Contribution : Isa'ralia Faradien


#5 - La pire blessure

Lorsque le dro?de médical vint le voir dans le couloir, Bane commen?ait à s'impatienter. Toute cette soirée avait été bizarre au possible, et plus rien ne semblait faire sens, ce qui le mettait à rude épreuve.

- Je préfère vous parler en privé, monsieur, fit son interlocuteur. Dame Allia se repose encore.

- Qu'as-tu découvert ?

- Aucun organe vital n'a été touché, mais le tableau des blessures comporte des ecchymoses, des plaies, des égratignures et des os brisés. Dame Allia devra passer quelques temps reliée à une pompe à bacta.

- Mais ce n'est pas cela qui l'a plongée dans cet état d'hébétude, devina Bane.

Il ne pouvait prétendre conna?tre Zannah sur le bout des doigts, car les Sith restaient secrets par nature, mais il était néanmoins celui qui la connaissait le mieux. Cela faisait pas loin de vingt ans qu'ils se c?toyaient, et elle avait grandi auprès de lui.

- La violence de cet assaut peut avoir causé cet état de choc, mais celui-ci peut également avoir une autre cause. Nous ne le saurons véritablement que lorsqu'elle décidera d'en parler. Cependant, j'ai relevé des blessures intimes qui me laissent penser qu'elle a été violée.

Viol. Le mot était posé, après avoir tourné dans un coin de la tête de Bane, refusant de sortir dans toute son atrocité.

Zannah était une femme forte. Même une agression physique d'une telle violence n'aurait pas suffi à la faire se refermer comme une hu?tre. Il était certain que quelque chose de plus grave s'était produit dans cette ruelle, et il venait d'en recevoir la confirmation par le vocodeur d'un dro?de médical.

Bane en venait à ressentir une émotion complexe. Ce n'était pas réellement de la pitié, mais cela y ressemblait - et ce n'était pas très Sith. Pourtant, il ne pouvait rester indifférent à ce que venait de subir son Apprentie, même si elle n'avait su se défendre contre cela. C'était une émotion qui le prenait aux tripes, et il devait y avoir un certain lien de cause à effet avec son propre passé marqué par la violence et le sentiment de ne pouvoir rien y faire.

Il s'agissait de compassion, réalisa-t-il avec stupeur.

Il ne pouvait pas en rester là. La compassion ne devait pas faire partie de son arsenal émotionnel trop longtemps. Il fallait qu'il trouve un moyen de la transformer et de l'utiliser de manière à alimenter le C?té Obscur.

Un monstre s'éveilla dans ses entrailles, et sa fureur était de feu.

- Occupe-toi d'elle, ordonna-t-il au dro?de. Surveille-la, et rassure-la s'il le faut. Je dois m'absenter pour quelques heures.

La rage tourbillonnait en lui, mais il savait qu'il devait la faire taire pour garder l'esprit clair, pendant encore au moins quelques temps.

Le temps de retrouver les salopards qui avaient fait cela.

Alors, il serait grand temps de la décha?ner sur eux.