était déjà ? Et pourquoi des jeux de mots sur les poils tout à coup ?

? Mlle Dupain-Cheng. Vous passez la moitié du cours à parler, et l'autre moitié à dormir. Si vous commencez à faire les deux en même temps, je ne pourrai pas vous garder dans la classe.

— Mais c'est Chat Noir ! ?

Elle a besoin de café. Elle aussi. Ou alors de sommeil. Les deux, ce serait bien. Une longue nuit de sommeil et puis un café.

? C'est, euh, c'est …

— Psst, psst ! Le chat noir dans le sac d'Adrien !

— C'est le chat noir dans le sac d'Adri – quoi ? ?

Cette fois, Alix l'a fait exprès, elle ne peut se cacher derrière aucune excuse. Voilà l'occasion que Mme Mendeleiev attendait. Le moment est parfait, mais quand elle ouvre la bouche, puisqu'aucun élève ne se décide à la couper, c'est la sonnerie de fin des cours qui le fait. Elle voit les élèves rassembler leurs affaires dans un brouhaha, laissant Adrien s'échapper au passage. Mince. Seule dans la classe, elle parvient seulement à dire :

? Pour des raisons de budget, votre prochain cours de physique-chimie sera entièrement bruité à la bouche. Mince. ?a marche pas. ?

.

? C'est quoi cette histoire de chat ?

— Je te dis que j'ai pas rêvé ! Le sac d'Adrien a miaulé ! Deux fois en plus ! ?

Adrien voudrait bien courir pour arriver plus vite sur le parvis où sa voiture doit l'attendre, mais à moins de faire passer les miaulements du chat pour le couinement de ses chaussures, il n'arrivera pas jusque là. Il ne peut pas éviter les questions de sa classe.

? Mec ! ?

Il ne peut pas non plus empêcher une petite tête noire de sortir de son sac.

? Mec, t'as sérieusement mis un chat dans ton sac ?

— Il pleut ! Il était frigorifié et … Il tra?ne toujours dans le coin, et il a l'air de plus en plus maigre. Je crois qu'il est abandonné.

— Oooh ! Il est adorable ! ?

Bient?t, le chat est hors du sac sur le parvis, sans faire mine de s'éloigner. A l'inverse même, il reste collé aux jambes d'Adrien quand un cercle se forme autour de lui. Rose est la première à tendre la main vers lui, patiente.

? Tu lui as donné à manger ?

— Pas encore aujourd'hui.

— Mais les autres jours ?

— C'est ... c'est arrivé.

— C'est pour ?a qu'il te conna?t alors.

— Si tu veux, tu peux me le laisser. Je suis bénévole à la SPA, je peux l'amener avec moi, on s'occupera de lui avant de lui trouver une famille. ?

Marinette serre la bretelle de son sac plus fort. Oh, comme la vie était plus douce quand Lila n'était pas là. Et que la vie serait douce si Rose n'était pas si prompte à s'extasier devant la pseudo-gentillesse de la menteuse.

? Je … Je ne sais pas. Je voudrais en parler à mon père d'abord.

— Mais je peux l'amener en attendant, si tu veux ?

— Euh, je … ?

Marinette serre les dents. Elle croise les yeux d'Adrien. Elle sait que Lila ment, il le sait aussi. Aucun des deux, en revanche, ne sait ce qu'elle ferait du chat si elle avait sa responsabilité.

? En tout cas, merci Alix ! Tu nous as fait gagner du temps ! Sans toi, Adrien aurait été pris le chat dans le sac. D'ailleurs, ton chauffeur est là, je le vois ! ?

Il lui sourit, et comme il attrape le chat pour le porter contre sa poitrine elle se sent fondre. Non, non, non. Elle peut tenir mieux que ?a. Elle s'est entra?née devant les posters d'Adrien. Elle est immunisée contre son charme. Même s'il tient un adorable chat noir dans les bras. Même s'il le regarde comme s'il était la chose la plus précieuse du monde. Même s'il baisse la tête pour lui embrasser le front –

? La Terre à Marinette ? All? ? Adrien est parti depuis bien une minute, tu sais ? ?

D'accord. Peut-être que c'était un peu beaucoup d'un coup.

.

? Non. ?

Il ne sait pas à quoi il s'attendait. Il s'en doutait. Il avait espéré, pourtant. Tout le monde aime les chatons. Tout le monde fond en voyant un chaton. Il avait espéré que ?a fonctionne. Que les yeux verts du matou, à défaut de ceux d'Adrien, aient raison de la rigueur de son père. C'était stupide.

? Est-ce qu'on peut au moins le garder jusqu'à lui trouver une maison ?

— Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas d'animal entre ces murs ! Tu n'as pas la moindre idée de l'attention que ?a demande. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère. ?

Adrien hausse les épaules. Son énergie de la journée retombe d'un coup. Il oublie comment il a pu espérer. Il oublie comment, à un moment, il a pu se sentir bien et confiant. Il a envie de répondre. De dire à son père qu'il n'a rien à apprendre à Adrien sur l'attention qu'on doit donner, et celle qu'on a besoin de recevoir.

? Ce serait provisoire ! Et il resterait dans ma chambre, vous ne le verrez même pas. Il sera sage. Promis, il ne vous dérangera pas. ?

Il se tient à la petite boule de poils entre ses mains, qui n'ose plus gigoter depuis qu'ils sont entrés dans la maison. Gabriel ne remarque pas son fils, comment pourrait-il remarquer un chat ? C'est absurde.

? J'ai dit non. Et tu sais ce que je pense des animaux. Ce sont des … des distractions inutiles. ?

Adrien opine lentement du chef. Il se sent personnellement attaqué. La faute à son costume ? Ou à tout ce qu'il retient depuis longtemps ?

? Je peux le rendre utile. Je lui créerai un compte Instagram et j'utiliserai ma page pour promouvoir la sienne. Il deviendra l'égérie d'une marque de croquettes. Je prendrai des photos de lui tous les jours, sans son autorisation et en échange je lui donnerai un toit et à manger. Il y en a qui pensent que c'est ?a, la parentalité. ?

Son visage a perdu sa flamme. Il ne sait pas s'il a assez d'énergie pour appeler ce qu'il ressent de la colère. C'est plus plat que ?a, plus comme une envie de faire mal. Et au-dessus de ?a, la peur de ne pas réussir à faire mal. C'est terrifiant, de songer que peut-être, ?a ne touchera pas son père. Que peut-être il n'est pas un motif suffisant pour le mettre en colère. Que rien de ce qu'il peut dire ou faire n'a la capacité de faire remuer un sourcil au grand Gabriel Agreste. Le visage du patriarche se refroidit encore, Adrien ne savait pas que c'était possible.

? Monte dans ta chambre. ?

Adrien ne discute pas. Au moins, il y va avec le chat.

.

? Après ?a … rien ? Il a d?né dans son atelier et quand je me suis réveillé ce matin il était déjà en train de travailler. ?

Marinette grimace un peu, opine du chef. Elle ne sait pas quoi penser de ?a. Adrien est venu chez elle, avec le chat. Spécifiquement chez elle. Pourquoi pas chez Nino ? Ou Alya ? Ou n'importe qui de la classe ? Depuis qu'est passée l'angoisse de cacher ses posters, ?a turbine dans sa tête. Elle n'a rien en stock. Aucun mot de réconfort. Elle se sent impuissante.

? Tu veux … Un chocolat chaud ? ?

Les yeux d'Adrien s'allument et elle se dit que peut-être, elle peut faire quelque chose.

? Ne bouge pas. J'arrive. ?

Quand elle revient, Adrien est si pris dans son jeu avec le chat qu'il ne remarque même pas sa présence. Elle ne devrait pas. Elle sait qu'elle ne devrait pas. Mais avant d'avoir le temps d'y penser trop et de se sentir coupable, elle sort son téléphone de sa poche et capture l'instant. C'est trop beau pour être oublié.

? J'aimerais te dire que je peux le garder, mais ma mère est allergique. Désolée.

— C'est pas ta faute. J'aurais préféré lui trouver quelqu'un que je connais. Nino a … Son père dit que les chats noirs portent malheur.

— Quoi ?

— Qu'ils n'apportent jamais rien de bon, que des ennuis.

— Il ne doit pas suivre beaucoup l'actualité, lui.

— Ou peut-être que si. Peut-être qu'il la suit de très près et qu'il sait que Ladybug s'en sortirait mieux sans la malchance de –

— Alors non ! ?

Marinette pose brutalement les tasses entre eux, et s'empare du chat un peu plus doucement, le ramenant vers ses genoux.

? Tu n'es pas digne de l'amour d'un chat noir si tu penses ?a. ?

La petite bête la griffe et s'échappe, retournant vers Adrien. Un miaulement aigu sort de sa minuscule bouche et Marinette s'allonge par terre.

? Pf. C'est pas juste. Je crois que les chats ne m'aiment pas trop. Alors que moi, je les aime beaucoup. Surtout les chats noirs.

— C'est pas un peu discriminatoire ?a ?

— Peut-être. Mais Chat Noir m'a sauvé la mise plusieurs fois. Le comparer à Ladybug, ou imaginer ce que l'un ferait sans l'autre … ?a a pas de sens. En fait, ?a m'énerve d'entendre des gens dire ?a. ?

Elle a croisé les bras sous sa poitrine, et son visage a rougi. C'est rare, qu'elle se sente offensée par Adrien. Son c?ur ne sait pas comment prendre la chose.

? Alors … tu aimes bien Chat Noir ?

— Bien s?r. Et je pense même qu'il porte bonheur. Quand je vois un chat noir dans la rue, ?a me fait encore plus sourire qu'avant. C'est une chance qu'il protège la ville. Je comprends pas qu'on puisse penser le contraire.

— Ah bon ? Il a surtout l'air d'être un poseur, non ?

— Si tu préfères t'arrêter à la surface, libre à toi. ?

Elle croit que son c?ur s'est décidé. Elle n'a pas assez dormi pour prendre des pincettes. Elle veut faire une sieste.

? Mais je te rappelle que poseur, c'est ton métier. ?a définit pas qui tu es. Si on s'arrête à ce qu'on voit en premier, Chat Noir est un imbécile heureux qui ne prend rien au sérieux, et toi tu es un joli visage qui sourit avec une cuillère en argent dans la bouche. C'est facile, de critiquer les attitudes. Ta cuillère en argent, t'as aucune raison valable de la cracher, et tu souris parce que t'es fondamentalement optimiste et tu évites les conflits. Chat Noir, il dédramatise les situations pour pouvoir les appréhender plus calmement, et aider sa partenaire, et peut-être qu'il fait trop de blagues et peut-être que ses blagues ne font rire que lui, mais s'il arrive à ?a … s'il arrive à rire à ses propres blagues, à se mettre de bonne humeur tout seul, c'est quand même un grand talent, non ? ?

Il y a un silence, et puis le bruit d'une gorgée de chocolat chaud. Marinette roule sur le c?té pour voir le visage d'Adrien. Il est rouge, et caché à moitié par la tasse. Elle pose le menton sur sa main à plat contre le sol. Le chat s'approche d'elle, et elle ne bouge pas. Elle ne veut pas l'effrayer quand il lui renifle le nez, et elle tire doucement la langue. Le chaton recule la tête avant de venir sentir le petit bout de chair. Elle rit, manque de se la mordre et quand le chat s'éloigne pour aller renifler ses aisselles, elle remarque qu'Adrien la regarde. Il sursaute quand leurs yeux se croisent, reprend une gorgée de chocolat chaud.

? ?a va ?

— Ou-oui. Je pensais juste … rien.

— Dis.

— J'ai pensé à une chanson, c'est tout.

— Quoi comme chanson ?

— Un … un vieux truc que j'écoutais quand j'étais petit. J'avais jamais … jamais vraiment écouté les paroles, alors que je les connais par c?ur.

— C'est quoi ?

— Le chocolat chaud est super bon. Tu pourrais ouvrir un café.

— Tu sais que ma meilleure amie veut être journaliste ? Alors si quelqu'un évite une question, elle m'a appris pas mal de trucs pour ne pas l?cher l'affaire.

— Quel genre de trucs ?

— Une chanson pour enfants alors ? En Fran?ais ou en Anglais ?

— Il y a d'autres langues sur cette terre.

— En Fran?ais j'imagine, si tu la connais par c?ur.

— Tu sais que je suis mannequin. Je sais éviter les questions. Si je ne veux pas répondre je ne le ferai pas.

— Tu ne veux pas ? ?

Marinette marque une pause. Elle sourit grand, attrape son propre chocolat chaud et en prend une gorgée. Adrien est tout rouge maintenant, et le chaton frotte son museau contre la cuisse de Marinette. Elle ne sait pas qui elle a le plus envie de c?liner. Ou d'embêter.

? Moi, je pense que tu as donné trop d'informations pour quelqu'un qui ne veut pas répondre.

— Je. Je n'aime pas mentir.

— Dis-moi juste la première phrase. Au moins. ?

Il pince les lèvres. Les yeux de Marinette pétillent quand il ouvre la bouche. Il fixe ses yeux sur le rebord de la fenêtre, loin, loin du visage de l'habitante de cette chambre.

? Mords-toi la langue … tu vas finir par te taire … ?

Il toussote. Une fois, deux fois. Marinette sent son cou chauffer, puis ses joues. Elle conna?t cette chanson. Il tousse encore.

? Tu as un chat dans la gorge, peut-être ? ?

Et il la regarde. Ils sont tous les deux rouges. Absolument, complètement, bêtement rouges. Ils bafouillent une fausse assurance à laquelle personne ne croit. Pourtant c'est presque confortable. Il y a quelque chose de familier, dans l'éclat confiant des yeux de Marinette, qui donne à Adrien l'assurance qu'il peut continuer.

? Rien … n'est plus tendre … qu'un petit bout de chair … ?

Qu'il peut jouer. Que ?a peut être dr?le. En tout cas, elle ne le l?che pas des yeux.

? Je me passe plus de vous … Je me passe plus de tout. ?

Et elle passe la langue sur ses lèvres, et il est incapable de dire si elle le fait exprès ou non. Elle sourit. Tapote le rythme du bout des doigts. Sa gorge est tendue, sa voix sonne plus grave que d'habitude pour se mélanger à celle d'Adrien.

? J'additionne les addictions … je collectionne à ma fa?on … Je jette comme je prends … J'affectionne les tourments et j'apprends. ?

Elle sourit, tire la langue avant de la ranger, rit un peu. Elle inspire, expire. C'est bien qu'ils arrivent à vivre ?a comme ?a. En tant qu'amis. Amis, c'est très bien. ?a lui suffit. Elle sait que Kagami est bien pour Adrien. Elle le fait sourire, et s?rement que si elle n'était pas à ?saka pour une réunion familiale, c'est chez elle qu'il aurait été. Elle est directe, elle sait résoudre efficacement les problèmes.

? Mords-toi la langue … tu va finir pas me plaire. Reste dans l'angle … que je te vois bien le faire … ?

Elle ne pensait pas qu'il continuerait à chanter. Et il la regarde toujours. C'est une vieille chanson. Et puis, il n'avait jamais pensé aux paroles avant, il l'a dit. Une vieille chanson qui refait surface comme ?a, juste, parce qu'elle s'est mordu la langue. Elle se redresse. C?liner le chat est peut-être l'option la plus safe. Elle retient du plus fort qu'elle peut son envie de se mordre la langue.

.

? Bien s?r ! De tous temps les chats ont aidé les marins à se débarrasser des rongeurs et autres parasites ! Il y a toujours une place pour un félin sur le Liberté ! ?

Les mains sur les hanches, Anarka part d'un grand rire. Son torse se secoue au rythme de ses exclamations et elle saute sur le pont pour se rapprocher d'Adrien. Quand elle lui sourit, il sent quelque chose de malicieux dans son regard qui le met étrangement en confiance. Elle ne semble pas du genre à faire des plans, et pourtant on dirait toujours qu'elle a une idée derrière la tête. Adrien regarde la bestiole dans ses bras, la pose sur le pont et aussit?t, le matou se met à courir vers un mur. Il renifle les planches, découvre les affaires et cartons à même le sol.

? Alors … alors je vais vous le laisser, j'imagine. ?

Adrien baisse un peu la tête. Il avait peut-être espéré, quelque part, que personne à part lui ne pouvait prendre soin de ce chat. Il aurait bien voulu le garder. Au moins encore un peu. Une main sur son épaule le fait sursauter.

? Et les moussaillons dans ton genre sont toujours les bienvenus aussi. Tu peux venir voir le chat quand tu veux.

— Merci.

— Et puisque tu es là, viens donc boire quelque chose ! Les Kitty Section devraient arriver d'ici une dizaine de minutes, ce serait dommage que tu les rates ! ?

Adrien opine vivement du chef, suit la Capitaine jusque dans la cabine commune. Elle sort une bière du réfrigérateur, le referme d'un coup de pied. Encastré dans le mur, recouvert de peinture couleur bois et de photos, Adrien n'aurait pas su, de lui-même, différencier l'électroménager du reste de la pièce. Il s'en approche, et ses yeux se posent en premier sur une photographie de la fête de la musique. Tout le groupe est là. Et il est avec eux. ?a lui manque, et il sourit. Marinette doit avoir raison. Il ne peut que sourire. Peut-être s'il sourit assez souvent et assez bien, il arrivera à se faire croire que la situation lui convient.

? Qu'est-ce que tu bois ?

— Euhm, est-ce que vous avez du thé, Capitaine ?

— Et un thé, un ! ?

La femme s'active, énergique. Elle regarde à peine ce qu'elle fait, son corps conna?t trop bien cet endroit pour qu'elle doute. C'est ?a, se sentir chez soi.

? Mrrrraou. ?

Le minet vient pointer du nez à la porte, titube vaguement jusqu'à arriver aux pieds d'Adrien, qui lui tend la main. Il s'y frotte, tombe plus qu'il ne se couche sur le dos pour quémander des caresses, sans jamais vraiment cesser de miauler. Il se roule par terre jusqu'à cogner le frigo, se coller contre une photographie qui semble dater des années quatre-vingt, juste au-dessous d'une photo de classe de primaire de Luka. Il avait les cheveux longs. Adrien plisse les yeux. Sur la photo, l'autre, l'ancienne, on distingue deux jeunes femmes. La première, les cheveux d'un rouge éclatant, tient une pancarte qui dit ? L'oligarchie dans son froc ?. A ses lunettes, son menton et son air bruyant, Adrien devine qu'il s'agit d'Anarka. Mais à c?té d'elle se tient une fille un rien plus jeune, blonde, qui rit dans sa main au lieu de regarder l'objectif. Elle doit avoir dix-sept ou dix-huit ans. Mais Adrien n'a aucun mal à la reconna?tre.

? C-Capitaine ?

— Oui, moussaillon ?

— Cette photo …

— Quelle photo ? ?

Une tasse de thé fumant à la main, la femme s'approche, s'accroupit pour voir ce qu'Adrien lui montre.

? Ah ! Enfin ! Je me disais bien que tu me faisais penser à quelqu'un ! Tu ressembles exactement à ?milie. Pfiou, ?a fait du bien de mettre le doigt dessus !

— Vous la connaissez ?

— Plus depuis longtemps … On s'est perdues de vue quand elle a fini le lycée. Elle est partie étudier à Londres, et je n'ai plus eu de nouvelles. Tu sais, à l'époque, c'était compliqué. Entre elle qui était à l'étranger et moi qui n'avais jamais d'adresse fixe, on n'a pas réussi à garder le contact. Je me demande ce qu'elle devient …

— Elle est morte. ?

Adrien prend le chat dans ses bras, qui miaule autant qu'il ronronne. Il se relève, suivi des yeux par Anarka. Il s'éloigne de la photo, le regard prostré, la tête basse.

? Tu la connais, alors ?

— C'est ma mère. ?

Anarka retient un éclat. Elle le savait. Il lui ressemble trop pour que ce soit une co?ncidence. Elle décroche la photo. ?'avait été une belle manifestation, avec des rires et de la bière, des cigarettes et puis des cris à se déchirer la voix.

? Je vois. Elle devait être aux anges, quand elle t'a eu. ?

Elle sourit doucement au gar?on, lui tend la tasse de thé. Elle lui ébouriffe lentement les cheveux, l'entend renifler.

? Qu'est-ce que … qu'est-ce que vous voulez dire ?

— Assieds-toi. Il fait frais, je vais nous chercher des plaids. ?

Il opine du chef, obéit. Il trouve la prolongation de la cabine, un genre de salon avec vue sur mer.

? Mrrrouu. ?

Le chat griffe avant de sauter au sol, gratte sous ses pattes. Adrien sursaute, sort de son sac le papier journal et le sac poubelle et les dispose dans un coin de la pièce sous une fenêtre. Il y pose le chaton pour lui montrer, mais la bestiole revient sur le plancher, gratte encore, miaule. Il finit par se coucher, le respiration rapide et sifflante. Adrien s'accroupit à c?té de lui, le caresse lentement.

? Eh, eh. ?a va le beau ? Qu'est-ce qu'il y a ? ?

Le chat ne répond pas, mais Adrien voit une flaque de bave se former sous sa gueule entrouverte. Il panique, appuie un peu partout pour savoir si le chat n'a pas mal quelque part, sans succès. Quand Anarka revient, deux gros livres et deux plaids en mains, Adrien a envie de pleurer. Il a tout raté. Il n'a rien compris. Il ne sait même pas ce qu'il a fait de mal.

? Capitaine ! Le chat ! ?

Calmement, Anarka pose son chargement sur un fauteuil, avant de venir examiner la bête. Elle n'est pas vétérinaire mais …

? Il a déjà fait quelque chose comme ?a ?

— Non ! Jamais ! Il faut aller chez le vétérinaire ?

— C'est le mal de mer. Garde-le sur tes genoux, ?a devrait le calmer.

— Le mal de mer ? ?

Le bateau bouge à peine. Tout est calme sur la Seine.

? Oui. En tout cas, c'est ce que je crois. Mince … Ce n'est rien de grave, mais il ne pourra pas rester avec nous. On pourrait lui donner des médicaments, ou essayer de le faire s'habituer mais ce ne serait pas confortable pour lui. ?

Adrien ne sait pas s'il doit être dé?u ou content. Le chat bave moins, sur ses genoux, et il va pouvoir passer encore du temps avec lui. Mais est-ce qu'il trouvera une autre famille ? Plus chaleureuse que la sienne, et aussi apaisante que celle-ci ? Le Liberté, c'était la meilleure idée qu'il ait eue. Il craint que ?a n'arrive pas à nouveau. L'appartement de Rose est trop petit. Ivan a déjà un chat m?le qui se bat avec les autres m?les, même s'il est castré. Max n'aime simplement pas les animaux, sait qu'il n'y consacrerait pas le temps nécessaire, Alix a deux chiens et la mère de Kim a des rats qu'elle laisse en liberté. Il ne veut pas penser à la proposition de Lila. Il sait qu'elle a menti. Il sait aussi que s'il demande conseil à ses camarades de classe, ils le réorienteront vers elle, maintenant que les autres propositions ont été étudiées. Le donner à un refuge, vraiment ? Le laisser dans une cage ? Hors de question.

? Adrien. ?

La voix de la Capitaine est soudain plus douce. Plus compréhensive. Elle le couve du regard.

? Je vois que tu t'inquiètes beaucoup pour ce chat. Tu aimerais le garder, pas vrai ?

— Oui …

— Tu ressembles vraiment beaucoup à ta mère. Elle a toujours voulu avoir un enfant, tu sais ? J'avais beau lui dire que ce rêve d'avoir une famille, c'était un mécanisme que le patriarcat lui avait mis dans le cr?ne, qu'elle serait plus libre si elle ne donnait pas la vie … Elle me remettait à ma place à chaque fois. Elle disait qu'avoir un enfant, ce serait sa meilleure le?on de liberté. Qu'elle pourrait lui apprendre ce qu'elle voudrait et l'enfant serait encore différent d'elle. Qu'avoir un enfant, c'était aussi accepter de voir une partie d'elle devenir quelque chose qu'elle ne contr?le pas. Dr?le de manière d'y penser, tu ne crois pas ?

— C'est vrai.

— Elle ne pensait comme personne. Elle n'avait pas beaucoup d'amis proches, dans son lycée.

— Ah bon ?

— Mais ?a lui convenait. Enfin, c'est ce qu'elle disait en tout cas. Elle disait qu'elle agrandirait son champ des possibles jusqu'à trouver des gens qui accepteraient tout d'elle, même s'ils ne la comprenaient pas. Je dois t'avouer que j'étais un peu amoureuse d'elle.

— Quoi ?

— Et je lui ai dit ! Elle m'a repoussée directement, sans faire de détour. Elle a dit ? Je trouve tes cheveux bizarres et tes habitudes encore plus ! Si on était ensemble, tu me rendrais folle, et je ferais pareil ! Et puis je t'aime beaucoup trop pour sortir avec toi. ?, j'étais dépitée ! Je lui ai dit que je reprendrais ma couleur naturelle et elle a éclaté de rire. Elle a dit que je ne devrais s?rement pas faire ?a. Elle avait raison. Et elle a dit quelque chose sur toi …

— Sur moi ?

— Enfin, plut?t, sur l'enfant qu'elle aurait un jour. Elle a dit que je lui mettrais des choses bizarres dans la tête. Elle a dit que je ferais une bonne marraine la sorcière, déjantée, d'un autre monde. Tu imagines ? Elle pensait déjà si loin. J'ai été … comment vous dites déjà ? Friendzoné ? Voilà, j'ai été marrainezonée. ?

Adrien ne peut pas ne pas rire. Il se demande à quoi sa vie aurait ressemblé, si sa mère et Anarka étaient restées en contact. Si elle avait été là, quand sa mère est morte. Il serait peut-être plus confiant et plus mature, comme Luka. Peut-être il saurait comment calmer Marinette, comment la rassurer. Peut-être il jouerait dans le groupe et porterait un masque comme le leur. Rien ne serait pareil.

? Merci de m'avoir parlé de ?a. Je vais rentrer, je crois que la terre ferme manque au chat.

— Il n'a pas de nom ?

— Je crois que si je lui donnais un nom, je n'arriverais définitivement plus à m'en séparer. Merci pour tout, vraiment. Je crois que j'ai les idées un peu plus au clair qu'en arrivant.

— Tu es toujours le bienvenu. Et, Adrien. N'oublie pas d'être un enfant. ?

Il sourit. C'est un sourire un peu triste, mais un des plus sincères qu'il ait jamais souri.

? C'est ce que ma mère aurait voulu, j'imagine. ?

La Capitaine opine du chef, satisfaite. Elle voit Adrien partir et comme les couvertures et les albums photo sont toujours là, sur le canapé, inutilisés, elle pense qu'elle devra lui demander de revenir. Elle a envie de prouver à ?milie qu'elle ne se trompait pas.

Elle s'assied en tailleur, ouvre le premier album et sort son tabac et son herbe. Elle caresse une photo.

? Tu avais aussi dit que si ton enfant finissait toxico, ce serait ma faute ?milie. Mais crois-moi, ce n'est pas ce que je veux. ?

.

Il est rentré discrètement, sans que son père puisse le voir, avec le chat. Un nom, Anarka a dit ? Il trouve l'idée déchirante. Il sait que ce n'est pas son chat. Il ne pourra pas le garder. Il sort son téléphone, trouve le numéro de Kagami. Elle saurait quoi faire, sans doute. Elle lui dirait de le donner à un refuge. Elle se déplace trop pour les affaires de sa famille pour avoir un animal. Adrien le sait. Il ferme ses contacts quand le téléphone se met à vibrer. Le visage de Chloé s'affiche en grand écran et il s'empresse de décrocher.

? Comment ?a tu cherches à donner un chat et tu ne penses même pas à moi ? C'est ridicule ! Complètement ridicule ! ?

L'indignation rend la voix de Chloé plus brusque encore qu'elle ne l'est d'habitude et Adrien essaie de la calmer d'un rire qu'il espère gentil. L'idée ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Un chat, ?a met des poils partout, ?a fait ses griffes sur les tapis et ?a vide occasionnellement sa vessie sur les vêtements qui tra?nent. Chloé avec un chat ? Il ne l'envisage pas.

? C'est … Je ne pensais pas que tu voulais un chat ? ?

Sa voix est incertaine. Il ne veut pas se défendre, ni se justifier. Il ne veut pas non plus dire ce qu'il pense. Chloé, c'est tout de même mieux que Lila.

? Bien s?r que je veux un chat ! Je le veux je le veux je le veux ! Donne-le moi !

— Chloé …

— Quoi ? ?

Il soupire. Il avait espéré. C'est juste un caprice, alors ? Pour quoi ? Pour faire comme Ladybug ? Pour poster des photos de lui sur Instagram ?

? C'est un être vivant, tu sais ?

— Et je sais que ton père ne veut pas de chat. Tu ne pourras pas lui trouver de meilleure chambre que la mienne avant que ton père ne le mette dehors ! Qui ne serait pas heureux de vivre avec moi, hein ? Tu peux me le dire ?

— Je veux juste que tu prennes ?a au sérieux.

— Quoi ? Tu penses que si je n'étais pas sérieuse, j'accepterais de vivre avec un chat sans race ? Tu m'as bien regardée ? Allez … Mon père a acheté la litière, et on a installé de l'herbe à chat sur le tiers de ma terrasse ! J'ai acheté plein de jeux il sera trop content ! S'il-te-pla?t s'il-te-pla?t s'il-te-pla?t ! ?

Adrien regarde le chat, qui est parti pour faire ses griffes sur le canapé. Son père va criser. Le père de Chloé, en revanche … Non, il n'oserait pas lever la voix contre sa fille, ni expulser un animal auquel sa fille tient. L'h?tel est grand, le chat aurait de l'espace, et sans doute les meilleures croquettes disponibles sur le marché mondial. C'est peut-être une bonne idée ?

? Et un arbre à chat ? Tu as pris un arbre à chat ?

— En fait … ?

Il serre les dents. Elle n'a pensé qu'à jouer ?

? J'hésitais, alors j'en ai pris trois différents, le chat pourra choisir. ?

Adrien soupire encore. De soulagement, cette fois. Il prend le sac du chat et regarde la bestiole d'un air désolé.

? Tu vas encore devoir faire de la route, minou. Mais tu vas voir, c'est pas loin. ?

.

? Tu as … Tu as adopté le chat ?

— Quoi ? ?a te surprend ? ?

Chloé croise les bras sous sa poitrine, lève la tête pour montrer son indignation. Elle ouvre un ?il. Elle boude, mais elle ne veut quand même pas manquer la joie qui irradie soudain du visage de Sabrina. La rouquine se penche vers le chaton, lui tend la main. Patiente, elle attend qu'il veuille bien venir vers lui.

? Merci.

— De quoi tu me remercie ? C'est mon chat ! Je l'ai pas pris pour toi. Ne sois pas ridicule.

— Je-je ne voulais pas dire ?a du tout ! C'est juste que …

— Miaou !

— Oooh ! Il est adorable ! Je peux le prendre en photo ? Tu lui as donné un nom ? Il s'appelle comment ? ?

Sabrina avait pourtant passé des heures à essayer de convaincre ses parents d'adopter le chaton. Le non avait été définitif. Ce n'était pas la première fois qu'elle demandais, mais elle se disait … Maintenant que le chat était réel et plus hypothétique, ses parents auraient pu changer d'avis. Mais non. Elle redresse la tête vers sa meilleure amie, qui rougit un peu, le regard loin d'elle.

? Salem. Il s'appelle Salem. ?

.

.

.

.

.

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Voilà ?

Je sais pas, OK. Je voulais juste … Il se passe pas grand-chose, mais Misty, j'espère que ?a t'aura plu de suivre un peu les petits chats ? J'espère ?

ENFIN.

Voilà.

Tchuss !