GENIES MALHEUREUX

L'entretien avec CETTELEMEN s'était bien passé. Il ne restait plus qu'à attendre le résultat. Paige avait donné aux autres de prendre leur après-midi. Elle avait besoin d'être seul. Sa rencontre avec Walter l'avait bouleversé et elle l'avait entendu avant que les portes se referment l'appeler. Toby, Happy et Sylvester n'avaient rien dit mais leurs regards les avaient trahis. Ils l'avaient entendu. Ils s'étaient tous montrer professionnels mais l'ombre de Walter planait. Il avait l'air si malheureux. Et si elle s'était trompée. Elle ne savait plus si gagner ce contrat était si important. Depuis maintenant deux semaines, ses nuits étaient envahies des souvenirs de cette soirée. Elle avait revécu chaque minute chaque seconde des centaines de fois.

Pourquoi avait elle fait ?a ? Pourquoi lui avait elle dit toute ses choses ? La peur, la jalousie, la fatigue …

Elle aurait aimé faire marche arrière. Lui parler calmement, qu'il l'a prenne dans ses bras, qu'il lui explique. Ils auraient pu se réconcilier sur l'oreiller. Mais il n'était pas normal et il l'avait laissé là avec ses sentiments. Il n'avait rien dit non pas exactement il n'avait pas su lui parler.

Sa tête allait explosée. Elle était seule, personne pouvait l'entendre ni la voir. Elle ouvrit le tiroir de son bureau et en sorti une petite boite, son cadeau d'anniversaire pour Walter. Il était là, bien emballé. Elle aurait d? s'en débarrasser mais elle n'avait pas pu. Elle pronon?a son nom dans un soupir ? Walter … ? et fondit en larmes.

Elle entendit des pas à l'étage. Essuya d'un revers de manche ses larmes et monta.

Il ne devait pas la voir pleurer, il ne devait pas la voir pleurer.

? Ralph, mon amour c'est toi ? ?

? Qui veux-tu que ce soit ? Walter non j'oubliais tu la jeter ? ?

? Ralph, arrête, je suis ta mère, un peu de respect ?

Une porte claqua. La porte de la chambre de l'adolescent.

Elle n'était pas encore arrivée dans l'appartement qu'ils se prenaient la tête. C'était comme ?a depuis le jour de sa rupture avec Walter et l'instant où elle lui avait dit. Ralph n'avait pas compris et ne voulait pas comprendre. Elle lui avait interdit de prendre contact avec Walter. Il avait tenu sa promesse mais il le lui faisait payer et si ?a n'était qu'à la maison. Elle ne comptait plus les appels de l'école pour insubordination, les notes en dégringolades et comble du comble il avait sécher des cours. Elle devait bien se rendre à l'évidence son fils était malheureux, Walter lui manquait. Elle devait faire quelques choses.

Toby pourrait peut-être lui parler ?

Non, elle devait l'affronter, lui parler, aujourd'hui, maintenant de toute fa?on ce ne pouvait être pire.

Elle tapa à la porte

? Ralph, ouvre-moi … ?

? Ralph, il faut qu'on parle, on ne peut se déchirer comme ?a.. ?

? C'est bien ce que vous avez fait avec Walter ? Non ? Je suis peut être le prochain ? ?

? Ralph, tu es mon fils, je ne vais pas rompre avec toi. Ralph, j'ai besoin de te parler, je t'aime … ?

? Et Walter vous ne l'aimiez pas ? C'est dr?le on aurait pourtant dit qu'il comptait pour vous ? Vous jouiez la comédie ? Bonne comédienne, vous devriez envisager de changer de métier. Vous avez de l'avenir… ?

Ralph était rouge de colère, elle n'avait jamais vu son fils dans cet état. Il semblait si proche de la rupture. Elle ne voulait pas le perdre.

Elle devait insister même si ?a devait être douloureux.

? Ralph, nous avons besoin de parler mais pas de moi et Walter. C'est mon histoire pas la v?tre … ?

? Pas la mienne alors pourquoi je n'ai pas le droit de contacter Walter ? Walter est mon ami … ?

Elle étouffa un sanglot

? Ralph je t'en prie, ouvre cette porte, écoute moi.. ?

Après un court instant, la porte s'ouvrit

? Merci Ralph ?

Le gar?on s'était assis à son bureau et était déjà sur son ordinateur. Il tapait frénétiquement sur son clavier.

? Ralph donne-moi un moment ?

? Que veux-tu me dire ? Tu as eu le contrat au dépend de scorpion et tu es contente ! Tu as encore fait du mal à Walter et ?a te rend heureuse ?

? Non, je ne sais pas pour le contrat et non je ne suis pas heureuse quoi que tu en penses, toute cette histoire ne me satisfait pas. Ce soir-là j'ai tout perdu car j'ai perdu mon petit gar?on. Oui, nous avons créé Centipède mais à quel prix ? Sylvester a des crises d'angoisses, Toby rejoue, Happy se renferme sur ces créations et moi je fais semblant d'aller bien et je me cache pour pleurer. C'est ?a la vérité. Alors tes crises de génie adolescent, je m'en passerais. Si c'est ce que tu veux, appelle-le ?

Le gar?on accusa le coup. C'était la première fois qu'il voyait sa mère comme ?a. Elle semblait épuisée et si fragile. Elle était son roc, mais aujourd'hui elle n'était plus que l'ombre d'elle-même.

Ralph se précipita dans ces bras

? Maman, maman excuse-moi, je ne voulais pas te blesser, je t'aime mais j'ai besoin de lui … ?

? Je ne suis pas un génie, mais j'ai compris. Appelle le mais je te demande de ne pas lui parler ni de moi ni de Centipède. Je te promets je ne te demanderais rien en retour. ?

Il l'a serra dans ses bras.

? Maman, promis ?

? Je dirais aux autres demain que vous êtes en contact avec lui et que je vous y ai autorisé. Vous pourrez en parler librement avec eux. ?

Elle l'embrassa sur le front et quitta la pièce.

Dure journée, elle s'effondra sur le divan à bout de force mais libéré d'un poids. L'atmosphère serait peut-être un peu plus respirable.

Pour qui avait elle fait ?a ? Pour elle ? Pour son fils ? Pour Walter ? Elle l'avait senti si malheureux.