Yo !

Cet OS est un cadeau de No?l, écrit dans le cadre du Secret Santa du Forum Francophone.

Ma victime de cette année était donc MacHellia !

J'espère que ton cadeau te plaira ! C'est la première fois que j'écris sur le fandom et mes souvenirs de l'animé étaient un peu flous, mais en tout cas je me suis amusé, et c'était un chouette moment !

Bon, bon, bon.

Bonne lecture !

La vue

Le rouge est aussi une couleur de No?l

Gris et rouge

C'est plut?t vide, ici. Il n'y a pas de meubles et pas de fenêtres, à peine des barreaux et une porte, des murs. Et puis il y a des petites choses sale qui tra?nent, qui essaient un peu misérablement de remplir l'espace. La poussière qui forme des boules grises, c'est presque un objet, et la moisissure sur les murs dessine le portrait de quelqu'un dont on a oublié le visage, et le nom, et l'existence même. Et puis il y a Rei. Une poussière parmi les poussières, une petite chose sale parmi les petites choses sales.

Il a la peau grise, ou alors c'est l'absence de lumière qui lui donne cet air-là. Tout en lui est p?le et poussiéreux. Allongé sur le dos, les bras croisés sur son torse dans quelque chose qui ressemblerait presque à une étreinte, il ouvre les yeux. Un bruit. Il a entendu un bruit. La porte qui s'est ouverte. Ses yeux ne sont pas p?les. Ils sont d'un rouge qui lui, si bien que dans le noir on croirait les voir briller, deux petits voyants lumineux, du genre de ceux qui s'allument quand on n'a plus d'essence ou plus de liquide de frein, ces voyants qui avertissent du danger qu'on encourt.

Mais ces yeux rouges ne font pas peur à Big Madam. Elle se dit que ce sont des ampoules pétées, et puis il faut dire qu'elle ne le regarde pas vraiment, pas souvent, et que quand elle le regarde tout en lui est rouge. Sa douleur et son plaisir, le sang sur sa peau et sur ses cheveux. Alors forcément, elle remarque moins ses yeux.

? Maman ! ?

Il roule sur le c?té, pose les mains et les pieds au sol. Il est prêt. Il ne sait pas ce qu'il va devoir faire, mais il est prêt.

? Mon petit Rei … ?

Il attend qu'elle vienne vers lui, le détache, l'arme. Il sourit de toutes ses dents blanches. C'est étrange qu'elles n'aient pas jauni : il ne les lave jamais. Elles sont toujours comme de la neige, ou alors comme des os bien nettoyés. Parfois, elles sont rouges. Ce soir, elles seront rouges.

? Le repas de No?l est arrivé. Tu vas être un bon petit et les préparer comme il se doit. ?

Pour Rei, voilà ce que c'est, No?l. C'est entrer dans l'arène et voir des couples et des familles. Des parents qui protègent leurs enfants ou qui les trahissent, et leur amour qui se bat, qui se défend avant de se transformer invariablement en une masse rouge et visqueuse. Les larmes se sont mélangées à la morve et au sang, et Suzuya se demande parfois comment ?a se fait, comment il est possible d'avoir mal quand ce sont d'autres qui souffrent. C'est une douleur qu'il ne conna?t pas, et il pense qu'il ne la conna?tra jamais. Si Big Madam meurt ? Non. Il ne croit pas qu'il pleurerait.

.

Rouge et blanc

Suzuya Rei a quinze ans, et il ne comprend pas très bien le monde qui tourne autour de lui. Les couloirs des dortoirs de l'académie ont été décorés, et les autres élèves semblent ne parler que de ?a. De No?l. Lui, il n'a personne à tuer et autant de devoirs qu'en temps normal alors il ne voit pas vraiment ce que toute cette histoire de fête change. Tout le monde est réuni dans la cantine. Bient?t, des plateaux arrivent, remplis de poulets frits, et d'immenses plats sont posés sur les tables. Les mains des élèves s'activent, et Suzuya les regarde faire sans parfaitement comprendre.

L'autre jour, ils ont pleuré la mort d'un moineau tombé du nid.

S'il faisait des recherches il apprendrait que ?a s'appelle de la dissonance cognitive, que c'est un mécanisme de défense psychologique extrêmement répandu et protégé par le système.

Que la différence entre lui et les autres, à ce moment de la vie, c'est qu'il ne se défend pas et ne se protège pas, parce qu'à ce jour rien ni personne ne l'a jamais défendu ou protégé. Sa bulle d'insouciance a été percée il y a si longtemps qu'il ne se souvient pas y avoir vécu. Il a été jeté dans le monde, à la merci du courant, il n'a pas eu le temps de se créer une carapace. Il a bien fallu accepter la douleur comme une chose normale, il a bien fallu apprendre à l'aimer.

Voilà. Quand Suzuya regarde le monde il se dit : c'est normal. La douleur et la mort et la haine, la cruauté, tout est normal. Suzuya vit dans un monde normal, humain, et le reconna?t comme tel. Il reconna?t, également, que l'incompréhension est normale. La communication est une illusion, parce qu'entre ce qu'on veut dire et ce qu'on dit il y a déjà un univers immense, alors entre ce qu'on dit et ce que les autres entendent, entre ce que les autres entendent et finissent par comprendre … ?a n'a rien à voir, non, ce qu'on veut dire et ce que les autres comprennent. Rien du tout. Quand Suzuya veut dire : Pourquoi vous n'êtes pas tristes ? Il dit :

? Les poussins sont broyés vivants pour faire des nuggets. Mais on ne distingue même plus les os de la chair. C'est dr?le, non ? Comme c'est bien fait. ?

Et les jumelles en face comprennent peut-être quelque chose de l'ordre de ? J'aime voir des poussins souffrir ?, ou ? Je n'ai pas de sentiments ?, et les surveillants quelque chose qui ne doit pas leur plaire, parce qu'ils lui demandent d'aller réfléchir à ce qu'il a dit dans le dortoir.

Et Suzuya n'objecte pas, il se lève et arpente les couloirs qu'il conna?t de mieux en mieux. Là, dans la pièce à c?té de son dortoir, une salle de création a été installée à la place de l'habituelle salle de lecture. Les responsables de l'académie ont essayé de leur présenter la chose comme une fabrique à cadeaux. Presque personne ne l'a utilisée, et Suzuya lui-même n'y est jamais entré. Mais quelque chose attire son regard, qui brille sur une des tables de travail inutilisée. Cinq minces tiges de métal brillant recouvertes d'un film plastique.

Il les voit, et elles sont familières. Il a l'impression de les conna?tre. Il entre dans la pièce, en prend une entre ses doigts. Elle est si fine, et froide, et il cherche autour de lui avant de trouver : un fil rouge. Comme ses yeux. Il s'installe sur une chaise, remonte un genou pour y avoir bon accès. Il enfile l'aiguille, la passe sous sa peau. Il y a du rouge qui perle sur le blanc. Il décide que ?a lui pla?t.

.

Bleu et rouge

Suzuya ouvre de grands yeux en voyant son coéquipier esquiver une attaque, tape dans ses mains. Il en esquive une lui-même avant de se décider à rendre les coups et bient?t, la goule qu'ils affrontaient voit sa vie lui échapper, et Suzuya s'approche du cadavre. Ce n'est pas beaucoup plus difficile que de tuer les humains, finalement. Le plus difficile, c'est de ne pas blesser les humains qu'ils se tra?ne. Suzuya les trouve lents. Encombrants. Il a bien dit au CCG qu'il serait plus efficace seul, mais ils ont seulement grimacé en disant qu'on ne fait pas comme ?a, ici.

Une main se pose sur sa tête et il s'écarte d'un coup, couteau en main vers la personne qu'il n'a pas senti approcher. Shinohara Yukinori lève les mains en guise d'excuse, avant de les mettre dans ses poches.

? C'était du beau travail. Tu ne veux pas aller boire quelque chose pour célébrer ? ?

Suzuya penche la tête sur le c?té, un peu perplexe. Ce n'est pas la première fois que l'inspecteur lui fait ce genre de proposition, et il ne sait pas vraiment ce qui pousse l'homme à vouloir répéter ses invitations. Ce n'est pas que ?a lui dépla?t. Non. Il trouve que la compagnie de l'inspecteur est agréable, qu'il est facile d'être avec lui, presque aussi facile que d'être seul, avec un quelque chose en plus que Suzuya ne sait pas nommer.

? Je n'ai pas l'?ge de boire.

— On peut prendre un café. ?

Suzuya recule un peu, fait la moue. Ses pas font des traces dans la neige. Le bout de ses doigts a bleui, et au loin, dans les rues plus animées, on devine les lumières des décorations de fin d'année. Du doré, du bleu, du vert, du rouge … De toutes les couleurs, à tel point qu'il est impossible de dire laquelle prédomine. C'est un méli-mélo de lumières, et Suzuya comptait y passer la soirée. Regarder autour de lui, se balader jusqu'à ce que ses mains entières soient bleues et puis manger quelque chose de sucré dans un stand. ?a lui semblait une bonne idée de réveillon de No?l. Ils ont dit que ?a devait être une fête. Ah, oui. C'est ?a.

? Tu ne passes pas No?l avec ta femme ? ?

Suzuya penche la tête. C'est une fête romantique. Il a entendu des passants en parler.

? C'est bizarre, non ? ?

Il n'a jamais semblé à Suzuya que Shinohara n'aimait pas sa femme. Il parle toujours d'elle avec une déférence et une tendresse immanquables, si No?l est une fête romantique, il devrait vouloir la passer avec elle. Ce serait normal, non ? Pas ?a.

? Peut-être. Tu avais d'autres plans ?

— Je voulais me balader ! ?

L'inspecteur sourit. Les yeux de Suzuya se sont allumés, et c'est assez rare pour être remarqué. Quand il l'a rencontré, la première fois, il semblait blasé de tout. Les coutures de son bras droit étaient infectées, et personne n'avait pris la peine de lui dire que ce n'était pas normal, ou dangereux. Suzuya avait dit qu'il ne sentait pas la douleur, et que ?a ne devait pas être très grave.

Il a dix-huit ans. C'est un gosse, voilà ce que Shinohara pense. Un gosse qui mérite d'être un gosse, quand il le peut.

? On pourrait se balader ensemble, si tu veux. Je connais bien la ville. ?

Suzuya passe les mains dans son dos, se les tord. Il se penche en avant, puis en arrière, fait quelque pas avant de grimper sur une des rambardes qui séparent le trottoir de la route.

? Tu sais où est le gros sapin ?

— Oui, je sais. ?

Suzuya trépigne, et bient?t il suit Shinohara. Il le précède, court de vitrine en vitrine, et quand ils s'arrêtent devant un stand qui propose du vin chaud, la lumière jaune sur la peau p?le de l'adolescent fait sursauter l'inspecteur.

? Tes mains, J?zou ! ?

Il n'a pas voulu hausser la voix, mais Suzuya baisse la tête d'un coup. Tend les mains devant lui. Ses yeux se sont vidés quand il demande :

? T'es pas content ? J'ai fait une bêtise ? ?

Et Shinohara regarde autour de lui. Il donne un billet à Suzuya, lui confie d'acheter des vins chauds pour eux deux avant de détaler. Quand il revient, une minute à peine plus tard, il tient un paquet devant lui. C'est du joli papier décoré, et il y a l'étiquette d'un des cabanons du marché de No?l.

? Qu'est-ce que c'est ?

— C'est pour toi. Si tes mains deviennent bleues, il faut les mettre. Si tu perds tes doigts, ce sera difficile de lancer des couteaux, pas vrai ?

— Ah, oui. Ce serait dommage. ?

Suzuya lui tend les gobelets et sort du paquet deux jolis gants rouges. Il les enfile, un peu surpris par la texture du monde qui change sous sa paume. Il tourne des yeux brillants vers l'inspecteur, qui détourne le regard.

? Quoi ? Ne me dis pas que tu n'as jamais re?u de cadeau de No?l, c'est pas –

— C'est pas ?a ! C'est juste. J'ai jamais eu de gants. ?

Les mains rouges, pas de sang mais de laine, les lèvres gercées par le froid et pas par la soif, Suzuya ricane sans réussir à s'arrêter. Ils reprennent la route et il chantonne vaguement :

? Big Mister ~ ?

.

Rouge et vert.

? Une moto ! ?

Après avoir réfléchi quelques secondes, il a sorti ?a et Shinohara ne pense pas qu'il devrait être surpris. Il devait quand même poser la question.

? Impossible. C'est trop dangereux. Est-ce que tu as au moins ton permis ? ?

Suzuya hausse les épaules, continue de marcher. Les rues sont décorées, cette année encore. ?a va peut-être devenir un rituel de faire ?a à No?l. Il aime bien. L'assaut sur l'Aogiri a été stimulant, et s'il regrette un peu que ce soit déjà fini, il avait sans doute besoin d'un peu de repos. Une trêve de No?l.

? Non. Mais je sais comment ?a marche.

— J'ai vu ?a. ?

Suzuya pivote sur un pied pour marcher face à Shinohara, les mains dans le dos, le sourire grand.

? T'as vu ? T'as vu ?

— Oui. Et tu m'as fait peur. ?

Suzuya s'arrête et Shinohara manque de lui rentrer dedans, surpris. Il a penché la tête et ses yeux cherchent à déchiffrer l'expression de l'homme. Shinohara soupire. Pose la main sur la tête de l'inspecteur, qui depuis quelques temps ne recule plus.

? J'ai cru que tu allais te faire mal.

— Mais c'était super cool, quand même.

— Cool, mais dangereux. ?

Suzuya fait la moue, loin d'être satisfait par la réponse. Il échappe au contact, recommence à marcher. Ses cheveux ont poussé, c'est immanquable de dos. Shinohara se demande qui les lui coupe normalement. Sans doute lui-même. Il n'a aucune peine à l'imaginer jouer avec des ciseaux. Suzuya aime ce qui coupe, ce qui glisse, les surfaces p?les qui font peur à d'autre, la froideur du métal.

? Tu as déjà été à la patinoire ? ?

?a semble une bonne idée, d'un coup, et il se demande pourquoi il n'y a pas pensé plus t?t, parce que les yeux de Suzuya s'allument.

? J'ai entendu que si on tombe et que quelqu'un nous glisse dessus, on peut se faire couper les doigts. Tu as déjà vu ?a ?

— Euh, non. Pas ?a spécifiquement. Mais qui sait, peut-être ce soir ?

— C'est par où ? ?

Shinohara n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que Suzuya est déjà au loin, convaincu par la proposition. Il court à droite et à gauche, dispara?t de la vue de son supérieur comme il cherche la patinoire. Ses pieds tapent le sol dans une musique joyeuse et effrénée que Shinohara ne peut pas suivre. Les couleurs et les lumières lui font tourner la tête, et il poursuit la sensation grisante sans s'arrêter. Il court peut-être dix ou vingt ou trente minutes avant de trouver le sapin immense, tronc et aiguilles vives qui percent le ciel d'un trait vert. Et il ne bouge plus.

Sa gorge le br?le d'avoir couru, une douleur acide au go?t de sang. ?a lui fait penser au proverbe, qui dit que le menteur devra avaler mille aiguilles. Il n'a pas menti, il n'est pas puni. Il aime sa respiration éraillée et glacée, il aime ce sapin, il aime être là.

? Enfin ! Ne pars pas comme ?a sans prévenir.

— J'ai changé d'avis. ?

Parler lui fait mal, et c'est même agréable. Il se souvient la première fois qu'il s'est cousu la gorge. Il avait plongé l'aiguille dans un bac de gla?ons. C'était froid comme aujourd'hui.

? Je veux des crayons de couleur, pour No?l. ?

.

Noir et rouge

Un portrait en coupe d'un homme qui dort, ?a ressemble à un portrait en coupe d'un homme mort, ce qui ne change pas beaucoup du portrait en coupe d'un homme vivant et éveillé.

Suzuya a eu du mal à choisir les couleurs. Il a fait des croquis, des tas de croquis avec du vert et du bleu, avec du rose, avec du jaune et du violet, et finalement il en est arrivé là.

Au noir.

Noir comme le noir de ses cheveux et aussi parce que noir, à ce qu'il para?t, c'est toutes les couleurs en une seule.

C'est la première fois qu'il dessine comme ?a. Un dessin craquelé, presque simple, avec du crayon et de l'encre, et il espère que ?a plairait à Shinohara.

Mais il ne peut pas savoir. Il ne peut pas demander. Il peut demander, mais Shinohara ne répondra pas.

Il avait dit qu'il serait triste, si Suzuya mourait. Est-ce qu'il aurait d? lui dire la même chose ? Est-ce que s'il lui avait ordonné de ne pas mourir il arriverait à se lever ? Suzuya secoue la tête. Il n'est pas mort.

Mais on dirait, quand même.

Suzuya a vu toutes les douleurs du monde passer sur son corps. Il croyait que c'était rouge, la douleur. Rouge comme son sexe broyé ou comme les aiguilles qui le tenaient suspendu. Comme les lames qui coupent, comme les coups qui saignent, comme la jambe, comme la jambe qui se tient tellement loin d'où elle devrait être.

Il croyait que si ?a faisait mal, les gens feraient mieux de porter le deuil en rouge.

Maintenant il lui semble qu'il comprend, l'angoisse noire et brumeuse, un début de nausée. La confusion. Il arrache la feuille de son carnet à dessin, laisse un petit mot au dos. Le Père No?l est passé, tu peux te réveiller maintenant.

Il referme son carnet, le pose à c?té. Il se penche sur le lit d'h?pital, s'y repose un moment. Il aimerait bien ?a, comme cadeau de No?l. Se réveiller en même temps que Shinohara.

.

Gris et rouge

? Qu'est-ce que tu dessines ?

— Moi ! ?

Il remplit les feuilles de son carnet comme il le fait tous les ans. Quand il aura fini, il n'aura plus qu'à sélectionner un dessin. Mais pour l'instant … Il pose son matériel sur la table, se tourne vers l'homme qui vient d'entrer. Sasaki Haise lève les bras, habitué, et dans ses poches Suzuya trouve de quoi d?ner. Il ouvre une bo?te de kit-kats roses et fiche immédiatement un b?ton entre ses dents avant de retourner s'asseoir. Il balance un bras en travers de son canapé, pose le menton sur son poignet.

? Dis, tu ne veux pas faire du café ?

— C'est pour ?a que tu m'as demandé de venir.

— Un peu. Tu avais quelque chose de prévu avec ton équipe ?

— Pas vraiment. On fera quelque chose demain, plut?t. Tu voudras venir ?

— Euh … Non merci ! ?

Il croque le kit-kat, se détourne pendant qu'Haise trouve la cuisine et le café. De tous ceux que Suzuya a pu boire, celui de Haise est de loin son préféré. Sans doute que Shinohara l'apprécierait. Une tasse en verre transparent se pose bient?t sur sa table, et il entend Haise s'asseoir à ses c?tés. Il prend une gorgée de café, sucré au lait concentré. C'est ce qu'il préfère. Le lait blanc et le café noir qui se mélangent dans la tasse, dans un joli brun chaud. Il prend un crayon rouge, repasse sur certaines lignes et tend son dessin à l'autre inspecteur.

? Regarde ! Alors, ?a c'est mon cerveau, avec dedans tout ce à quoi je pense. Là c'est la partie pour les couteaux, là c'est pour les bonbons, là c'est pour la couture, là c'est le goules …

— La partie grise, c'est quoi ?

— Le gris c'est toi. Et le marron c'est Shinohara.

— C'est pour lui ?

— Oui ! ?

Il bat des pieds, se mord la lèvre. C'est un peu un secret, ce qu'il va dire. Mais s'il ne le dit pas à Haise, il ne le dira jamais à personne. Et il veut, absolument, entièrement, le dire.

? Ne le répète pas. Mais j'ai l'intuition qu'il va se réveiller très bient?t. Alors je me prépare à lui raconter tout ce qu'il a manqué.

— C'est un beau cadeau de No?l.

— Pas vrai, hein ? Il sera content ?

— Bien s?r. Il sera content, que tu sois encore là. ?

.

.

.

.

.

Sooo … Here it is ?

Bon.

Voilà, j'espère que tu as passé un chouette moment de lecture, et dans tous les cas que tu passes un bon No?l !

Joyeux No?l à toustes, et peut-être à bient?t !