Bonjour/bonsoir à toutes et à tous ! Bonne année et bonne santé en ces temps difficiles ! Je me suis agréablement surprise en réussissant à écrire ce chapitre en moins de deux semaines. Toutefois, le chapitre trois risque de prendre plus de temps et je ne parle même pas du chapitre quatre. Je suis assez sceptique du caractère de certains personnages dans ce chapitre mais je suis malgré tout très contente du résultat.

J'ai fini de parler, je vous souhaite une bonne lecture !

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Kakyoin avait passé une agréable nuit si on omettait cet étrange cauchemar. Il se prépara rapidement et n'oublia pas de prendre une petite glacière pour son déjeuner. Cette fois-ci, il s'était levé t?t pour pouvoir profiter d'un thé vert et d'une tartelette à la cerise à la boulangerie près de chez lui. ?videmment, il avait sa réserve personnel de cerise toutefois un petit extra de temps en temps ne pouvait pas faire de mal.

C'est donc un Noriaki tout guilleret qui se dirigeait de bon matin vers la petite boutique. Il pouvait sentir le pain venant d'être cuit, le sucre qui caramélisait et le café qui chauffait. Il sentit son ventre gargouillait et se dépêcha d'entrer dans le commerce. Heureusement, il y avait moins de personnes que la veille et il put rapidement accéder à son Graal. Il prit une table à l'extérieur, ne pouvant supporter la chaleur suffocante de la boulangerie. Il savoura sa tartelette, appréciant la fa?on dont la crème et la p?te mettaient en valeur l'acidité de la cerise. De plus, le thé était succulent, ni trop amer ni trop fade en bouche. ? coup s?r, il reviendrait déguster une p?tisserie et boire une boisson ici.

Il ne suivit pas son GPS, ne voulant pas revivre un désastre similaire à hier. ? la place, il emprunta une rue assez fréquentée pour pouvoir se fondre dans la foule en cas de problème. Kakyoin ne savait pas s'il s'habituerait à l'immensité de l'université. Toutefois, il appréciait la direction architecturale et estima qu'elle ferait un modèle adéquat pour un futur tableau. Il affectionnait particulièrement les arbres qui bordaient l'allée et avait h?te de les voir en fleur. Il entra et un frisson rampa le long de son dos. Il chercha autour de lui ce qui pouvait provoquer cette réaction et remarqua un vieil homme non loin de lui. Il tenait un balai dans la main gauche ainsi qu'un sac-poubelle dans la main droite. Le jeune homme en déduisit qu'il devait être le concierge.

Toutefois, quelque chose dans son regard le mettait mal à l'aise. Il y avait une chose insondable dans ces yeux, comme une méchanceté naturel ou un désespoir sans fin. C'est en continuant de marcher qu'il comprit ce qui n'allait pas : il le fixait. Kakyoin avait beau bouger dans tous les sens, zigzaguer ou se cacher derrière les arbres, le regard du vieil homme ne cillait pas. Il fit la grimace tout en réfléchissant à une manière de se sortir de là. Bien s?r, il pourrait simplement partir, mais il se doutait qu'il continuerait de le suivre ce qui ne réglerait pas le problème. Il ne pouvait pas non plus aller voir des professeurs, car non seulement il était un adulte avec un minimum de fierté, mais en plus, il n'avait aucune de preuve de ce qu'il avan?ait.

La solution lui vient sous la forme de cris venant de derrière lui. Il se retourna, étudiant l'étrange cercle d'étudiant qui s'était formé. Il pouvait deviner que d'autres étudiants étaient au centre, toutefois, il n'arrivait pas à distinguer qui ils étaient. Il supposa que c'était une simple bagarre et qu'il ne devait pas y porter d'attention. Néanmoins, il avait remarqué que le concierge ne le dévisageait plus et il en profita pour s'enfuir vers sa salle de cours. Il soupira en prenant une place au fond et sortit sa bo?te de cerise. Il en mangea deux, gardant les autres comme desserts et go?ter. Il s'installa devant son chevalet, l'excitation commen?ant lentement à monter, balayant son malaise antérieur. Ce serait son premier cour d'art et il était pressé de conna?tre le thème du trimestre.

Progressivement, les élèves commencèrent à arriver et la petite salle se remplit drastiquement. Cela changé de son ancien cours où il avait presque tout l'espace pour lui. Il irait même jusqu'à se demander s'il y aurait assez de place pour tout le monde. En attendant les autres élèves, il observa un peu la salle. Les murs étaient d'un blanc crémeux et recouvert de divers tableaux et autres tapisseries. Il y avait aussi des portraits de peintres célèbres, mais aussi de photographes et encore plus étonnant, de mangaka. Il était possible que ce soit une lubie du professeur... Une fois tous les élèves installés, le professeur commen?a son cours sous l'?il attentif de Kakyoin.

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-Kakyoin, tu pourrais venir s'il te pla?t ?

-Oui, j'arrive.

Noriaki s'avan?a vers son professeur d'art, un certain Rohan Kishibe avec un go?t vestimentaire assez original.

-Qu'y a-t-il ?

-Je sais que c'est votre deuxième année de licence toutefois, j'exige de mes élèves certains outils indispensables. Je vous pardonne, car c'est votre premier cour, néanmoins vous devrez vous munir de tout les matériaux de cette liste. Au revoir.

Et il repartit vers son bureau après lui avoir donné une liste de la taille de son avant-bras. Je vais devoir aller dans ce magasin d'art plus t?t que prévu pensa le roux. Il possédait la plupart des crayons et autres pinceaux, mais il haussa un sourcil en lisant certains noms qui lui étaient inconnus. Cependant, au lieu de le rebuter cela le ravit au plus au point. Il adorait apprendre, et ce quel que soit le domaine et en particulier quand il était question d'art.

Il rangea tranquillement ses affaires, désirant ardemment que son petit coin près du cerisier n'était pas pris. C'est quand il vit que quelqu'un attendait près de la porte qu'il sut que quelque chose n'allait pas. Il espérait que cela n'avait aucun rapport avec lui, mais entre sa rencontre avec Dio et son aventure de la matinée, il se doutait qu'on allait l'importuner.

-Tu es bien Kakyoin Noriaki, demanda l'homme au teint basané et aux cheveux noir de jais.

-? qui ai-je l'honneur ? Répondit-il en soupirant. L'inconnu portait une étrange chemise aux manches noir qui allaient de pair avec ses cheveux. Un sourire au combien arrogant et se voulant charmeur, une odeur de tequila et une assurance scandaleuse, cet homme était assurément un alpha.

-Enchanté, je suis Dan, Steely Dan. Mais tu peux m'appeler Lovers si tu veux. Il ponctua sa phrase d'un clin d'?il aguicheur qui fit grogner l'estomac de Noriaki.

-Si tu n'as rien à me dire, je vais partir manger. Il se retourna et commen?a à partir, mais l'autre homme commen?a à parler.

-Voudrais-tu rejoindre le groupe de Dio ?

Il s'arrêta et fron?a les sourcils.

-Qu'est-ce que tu entends par ''groupe'' ?

-Exactement ce que cela sous-entend. Mais j'oublie que tu viens d'arriver donc tu n'es pas encore au courant. Alors laisse-moi t'expliquer. Toutefois, j'aimerais voir tes yeux quand on discute.

Kakyoin s'adossa à un mur et déposa son sac, ne quittant pas Steely Dan du regard. Il avait titillé sa curiosité donc il voulait en savoir plus ce qui le poussait à rester.

-Mieux. Dans cette université, il y a... Comment devrais-je les appeler... Deux clans. Oui, deux clans. Le premier groupe est composé des Joestar et de leurs petits toutous. Ce sont des gaijins qui se croient tout permis car ils ont de l'argent. Le deuxième est dirigé par Dio Brando que tu as rencontré hier. Il est la personne la plus intelligente dans cette université et est promit à un bel avenir dans la politique. Il est plus conservateur et tente de mettre un terme à l'influence malsaine des Joestar. Voilà, tu sais tout très cher.

Le roux plissa les yeux car il se doutait qu'il ne savait rien du tout. Ce discours était trop manichéen et trop bien préparé pour être totalement juste. Il devait y avoir quelques vérités, mais ce n'était pas une vision globale et impartiale de l'opposition. De plus, il reconnaissait ce nom de famille. C'était celui de Jonathan. Il ne lui avait pas semblé antipathique, mais il pouvait se tromper... En tout cas, il connaissait déjà la réponse qu'il allait donner.

-Non. Merci de l'invitation, mais je dois refuser.

-Pardon ? Commen?a-t-il incrédule. Ils t'ont déjà fait une proposition, c'est ?a ? Et tu l'as accepté.

-Non plus. Je ne rejoindrais aucun parti. Cette guerre n'est pas la mienne et ne m'intéresse pas c'est tout. Sur ce, je te laisse.

Et il marcha aussi calmement qu'il le put, ne ratant pas le petit bruit étouffé qu'avait produit Steely Dan. Hélas, il savait que même s'il avait gagné cette bataille, Dio n'était pas le genre de personne à laissé tombé aussi facilement. Toutefois, il n'était pas question qu'il abandonne et se laisse entrainer dans ce genre de chose. Cette histoire sentait les ennuis et il avait promis à sa mère de les éviter au maximum. Malgré tout, il semblerait qu'il les attire contre son gré. Il ne lui restait plus qu'à voir où tout cela le mènerait. Il entendit les pas du basané et puis il n'y avait plus rien. Il espéra na?vement qu'il avait filé la queue entre les jambes, mais ce ne fut pas le cas.

-Juste, je vais te donner un conseil. Ne t'approche pas de Jotaro, c'est le pire d'entre eux, il est violent et impulsif. Fais attention à toi, il te tabasserait pour un rien. Mais le plus éc?urant, c'est qu'il a la protection de ses frères, donc il laisse libre cours à ses instincts. Au revoir l'ami.

Ce fut la dernière fois qu'il entendit la voix de Steely Dan. Du moins pour la journée. Cette dernière interaction inquiétait Noriaki bien plus que l'entière conversation. Il l'avait croisé hier, et en effet, il pouvait faire preuve de violence. Excessive d'après lui. Au vu du caractère de certains alphas, il pouvait avoir une raison. Néanmoins, il n'était pas rassuré. Il devait renforcer sa vigilance pour ne pas recroiser le jeune homme. Noriaki ne savait pas qu'une fois de plus, il échouerait lamentablement.

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Cela devait être un miracle. Peut-être que ses prières avaient enfin étaient entendues. Il essaierait de partir au temple et de méditer pour remercier ses a?euls. Car le cerisier était libre. Personne n'avait pris le temps de s'asseoir à ce qui allait devenir son endroit fétiche et il en était très heureux. Il allait pouvoir mettre un peu d'ordre dans ses pensées qui étaient assez chaotiques.

Toutefois, il devait manger avant. Tout comme hier, il avait acheté un sandwich à la boulangerie. Cette fois-ci, c'était un sandwich au poulet et à la pomme. Le go?t acidulé de la pomme ajoutait de la fra?cheur et de la légèreté au gras du poulet. Avec de la salade et des tomates, cela donnait un ensemble assez équilibré. Il réfléchit à la possibilité d'une salade à la pomme verte. Avec des b?tonnets de crabe et du ma?s cela donnerait certainement un plat délicieux. Il devrait passer à la supérette pour acheter tout les ingrédients. Il devrait faire une liste aussi.

Pendant que Kakyoin réfléchissait la tête entre les mains, une personne s'approcha de lui. Ce n'est que quand il fut en face du roux, projetant son ombre sur lui qu'il le remarqua. Il releva la tête et son visage p?lit instantanément. Toute sa chance avait d? s'évaporer au moment où il était arrivé dans cette ville. Car en face de lui se tenait Jotaro. Délinquant, fumeur et possible fauteur de trouble au visage de poker. ?trangement, il semblait un peu essoufflé, comme s'il venait de courir. Quelle raison aurait-il pour courir ? Et là Kakyoin eu un éclair de panique. Peut-être le cherchait-il. Il n'avait pas apprécié qu'il l'interrompe la veille et il voulait lui régler son compte. Non, il ne devait pas partir dans l'hystérie. Il était s?r qu'il y avait une raison logique à tout cela. Autre que son possible meurtre.

Son silence inquiéta Noriaki qui n'avait pas quitté l'insondable océan qu'étaient les yeux de Jotaro. C'était vraiment calme et apaisant. Couplé avec son odeur d'embrun et de sel, il se sentait transporté. Il pouvait à peine sentir son corps. La seule chose dont il était certain, c'était qu'il adorait se perdre dans ses yeux d'un bleu si pur et si profond...

-C'est mon endroit.

Kakyoin reprit le souffle qu'il ne se souvenait pas avoir retenu et brisa le contact visuel. Il s'était laissé submergé par ses instincts oméga. Oui, c'était l'unique raison. Il n'était pas du tout attiré par l'alpha en face de lui. C'était impossible. Puis il se rendit compte que Jotaro avait dit quelque chose. Il le regarda à nouveau, essayant de ne pas le fixer et de se concentrer sur ce qu'il disait.

-Pardon, qu'est-ce que tu as dit ?

-C'est mon endroit. C'est ici que je mange d'habitude, pour qu'on me laisse en paix.

Puis il rabattit sa casquette, cachant son expression. ?tait-il gêné ? Possible. En tout cas, il semblait attendre une réponse de sa part.

-C'est bien. Toutefois, j'ai décidé de manger ici aussi et je n'ai pas l'intention de partir.

Jotaro cligna des yeux. Il n'était clairement pas habitué à ce qu'on le défie ainsi. Kakyoin espérait secrètement que cela le découragerait et qu'il partirait manger ailleurs. Ce n'est que quand il sentit un poids s'asseoir à c?té de lui qu'il comprit que ses espoirs étaient vains, à nouveau.

-Qu'est-ce que tu fais ? Questionna Kakyoin sur un ton qui se voulait agressif.

-Je vais manger, répondit le noireaux comme si c'était une évidence.

Son visage prit une couleur similaire à celle de ses boucles d'oreilles tandis que Jotaro ouvrait tranquillement une bo?te contenant un mignon déjeuner. Quiconque aurait observé ce déjeuner aurait ressenti avec quel amour et avec quel soin il avait été préparé : les morceaux de viandes avaient été coupé finement, on avait versé la sauce pour qu'elle ressemble à un dauphin et on avait disposé les légumes pour qu'ils forment un visage. Cela ne pouvait être Jotaro qui avait préparé cela. C'était trop adorable pour un voyou comme lui. Et pour faire écho à ses pensées, Jotaro grommela :

-C'est mon frère qui l'a préparé...

-Jonathan ? Demanda Kakyoin. Son masque de neutralité se fissura légèrement, ce qui se traduisait par un léger haussement de sourcil.

-Ouais... C'est lui. Tu l'as rencontré ?

Kakyoin prit son temps pour répondre. Il ne devait pas commencer à tisser des liens avec lui. Toutefois, cela pourrait lui apporter des réponses sur ce qui se tramait dans cette université. Et il préférait satisfaire sa curiosité plut?t que son désir de protection.

-Il m'a aidé quand Dio m'a abordé hier. Commen?a-t-il. Il observait attentivement les réactions de l'alpha, guettant le moindre changement. Jotaro s'arrêta de manger et son odeur fluctua, devenant plus salé. La mer calme s'était changé en tempête déchainée.

-Tu le connais ? Encha?na le roux.

-Hélàs... Il t'a proposé de les rejoindre je suppose.

Kakyoin hocha simplement la tête en attendant plus d'explication.

-Qu'est-ce qu'ils t'ont dit exactement ?

Répondre à mes interrogations par d'autres questions pensa Kakyoin.

-Ils m'ont raconté un magnifique conte dans lequel le groupe de Dio est un groupe de chevalier aidant la veuve et l'orphelin. Avec le clan des Joestar en méchant sorcier abusant du peuple. Hélas pour eux, je n'ai jamais aimé les belles histoires. Quelle est ta version Jotaro ?

Un semblant de sourire étira faiblement les lèvres du jeune homme tandis qu'il sortait une cigarette.

-Cette histoire se rapproche plus des contes de Grimm que d'un mignon conte de fée. Confia l'alpha. C'était il y a quelques années... Ma famille et moi venions de déménager dans le quartier chic de Tokyo. C'est à ce moment-là que nous avons rencontré Dio. Il était notre voisin à l'époque et avait le même ?ge que mon frère ainé. Ils ont commencé à sympathiser et sont vite devenus amis. Toutefois, d'étranges événements sont survenus. Cela à d'abord commencé par la mort de notre chien, Danny. Puis, Jonathan a commencé à se faire agresser de plus en plus souvent. Certes, il s'en tirait toujours avec quelques égratignures, mais... C'était étrange. J'avais une désagréable impression et elle s'est révélée être juste.

Il s'arrêta quelques minutes, les yeux dans les vagues. Il les ferma, faisant sursauter Kakyoin qui ne pouvait quitter des yeux ces deux saphirs. Quand il reprit la parole, sa voix était plus basse, presque fragile.

-Quelques jours plus tard, j'ai surpris un certain blond donnant de l'argent à des délinquants des quartiers voisins. Quand je l'ai confronté à cela, il a évidemment tout nié en bloque. Toutefois, j'ai averti mes frères de ce lugubre échange. Bien s?r, Jonathan a certifié que ce n'était rien et qu'il ne fallait pas s'en préoccuper. Néanmoins, Joseph et moi avons gardé un ?il sur ses agissements. Ce n'est que plus tard que nous avons eu une preuve de ses méfaits. Nous l'avons emmené à l'endroit où Dio effectuait ses transactions. Il a très clairement expliqué à ses larbins qu'ils voulaient qu'ils effraient mon frère sans le blesser. Ainsi, il pourrait le sauver et profiter de sa crédulité pour le faire ressentir redevable à vie. Je n'avais jamais vu mon frère dans cet état. Il est sorti de notre cachette et lui a ordonné de ne plus nous approcher. Depuis ce jour, Dio nous voue une haine farouche. Cette guerre universitaire n'est que le résultat de ce conflit. Finit-il en soufflant de la fumée.

Kakyoin était soufflé. Il ne pensait pas que Jotaro était capable d'aligner plus de deux phrases et encore moins de raconter une histoire. Pourtant, il avait été absorbé par la manière dont il exposait ses souvenirs. Il n'y avait pas d'excès ou d'hyperbole, c'était juste la vérité. Son odeur fluctuait avec ses paroles, devenant plus salée quand il se remémorait des moments difficiles.

De plus, il en avait appris bien plus avec les révélations de Jotaro qu'avec le ridicule conte de fée de Steely Dan. Il comprenait à présent l'ampleur du conflit qui opposait les deux parties. Et puis, il savait à présent que Jonathan, Joseph et Jotaro étaient frères. Peut-être était-ce un fétichisme de leurs parents d'appeler leurs enfants ainsi... Ils pourraient aussi former le fameux boy's band qui avait g?ché sa nuit...

-A quoi réfléchis-tu ? Demanda Jotaro, sortant le roux de ses pensées.

-Et bien... Non, il ne pouvait pas lui parler du boy's band. C'était hors de question.

-Tu es tout rouge en plus. Tu ne te sens pas bien ? Tu as tes chaleurs ? Continua-t-il.

-Tu es fou ? Je suis un bêta, désolé de te décevoir. Contra-t-il avec autant de conviction qu'il pouvait. Il ne devait pas commencer à ciller. Rester calme. Respirer et inspirer.

-Désolé. Toutefois, tu n'as pas répondu à ma première question.

-Je remettais mes idées en place, c'est tout. Je ne me doutais pas que cette querelle avec Dio remontait à si loin. Mais, pourquoi tu m'as raconté tout cela ? Interrogea le roux.

-Parce que, pour une raison qui m'échappe, Dio en a après toi. Et je peux t'assurer qu'il ne te laissera pas t'en tirais aussi facilement. Tu t'en doutais, n'est-ce pas ?

Bien s?r qu'il s'en doutait... La présence de l'un de ses sous-fifres en était la preuve. Il se pourrait même qu'il soit en danger si Dio le voyait fréquenter un Joestar.

-Je sais à quoi tu pense. Prévint Jotaro.

Kakyoin haussa les sourcils et un sourire fleurit sur ses lèvres.

-Vraiment ? Alors éclaire moi Jotaro.

-Tu te dis que tra?ner avec moi pourrait t'attirer des ennuis. Ai-je tort ?

-Je ne savais pas que tu étais médium. Quel talent incroyable. Répondit Kakyoin en rigolant. Et est-ce que je me trompe ?

L'alpha prit plus de temps pour répondre cette fois-ci. Il semblait hésiter, mais finit par prendre une décision.

-Dire non serait un mensonge. Cependant, avec ou sans mon intervention Dio ne cessera de faire pression sur toi jusqu'à ce que tu cèdes. C'est pour cela que je te propose un marché.

-Un marché ? Répéta Noriaki.

-Reste avec moi. Attends, je ne te dis pas de rejoindre notre groupe, interrompit Jotaro en voyant le roux ouvrir la bouche. Vois-moi comme ton garde du corps si tu veux. Je te protégerais et te tiendrais en dehors des conflits.

-Je suppose que tu ne fais pas cela gratuitement.

-En effet. En échange, je voudrais que tu nous aides à faire arrêter Dio. Je sais que cela parait irréaliste, mais cela fait des années que nous enquêtons sur lui. Nous possédons de nombreux témoignages sur des méfaits qu'il a accomplis et qui n'ont pas été jugés devant une cour.

-Mais... Pourquoi moi ? Je suis s?r qu'il y a de nombreuses personnes qui intéressent Dio... Argumenta Kakyoin.

-Et bien, pas tant que cela. En tout cas, il ne s'est jamais intéressé à aucun bêta, tu es le premier.

Bien s?r qu'il le soup?onnait de quelque chose, pensa Kakyoin. Maudit second sexe... Sans lui, il serait hors de ce genre de problème.

-Comment je pourrais savoir que toi, tu n'es pas dangereux ? La première fois que je t'ai rencontré, tu tabassais quelqu'un. De mon point de vu, tu n'as pas l'air mieux que Dio.

-Tiens, tu admets nous avoir croisé ? Commenta ironiquement l'alpha pendant que le visage du jeune homme prenait une teinte similaire à celle de ses cheveux. Et pour répondre à ta question, je peux être aussi dangereux. Toutefois, contrairement à Dio, j'ai des frères qui me résonnent et me contr?lent.

Kakyoin plissa des yeux et fit la moue. Cela ne le rassurait pas le moins du monde, au contraire.

-Dio est maléfique, cela ne fait aucun doute. Son père est un grand politicien et possède une énorme influence à Tokyo. Il serait capable de te pourrir la vie pendant des années et te forcera à changer de continent. Quant à moi, si tu ne me fais pas chier, je n'aurai aucune raison de te frapper. Ajouta Jotaro en allumant une nouvelle cigarette.

Le roux fron?a les sourcils face à ce dilemme. C'était comme choisir entre la peste et le choléra. Hélas, il ne pouvait nier que son vis-à-vis avait raison. Il serait plus en sécurité avec lui qu'avec Dio. Bien s?r, il ne pouvait avoir confiance en cet homme et devait être prêt à tout moment pour fuir loin de lui.

-Il semblerait que je n'aie pas le choix. J'accepte ton offre même si je ne vois pas de quelle manière je pourrais vous aider. Conclut-il.

Une grande main apparue dans son champ de vision et il releva la tête, croisant les yeux bleus de Jotaro. Timidement, il serra sa main en retour comme signe de leur association. La paume était chaude et la poigne ferme sans être brusque. Elle était douce, presque timide...

-Donne-moi ton adresse et ton numéro. Je viendrais te chercher pour qu'il ne t'arrive rien.

-Très bien. Accepta Kakyoin.

-Je te préviens, tu ne peux me téléphoner qu'en cas de grave urgence. Les choses futiles ne m'intéressent pas.

Et il baissa sa casquette, se réinstallant contre le tronc de l'arbre. Cela cl?turait définitivement la conversation. Noriaki était un peu perdu, mais son ventre lui remit les pieds sur terre. Il avait presque oublié de déjeuner. Il mangea aussi tranquillement qu'il le pouvait, essayant tant bien que mal d'oublier le jeune homme à c?té de lui. Il sut que ce serait un échec quand il sentit son parfum chatouillait ses narines. Il devait trouver quelque chose sur laquelle se concentrer... Autre que Jotaro... Pourquoi était-il venu lui proposé son aide ? Certes, il avait besoin de lui, mais il n'avait pas l'air d'être une personne extrêmement social. Et puis, il aurait pu demander à l'un de ses frères de le faire à sa place.

Tout cela était étrange. Il devrait mener sa petite enquête sur le véritable objectif de Jotaro. Il pourrait certainement demander plus de détails à Jonathan, mais c'était à ses risques et périls. Joseph serait le type de personne à rester muet comme une tombe s'il n'avait pas de raisons valables. Et puis pourquoi doutait-il ainsi ? Il est possible que Jotaro ait voulu faire une bonne action et c'était tombé sur lui. Malgré tout, il savait qu'il y avait plus que cela, que Jotaro lui cachait quelque chose.

Instinctivement, Noriaki sortit un carnet de croquis et commen?a à griffonner différentes arabesques. Bien que la peinture soit son domaine de prédilection, il était assez doué avec des crayons et des feutres à alcool. Créer un semblant l'apaisait et lui éclaircissait les idées. ? qui pourrait-il demander... C'est en tra?ant le contour d'un iris qu'il eut une révélation. Qui de mieux que son pire ennemi pour lui fournir des informations. Elles seraient possiblement erronées, mais il n'y avait pas de fumée sans feu. Il pourrait même leur dire qu'il voulait mieux les conna?tre avant de faire son choix. Et à la famille Joestar, il leur expliquerait qu'il chercherait des informations. C'était un plan parfait !

-Pourquoi souris-tu comme un imbécile ?

Il tourna sa tête et son nez fr?la quelque chose. Jotaro était à c?té de lui. Il pouvait sentir son souffle chaud sur sa nuque, son haleine mêlant le tabac et la sauce soja et son odeur de mer profonde qui était devenue encore plus intense. Il n'était qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, il lui suffirait d'une poussée pour qu'il se touche. Ses yeux bleus, dans lesquels il se perdait, le transper?aient par leur froideur et leur fra?cheur. Si Jotaro le voulait, il pourrait poser sa tête contre son épaule et se frottait contre sa glande olfactive. Il était si près... Sa fragrance marine le captivait et l'apaisait à la fois... Il voulait enfouir son nez dans son cou et qu'il l'entoure de ses bras puissants. Il voulait être protégé et choyé...

Kakyoin respira brusquement et rangea précipitamment ses affaires. Il ne pouvait rester ici. Il devait s'enfuir et vite. Ses jambes se mirent à courir, comme habitées d'une volonté propre. Il avait entendu parler des effets du parfum Alpha sur les Omégas, mais il ne pensait pas qu'il serait efficace sur lui. Il ne lan?a pas un seul regard à Jotaro et ne releva pas l'insulte qu'il avait proféré à son égard.

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Quand il comprit que Jotaro ne le suivait pas, il ralentit et s'assit sur un banc. Il n'avait pas cours pendant trois heures ce qui expliquait l'absence des étudiants. Il ne voulait pas réfléchir aux implications de son soudain départ. En réalité, il savait parfaitement ce que cela impliquait. Il ne faisait que se voiler la face. Leurs odeurs se complétaient, elles étaient en harmonie l'une avec l'autre. S'il ne prenait pas ses suppresseurs, Jotaro aurait aussi été subjugué par sa fragrance et il ne pouvait imaginer ce qui se serait passé.

Il ne voulait pas rencontrer son compagnon. La plupart des Omégas et Alphas n'aspiraient qu'à cela et passaient des années à rechercher leur bien-aimé. Pour Kakyoin, c'était une cha?ne dont il ne pourrait jamais ce séparer. La loi interdisait une séparation entre compagnons sous peine que l'un d'entre eux meurt. L'autre se suiciderait alors, ne pouvant vivre sans l'être aimé. Il ne s'attendait pas à rencontrer le sien à l'université, et il ne pensait pas que ses hormones choisiraient un délinquant. Il ne pouvait le dire à personne, surtout pas à ses parents. Ils ne sauraient pas tenir leurs langues et iraient voir l'Alpha en question. Il deviendrait alors un époux et donnerait naissance à une myriade d'enfants. De plus, certaines familles traditionnelles n'acceptaient pas que l'Oméga travaille, jugeant qu'il devait s'occuper des enfants. Enfin, le peu d'omégas mariés ne trouvaient aucun travail d? à leur occupation.

En clair, c'était un poids dans l'avenir de Noriaki. La seule chose positive était que Jotaro ne l'avait pas remarqué. Il devra donc passer le moins de temps possible avec lui pour qu'il ne commence pas à avoir des doutes. Cela semblait très compliqué étant donné qu'il avait accepté de rester avec lui pour sa sécurité. Il était dans une impasse et il ne voyait aucun moyen de s'en sortir.

Pendant qu'il ruminait ses pensées sombres, une grande main se posa délicatement sur son épaule. Il pensa d'abord que c'était Dio, ou pire Jotaro, mais il fut soulagé quand il vit le visage souriant de Jonathan. Il était accompagné d'une magnifique jeune femme aux cheveux blonds et aux yeux bleus.

-Comment vas-tu Kakyoin ? Demanda-t-il.

-Très bien et vous ? Répondit poliment Kakyoin.

-Je suis en pleine forme, merci. Je ne pense pas que vous la connaissiez donc laissait moi faire les présentations. Je te présente ma petite-amie, ?rina Pundle.

-Enchanté de vous rencontrer, je suis Kakyoin Noriaki.

-De même. Vous êtes le nouvel étudiant, c'est cela ?

Sa voix était douce et apaisante, son odeur de thé noir s'accordant parfaitement avec le thé Earl Grey de Jonathan. Il se sentait transporté dans un salon de thé. Il ne lui manquait plus que les petits biscuits.

-En effet.

-Serait-ce indiscret de vous demander quelle filière vous avez choisi ?

-Vous pouvez me tutoyer si vous le voulez. Je suis en deuxième année de licence d'art.

-Je n'accepterais que si tu me tutoies en retour. Je suis en master un de lettres et langues.

-Et vous Jonathan ?

-Je suis aussi en master un, mais d'histoire. J'ai pour objectif de devenir archéologue.

-Je vois.

Quand il finit sa phrase, ?rina chuchota quelque chose à l'oreille de Jonathan et il haussa les sourcils.

-Excuse moi Noriaki, il semblerait que l'un de mes frères a besoin de moi. Cela te dérange si je vous laisse tous les deux le temps que je reviennes ?

-Cela me convient.

-Moi aussi.

-Parfait.

Et il partit tandis que Noriaki fixait ?rina du regard. Elle s'assit à c?té de lui et prit une grande inspiration.

-Vous êtes un Oméga.

Kakyoin p?lit et serra fermement les plis de son uniforme.

-Pardon ?

C'était impossible.

-Je sais. Ce n'est pas la peine de le cacher ou de le nier.

Impossible.

-Comme tu l'as certainement remarqué, je suis aussi une oméga. Toutefois, mon odorat est plus aiguisé que chez les autres. C'est pour cela que j'ai pu sentit votre ar?me de cerisier malgré vos suppresseurs.

-Je... J'ai déjeuné près d'un cerisier tout à l'heure, c'est pour cela...

?rina souffla et posa délicatement sa main sur la sienne. Il la regarda à nouveau et il ne p?t voir que de la bienveillance et de la compréhension.

-Je jure sur mon honneur que je ne révélerais pas votre secret. Je sais à quel point c'est dur de s'assumer alors que la société vous voit uniquement comme une couveuse à alpha. J'ai pris des suppresseurs pendant une grande partie de ma vie. C'est gr?ce au soutien de Jonathan que j'ai pu devenir qui je suis. Alors n'ai pas peur comme cela.

Elle lui fit un c?lin et Kakyoin lui rendit son étreinte. Il la croyait. Il était convaincu que cette femme garderait son secret. Et c'était extrêmement rassurant.

-C'est pour cela que vous avez demandé à Jonathan de partir ? Questionna le jeune homme.

-Oui. Même si tu peux avoir totalement confiance en lui, je supposais que tu ne serais pas à l'aise s'il était là.

Il hocha la tête et prit une grande bouffée d'air, le parfum d'?rina le calmant.

-Puis-je te proposer quelque chose ?

Il hocha lentement la tête. Son instinct lui soufflait qu'il n'allait pas aimer ce qu'elle allait dire.

-Je préside une association pour aider les omégas dans leur quotidien. Nous faisons diverses activités et toutes informations restera confidentiel. Je pense que ce serait une bonne idée que tu nous rejoignes.

Voilà où elle voulait en venir. Bien qu'il appréciait l'invitation, il n'était pas très emballé. Cela voulait dire qu'il devrait communiquer sa condition d'oméga à d'autres personnes. Qu'une personne soit au courant lui suffisait largement. Néanmoins, il ne pourrait camoufler son statut indéfiniment. Il se devait de s'assumer et il valait mieux le faire avec d'autres omégas.

-Je réfléchirais à ta proposition. Bredouilla le roux.

Elle lui sourit en signe de compassion et lui fit un dernier c?lin. C'est à ce moment que Jonathan les rejoint, gardant son ahurissant sourire.

-Désolé d'avoir été long. D'ailleurs ?rina, nous devrions y aller si nous ne voulons pas être en retard.

-Tu as raison.

Elle se leva avec élégance et prit la main que Jonathan lui tendait.

-C'était un plaisir de discuter avec toi Kakyoin. N'hésite pas à me voir si tu as un problème.

-Au revoir Kakyoin, et tu peux compter sur moi aussi.

Le couple repartit main dans la main, illuminant de leur amour toutes personnes qu'il croisait. Noriaki resta sur le banc et sortit à nouveau son calepin et ses crayons. Il avait vraiment besoin de dessiner.

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Avoir un ascenseur dans son appartement était une bénédiction. Il était passé chez un magasin d'art et avait été étonné de trouver tout les ustensiles demandés par son professeur. Le gérant lui avait expliqué par la suite que de nombreux étudiants venaient se fournir chez lui et qu'il s'était adapté en conséquence. Il s'était aussi réapprovisionné en peinture et en pinceau, ressortant avec deux sacs remplis de matériel.

Il avait tout rangé méticuleusement dans des bo?tes dédiées et avait commandé un plat cuisiné dans un restaurant non loin de chez lui. Il faisait presque nuit quand il s'assit dans son hamac suspendu. Il n'avait pas oublié d'arroser les plantes et espéraient pouvoir les garder en vie. Peut-être fleuriraient-elles et lui donneraient un magnifique sujet ? Sa mère lui disait toujours que s'il prenait soins des plantes, elles le lui rendraient bien. Il ne lui restait plus qu'à attendre.

Demain, il allait devoir aller à l'université avec Jotaro. Son compagnon. Cela serait une véritable épreuve pour lui : il devra caché pendant une durée indéterminée son deuxième sexe. Il espérait qu'avec l'aide d'?rina il pourrait s'accepter mais c'était loin d'être gagné. De plus, elle ne lui avait donné aucun moyen de la joindre. Même s'il savait que Jotaro pourrait lui fournir son numéro de téléphone, ou au moins celui de Jonathan, il voulait parler le moins possible avec l'alpha. Et puis, cela serait suspect étant donné qu'ils n'avaient aucuns points communs autre que leur deuxième sexe.

Il ne voulait pas se prendre la tête avec cela et joua à F-Mega à la place. Il failli s'endormir devant sa console mais il se réveilla en entendant ses baguettes tombées. Il se leva et s'étala dans son lit, n'ayant même plus la force de se glisser sous sa couette. Il voulait juste dormir, et d'un sommeil sans rêve si possible. Il partit dans les bras de Morphée quelques secondes plus tard en se promettant de rester éloigné de Jotaro.

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Un deuxième chapitre de terminé ! J'espère qu'il vous aura plus. J'ai essayé de respecter au maximum les caractères de chaque personnage mais peut-être qu'?rina n'aurait pas agit ainsi, je ne saurais le dire. Je vous dis à bient?t et prenez soin de vous !