Pendant ce temps-là, dans les étoiles, la scène n'était pas passée inaper?ue. ?a faisait des centaines d'années, depuis que le premier d'entre eux avait rejoint les astres du firmament, que les Célestelliens observaient le Protectorat, pas tant pour continuer à veiller sur les mortels que pour regarder ceux des leurs qui s'y trouvaient encore. Parmi tous ces Gardiens trépassés, la plupart d'entre eux avaient laissé des amis, une s?ur, un apprenti… Ils ne pouvaient se résoudre à se détacher complètement de ces êtres qu'ils avaient tant aimés et, depuis que leur espèce avait totalement disparu, il leur restait encore des raisons de demeurer attachés au monde terrestre. Quelques uns d'entre eux subsistaient encore parmi les mortels et il fallait bien avouer que le chaos du Protectorat était plus divertissant que l'infinité et le silence des étoiles…

?a fit donc un sacré choc à ceux qui se trouvaient là depuis tant et tant de siècles quand une voix puissante résonna tout à coup dans un recoin du ciel.

? Ce détritus ! Cette pourriture ! Cette immonde raclure de tanière de viscaire ! Je vais le réduire en charpie ! Le désintégrer ! L'étriper, ce gros lard ! Et qui m'a fichu un apprenti aussi na?f ? Bon sang, Bram ! Ce type n'avait vraiment pas l'air assez louche pour toi ?! ?

Tous ceux qui se trouvaient dans le coin sursautèrent et lancèrent un regard ébahi à l'impressionnante silhouette athlétique, presque pareille à celle des pêcheurs mortels, pourvu de cheveux ch?tains et d'une courte barbe, qui faisait les cent pas dans le ciel en brandissant, à intervalles réguliers, des mains mena?antes vers le ? gros lard ? qui se trouvait au c?ur du Protectorat mais qu'ils parvenaient à distinguer comme s'il se trouvait juste en-dessous d'eux. Enfin, ceux qui avaient la curiosité de comprendre ce qui causait ce tapage, et qui concentraient leur regard sur l'immensité du ciel jusqu'à percevoir ce qu'ils recherchaient. Les autres se contentèrent de dévisager le Célestellien, stupéfait.

? Hépha?stos, ta colère et ta peur sont hautement compréhensibles, mais détends-toi, s'il te pla?t, le pria Colombe en constatant que le Gardien ne se calmait toujours pas au bout de plusieurs minutes et que personne ne réagissait.

-Me détendre ! Est-ce qu'on voit bien la même chose, Colombe, ou alors tu as de la peau de saucisson devant les yeux ?! Comment veux-tu que je me détende ? Et si c'était Ange ? Tu serais détendue, peut-être ?!

-Mes yeux vont très bien, merci, mais tu crois vraiment que ?a aide Bram de gaspiller ton énergie ainsi ?

-Mon énergie ? Je suis mort, elle va très bien, mon énergie !

-Bon, dans ce cas, j'imagine que tout le monde va le laisser crier sans rien faire ? Très bien, comme vous voulez ! ?

Pour autant, Colombe ne pouvait pas se résoudre à rester sans réagir. Son camarade était tout à fait capable de tempêter jusqu'à ce que son essence divine s'évapore de rage… ou qu'il trouve quelqu'un pour monter un plan complètement tordu et l'aider à sauver son apprenti. La Célestellienne n'eut même pas le temps de penser au désespoir qui allait prendre Hépha?stos lorsqu'il se rendrait compte que c'était impossible, parce qu'il se tourna immédiatement vers un point plus loin dans le ciel. Colombe ne savait pas exactement ce qu'il y avait par-là, mais son camarade s'y dirigea d'un pas furieux.

? Tu ne crois pas que tu aurais pu lui dire quelque chose ? soupira l'ancienne documentaliste en pivotant vers Aquila, qui observait un air renfermé et pensif.

-Pourquoi moi ? rétorqua-t-il avec encore plus de mauvaise humeur que d'habitude. Ce n'est pas parce que nos apprentis ont travaillé ensemble pour sauver le Protectorat que ?a fait de moi son confident.

-Je t'en prie. C'est un des rares Gardiens que tu apprécies. Et tu aurais su quoi lui dire. Mon élève n'aurait jamais pu se mettre dans une telle situation, mais toi en revanche… tu as l'habitude des dangers et des traquenards auxquels Daisy doit faire face sans arrêt. Je suis s?re que tu as des conseils à lui donner sur la fa?on de gérer cette épouvantable situation.

-Dans ce cas, tu es trop s?re de toi. Que veux-tu que je lui dise ? Son apprenti va se faire dérober son ?me par ce sorcier, à moins que Daisy le retrouve, mais elle a intérêt à agir très rapidement. ?

En disant cela, le regard d'Aquila se fit soudain plus lointain, comme s'il venait de penser à quelque chose. Comme Colombe savait très bien qu'il ne servait à rien de lui demander ce qu'il avait derrière la tête, elle soupira. Elle qui n'était pas une Célestellienne d'action, elle aurait vraiment aimé pouvoir faire quelque chose, pour une fois. Pauvres Bram et Daisy… depuis qu'ils avaient rejoints les étoiles, les voir souffrir ainsi chaque jour était un véritable crève-c?ur.

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Hépha?stos n'était pas du genre à rester sans rien faire quand il fallait entrer en action. Et d'autant moins lorsqu'il était question de son apprenti. Si ce gros lard pensait qu'il pouvait lui dérober son ?me sans qu'il intervienne, il se fourrait le doigt dans l'?il ! Et puis d'abord, comment se faisait-il qu'un type aussi dangereux soit libre de perpétrer ses sombres méfaits depuis plusieurs siècles sans que personne n'intervienne ? ? croire qu'il n'y avait pas que les Célestelliens d'aujourd'hui qui faisaient preuve d'incompétence.

C'est dans cet état sérieusement remonté qu'Hépha?stos, gr?ce à ses sens divins, traversa toute une partie du ciel infini. Ses ailes s'inclinèrent simultanément dans un sens, plus dans l'autre, et il finit par repérer l'aura qu'il cherchait. Elle ressemblait un peu à la sienne, mais ?a n'était pas le cas à l'origine. C'était lors de sa cérémonie d'intronisation en apprentissage, des siècles auparavant, qu'elle s'était formée en se mélangeant à celle de ce Célestellien, alors le Gardien de Rivesall. Il avait toujours été un mentor pragmatique et ingénieux et Hépha?stos lui faisait confiance pour avoir des idées créatives que personne n'aurait envisagées quand lui n'y parvenait pas. Il avait fait en sorte d'être aussi créatif, avec Bram, mais leurs improvisations et leurs inventions étaient souvent trop aléatoires pour que ?a marche autrement qu'avec de la chance.

Heureusement, Hépha?stos repéra assez facilement les cheveux dorés de son ma?tre dans l'infini spatial. ? le voir ainsi installé au milieu des quatre ou cinq Célestelliens avec qui il paressait, c'était presque comme s'ils étaient revenus au temps de son apprentissage, quand il allait le chercher par le bras pour qu'ils aillent s'entra?ner. Rien à voir avec ce faignant de Bram. Ces souvenirs contribuèrent à tranquilliser un peu le Gardien. Tout paraissait plus simple quand il était question d'Aurum… un peu comme s'il serait toujours capable de régler ses problèmes, puisqu'il était son ma?tre. Hépha?stos sourit un instant, puis la réalité de ce qui était en train de se passer revint le frapper et il accéléra en direction du groupe.

? Aurum. J'ai besoin de votre aide, déclara-t-il en posant sa main sur l'épaule du Gardien. ?

Par jeu, il avait espéré le faire sursauter, mais son ancien professeur tourna tranquillement la tête vers lui.

? Oui, Hépha?stos ? Qu'y-a-t-il ? Tu as l'air agité. Voire… très agité. ?

Soudain inquiété, l'ancien Gardien de Rivesall se leva et Hépha?stos s'autorisa de nouveau une seconde de fierté en constatant qu'il le dépassait de quelques centimètres. Mais ce sentiment se dissipa bien vite, surtout lorsqu'il se demanda machinalement si Bram serait plus grand que lui un jour. Il prit son ma?tre par le bras pour l'entrainer un peu plus loin.

? Qu'est-ce qui était si grave pour que tu ne puisses pas le dire devant eux ? s'inquiéta Aurum en glissant un coup d'?il vers les Célestelliens qu'ils venaient d'abandonner sur la pelouse céleste.

-?coutez, je n'ai pas beaucoup de temps. Mon apprenti, Bram, s'est fait piéger par une espèce de gros lard en peignoir qui le force à livrer des combats de gladiateur, avant de tuer les perdants et de leur voler leur ?me ! Il est hors de question que je reste ici pendant qu'il est en danger ! Connaissez-vous un moyen de parvenir jusqu'à lui pour l'aider ?

-Parvenir jusqu'à lui ? Hépha?stos, tu te rends bien compte que tu es mort, n'est-ce pas ? Déjà à ton arrivée, tu m'avais semblé un peu dans le déni… mais ?a m'inquiète de voir que tu ne t'es toujours pas fait à l'idée après des mois de trépas…

-?a n'a rien à voir, rétorqua l'intéressé avec impatience. Vous croyez vraiment que je n'ai pas remarqué que mon corps était devenu translucide et que je ne pouvais pas quitter ces cieux ? C'est justement pour ?a que j'ai besoin de vous !

-Mais enfin, comment voudrais-tu que je t'aide ? s'exclama le ma?tre Célestellien, qui ne comprenait vraiment pas. Je sais que je suis là depuis plus longtemps que toi, mais ?a ne m'a pas doté d'une surpuissance divine pour autant !

-Une surpuissance divine ? Merci, Aurum, je savais que je pouvais compter sur vous !

-Quoi ? Mais enfin, qu'est-ce que j'ai dit ? … Hépha?stos ! ?

Le Gardien de Rivesall n'en écouta pas davantage et se dirigea d'un pas rapide vers l'autre c?té du Ciel. Il ne se soucia même pas de l'air désemparé de son ma?tre qu'il sentait peser sur son dos. Aurum devait probablement croire qu'il se laissait complètement déborder par ses émotions, mais la vérité, c'était qu'Hépha?stos avait parfaitement conscience du caractère insensé de sa requête. Alors, justement, il préférait encore secouer un peu tout ce beau monde et demander de fa?on franche et sans détour, afin que les autres Célestelliens soient trop pris au dépourvu pour essayer de lui cacher des choses, si d'aventure ils avaient une solution à lui apporter. Certes, c'était un peu parano?aque. Mais ils avaient bien remarqué que pas mal de secrets leur avaient été cachés, pendant tous ces siècles. En tout cas, sans s'en rendre compte, son ancien mentor venait de lui donner exactement l'idée dont il avait besoin.

Comme le temps n'existait pas dans le ciel, malgré le changement de teinte, du clair au sombre, de l'indigo à l'orange, qui annon?aient le défilement des heures, Hépha?stos ne sut pas exactement combien de temps il marcha ainsi sur le territoire des Célestelliens défunts. Puis, il se dit qu'il pouvait toujours essayer de voler et il déplia ses ailes fantomatiques. Au fur et à mesure qu'il approchait de l'endroit qu'il recherchait, l'atmosphère devint plus chaude, plus lumineuse, elle s'emplit de parfum de fleurs et d'eau limpide. Les couleurs devinrent autour de lui plus vives et plus nombreuses et, après un éclair éblouissant, il se retrouva au-dessus d'un petit ?lot de verdure.

Il flottait en suspension dans le vide, relié aux autres par des marches de lumière. Ils étaient tous de tailles et de formes différentes et chacun abritait des petits temples bleus au liseré doré, des bassins, des arbres, des statues de Gardiens… Il s'agissait du Royaume du Tout-Puissant et, malgré sa beauté, il s'en dégageait un silence et une gravité qui le mettaient mal à l'aise… Cependant, la personne qu'il voulait voir se trouvait ici. Dans le gigantesque palais du Tout-Puissant, au milieu de la plus haute pièce, qui abritait une petite verrière et un écrin de lumière et de verdure. Hépha?stos n'avait jamais vu cette personne de ses yeux, à part le jour où ils étaient tous devenus des étoiles, flottant au-dessus de l'Observatoire presque entièrement anéanti avant de filer vers le Ciel. Depuis, elle était demeurée inaccessible. Mais, ce jour-là, Hépha?stos avait bien l'intention de la solliciter.

Le ma?tre Célestellien ne prit pas la peine de contempler le beau royaume immortel ni d'emprunter les escaliers de lumière et se dirigea directement vers le palais, avant de se poser devant les doubles-portes bleues et dorées. Il poussa les battants et pénétra à l'intérieur. Il y faisait bon, comme à l'extérieur. La décoration était magnifique, toute de bleu délicat, de blanc nuageux et d'ornements dorés comme un soleil couchant. ?a portait presque peine au Célestellien de marcher sur le sol tant il était onirique et impeccable. Mais il n'avait pas le temps de penser à ?a, alors il gravit les marches quatre à quatre jusqu'à la petite verrière.

La déesse Célestelle ne sembla pas surprise de le voir. Elle avait toujours sur le visage cet air mélancolique et presque fataliste. D'habitude, les Célestelliens prenaient ?a pour la gravité et la sagesse que le poids de la connaissance faisait passer sur ses épaules. ?a la rendait, quelque part, encore plus belle et plus digne de dévotion. Mais, cette fois, Hépha?stos n'était pas certain d'aimer ce regard. Il n'avait pas encore soumis sa requête, mais son air lui donnait l'impression que c'était perdu d'avance.

? Dame Célestelle, commen?a Hépha?stos en mettant un genou à terre dans l'herbe baignée de lumière. J'ai une faveur à vous demander. Permettez-moi de descendre au Protectorat pour aider mon disciple. ?

Il ne se donna pas la peine de lui expliquer pourquoi. Il supposa que la déesse devait déjà le savoir. Son regard bleu demeura aussi nostalgique que d'habitude et sa voix était toujours aussi douce lorsqu'elle objecta :

? Mais enfin, mon enfant… Je ne peux pas te permettre cela. Les morts ne reviennent pas à la vie, même pour sauver un être cher. C'est contraire aux lois les plus élémentaires de la nature.

-Je ne demande pas une résurrection définitive ! lui assura le Gardien en essayant de la convaincre. Seulement une chance d'aider Daisy à le retrouver. Elle n'y parviendra pas seule et je tremble en pensant aux dangers que ce démon pourrait apporter au royaume des mortels.

-Mon enfant, aie confiance en la Gardienne du Protectorat, insista Célestelle. Elle a déjà sauvé ce monde de nombreuses catastrophes plus périlleuses encore. Cette fois ne sera pas différente.

-Mais ce n'est pas une question de confiance ! Daisy est une Célestellienne intuitive et douée, mais elle ne possède aucun don de clairvoyance ! Le temps qu'elle parvienne auprès de Bram, ce sera peut-être trop tard !

-Je comprends ta douleur, tout comme la force de ton affection pour ton apprenti, mais… je n'ai pas le droit de laisser un Célestellien défunt intervenir sur le Protectorat. ?a bouleverserait l'équilibre de ce monde.

-Mais enfin… je n'ai jamais rien entendu de tel ! ?

Cependant, quand la déesse elle-même parlait d'équilibre du monde, lui, le simple Gardien de Rivesall au milieu de tous ceux qui avaient servi cette cité, il n'avait pas grand-chose à lui opposer.

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? Je suis intimement convaincu que vous connaissez un moyen d'aider Hépha?stos à secourir son élève.

-Mmm ? Qu'est-ce qui te fait dire ?a ? ?

Corvus et Aquila s'observaient l'un l'autre depuis un moment déjà. Le premier avait tout de suite vu que le second l'avait, directement, associé au v?u d'Hépha?stos et qu'il n'avait certainement pas oublié l'étendue de ses pouvoirs et des connaissances qu'il avait acquises en prenant la place du Tout-Puissant, contrairement à ce qu'il avait vaguement espéré. Il avait commencé par faire semblant de ne pas comprendre, mais avait rapidement laissé tomber. Ce n'était pas honnête et il n'avait pas le droit de laisser passer de telles occasions de racheter toutes les fautes qu'il avait commises. C'était de sa faute si Daisy et Bram étaient coincés sur le Protectorat…

? Tu as raison, soupira donc l'ancien Gardien de Dracocardis devant le regard inquisiteur de son élève. Je ne peux pas lui rendre sa mortalité moi-même, mais… peut-être que certains d'entre nous au royaume inférieur le pourraient…

-Qui, à part Célestelle, serait doté d'un tel pouvoir ? objecta Aquila en fron?ant encore plus les sourcils. Signaler sa position à Daisy ne saurait-il pas être suffisant ?

-Je ne pense pas que ton camarade se satisferait de rester ici, impuissant, à ne rien pouvoir faire d'autre qu'observer… ?

En fait, Corvus avait une autre idée derrière la tête. Il ne se pardonnait toujours d'avoir causé la mort de son disciple, alors peut-être que si le mentor de Bram était renvoyé au Protectorat… C'était peut-être une occasion à saisir… même s'il sentait assez mal d'envisager d'utiliser cette situation tragique à son avantage. Mais…

Corvus jeta un autre regard à son apprenti. Non, il ne méritait vraiment pas d'avoir fini comme ?a. Daisy n'avait pas mérité non plus de voir mourir son ma?tre et de perdre toute sa famille, à l'exception de Bram… Que ressentirait-elle si jamais il lui était arraché, lui aussi ? Elle ne s'en remettrait jamais… Et après tout ce qu'ils avaient fait pour lui, c'était la moindre des choses qu'il leur vienne en aide, à tous, de la meilleure fa?on qu'il connaissait, même si les retombées pouvaient lui être fatales, à lui Corvus qui avait déjà pêché une fois…

? Essaye de retrouver ton ami, demanda-t-il à Aquila une fois sa décision prise. Je vais tenter quelque chose pour l'aider à sauver son élève… ?

Le sévère Célestellien lui renvoya pendant quelques instants un regard équivoque, mais il finit par incliner la tête et déployer ses ailes fantomatiques. Il percevait sans doute très bien que l'idée que Corvus avait en tête était loin d'être bonne. Mais, malgré tout, il lui faisait confiance…

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Paona sentit tout de suite qu'un évènement d'une grande ampleur était sur le point de se produire. Lorsqu'elle vit Daisy débarquer au Havre des Aventuriers, la jeune Gardienne était essoufflée comme si elle avait traversé la moitié du Protectorat en courant et ses cheveux blonds de soleil étaient tout ébouriffés.

? Vanda, il faut que vous m'aidiez ! s'exclama-t-elle en claquant ses deux mains à plat sur le comptoir, sans doute davantage pour éviter d'être emportée par son élan que par réelle somation. Des gladiateurs ambulants… très certainement une colonne d'esclaves et son marchand… Ce sont eux qui ont vu… Bram les derniers ! Vous connaissez toutes les bandes criminelles des grandes métropoles, alors… ?

Elle était tellement à bout de souffle que Paona était presque s?re que ses jambes allaient céder et la faire dégringoler par terre. Mais elle était en proie à un stress total, aussi, et Vanda se retrouva bient?t gagnée par sa détresse, parce que les deux filles filèrent sans attendre. Sans doute au quartier général de l'agent double, où elles auraient davantage d'informations sur cette bande gladiateurs… Paona soupira. Elle n'avait pas vu Corvus depuis de très longs siècles, mais elle était presque s?re qu'il ne laisserait pas passer ?a. Et Hépha?stos non plus, d'ailleurs. Déjà quand ils étaient enfants, il détestait laisser faire les autres quand il pensait pouvoir aider.

En tout cas, lorsque la Gardienne du Transportail monta sur le toit du Havre des Aventuriers ce soir-là, elle ne fut pas surprise de voir une étoile se mettre à scintiller…